Les sociétés de
musique à Aubière
Festivals et concours
Dès 1880, les harmonies vont mesurer leur
talent lors de concours ou festivals musicaux, non seulement dans la région
mais bientôt sur tout le territoire national. Elles forgeront ainsi leur
renommée.
"La Gauloise" à Alger en 1932 Le Président Antoine Pezant dépose une gerbe |
"Les Enfants d'Aubière" à Bône (Algérie) en 1908 |
Les sociétés de musique se produisent aussi
au jour de l’An où elles défilent et donnent des aubades à chaque carrefour. On
organise aussi des bals de société, chacune à son siège social. Il devient
urgent de proposer un lieu public de représentation, et, en 1884, la
municipalité décide de faire construire un kiosque à musique, place des
Ramacles.
Pour animer les
soirées d’hiver, les concerts et les bals ne suffisent bientôt plus. Parmi les
musiciens de chaque société, des troupes théâtrales se formèrent, montèrent des
pièces et les jouèrent devant leur "public préféré". Cette nouvelle
activité prendra de l’ampleur au lendemain de la Grande Guerre. Pour montrer à
leurs talentueux époux qu’elles les valaient bien, les dames et leurs filles en
firent autant, jouant aussi bien les rôles masculins que féminins : tout
est dans l’art du maquillage…
Ces séances théâtrales étaient toujours
précédées voire accompagnées par une prestation musicale, qui composait la
première partie du spectacle.
Régulièrement aussi
les sociétés organisaient pour leurs sociétaires et membres honoraires, des
voyages d’agrément de grande qualité, mais rarement sans leurs instruments.
La renommée des deux harmonies aubiéroises
va grandissante, et ces dernières recrutent des musiciens dans tout le canton
et bien au-delà : Beaumont, Ceyrat, Clermont, Cournon,
Pérignat-lès-Sarliève ou Romagnat… Un ou deux jours par semaine, ces musiciens
n’hésitent pas, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, à venir à Aubière, le
plus souvent à pieds, pour participer aux répétitions, après leur dure journée
de labeur. Certains se font surnommés « les musiciens aux doigts
verts », de la couleur du sulfate avec lequel ils viennent de traiter leur
vigne. Les deux sociétés rassemblent bientôt plus de 120 musiciens, dont 80 à
« La Gauloise ».
Groupe théâtral féminin |
D’autres composaient des pièces de musique,
écrivaient des saynètes ou des chansons, qui souvent obtinrent un grand succès
auprès des Aubiérois qui les fredonnaient encore de longues années plus tard.
Groupe théâtral masculin |
Comme chaque société de musique a sa clique
pour les défilés, chaque société qui se crée a la sienne, comme les pompiers
volontaires ou l’Union Fraternelle
d’Aubière (U.F.A. gymnastique). Certaines se lanceront aussi dans le
théâtre ou le chant choral (comme l’Amicale
Laïque, par exemple), donnant à la vie aubiéroise une animation appréciée
aussi par toutes les populations des communes environnantes.
La guerre de 1939-1945 aura raison des deux
grandes harmonies aubiéroises. Dès la fin de l’année 1945, les anciens de
« La Gauloise » et des
« Enfants d’Aubière »,
oubliant leurs dissensions avec le retour à la paix, se réuniront harmonieusement pour former « l’Harmonie d’Aubière ».
Extraits
du Cahier n°3 du CGHA – Musique, Théâtre et Chant choral, 2007 (P.B.)
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