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vendredi 28 septembre 2012

Transaction VII (1689)



Ceci est valable pour toutes les transactions à suivre :
Pour faciliter les recherches des diverses contestations, nous avons ajouté un titre à certains paragraphes : ces titres sont en gras et en italiques.
Les notes ajoutées par le cercle généalogique et historique d’Aubière (C.G.H.A.) sont en italiques et entre {}.

Les droits seigneuriaux à Aubière
Recueil de documents concernant les contestations dont ils furent l'objet
(1422-1789)

VII. - 1689, 10 mars. - Requête à l'intendant par les habitants d'Aubière. pour répondre à celle de la dame d'Aubière, en date du 7 janvier précédent, et former de nouvelles demandes incidentes. Ordonnance de soit communiqué (1)

[1] Monseigneur, Monseigneur Desmarez, chevallier, seigneur de Vaubourg, baron de Cremaille, conseiller du roy en ses conseilz maistre des requestez ordinaire de son hostel, intendant de justice, police et finances et commissaire departy pour l'execution des ordres de Sa Majesté en la generalité de Riom et province d'Auvergne.

[2] Supplient humblement les consulz et habitans du lieu et parroisse d'Aubière, deffandeurs et incidemment demandeurs, contre dame Gilberte de La Roche Briant, dame dudit lieu d'Aubière demanderesse et deffanderesse, disans que lad. dame d'Aubière - - -leur a fait signiffier, le 10 janvier 1689, une requeste de sa part, remplie de termes aigres et d'injures contre les supplians, comme sy, estant attaqués, il ne devoit pas leur estre permis de se deffandre et de reclamer l'authorité de la justice pour s'exempter de l'accablement ou l'on veut les reduire. - - -

[3] (Taille de la Toussaint : nouvelle discussion de la validité de la transaction de 1496 et de la qualité de cette taille. Si, " despuis l'année 1665 l'imposition de lad. somme n'a pas esté faite " c'est " parceque nosseigneurs les commissaires departis l'ont expressement deffendue par leur mandemens ".)

[4] (Droit de pacage.) Le raisonnement de lad. dame d'Aubière se destruit par l'esprit et les termes de lad. transaction - - - : par l'expositive de cette transaction il parroist que les seigneurs d'Aubière, pretendoient que non seullement leur jardins et garaine estoient deffenssables, mais encore tous leur prés et vergiers, et les habitans, au contraire, qu'il n'y avoit que lesd. jardins garaine et ancien vergier joignant le chasteau du seigneur qui fussent deffenssables, que mesme les prés acquis de nouveau par lesd. seigneurs et renfermés dans leur enclos ne l'estoient pas et que lesd. habitans avoient droit d'y faire pascager leur bestiaux - - - . (A l'égard du Pré Rougier, il n'a pas porté revivre d'ancienneté :) il y a des anciens habitans qui ont fait et veu pascager le bestail dans led. tenement apprès le premier foingt. (D'ailleurs, à l'égard de ce pré et du Pré Neuf, "l'inclusion d'un cas faisant l'exclusion de l'autre", de ce que la transaction de 1496 stipule expressément que l'enclos du seigneur sera defensable, sans parler des autres prés, il résulte que ces derniers ne le sont pas. Les habitants ont besoin de ce droit de pacage "n'y ayant point d'autres communaux ou ils puissent faire pascager leurs bestiaux". II n'est pas exact que la clôture de l'enclos soit en bon état.) - - - Lad. dame - - - ne peut pas desadvouer que la muraille qui joint au fossé, a presant converty en vigerie (2), ne soit abattue et ne donne lieu, de mesme que les ouvertures de lad. haye, à l'entrée des bestiaux desd. habitans, desquels, par conséquand, elle ne peut pretendre aucun droit de clame ni d'amande. - - - Où est la preuve qu'on aye arrache ladite haye et fait des ouvertures pour faire entrer le bestail dans led. enclos ? a-t-elle jamais surpris aucun habitant dans ce fait ? - - - .

[5] (Four banal. Les habitants ne sont pas a obligés de sçavoir ce qui s'est passe dans la famille de lad. dame d'Aubière ". Maintien de leur demande.)

[6] Les supplians se contentent de la declaration de ladite dame d'Aubière de ne pretendre que trois journees de bœufs et une et demy de vache et ils soutiennent qu'elle ne peut pas refuser la nourriture sous pretexte que celle n'est point ainsy porté par ladite transaction. - - - II n'estoit pas besoins d'en parler, cella est de droit commun, les journées de bœufs et autres maneuvres n'estant deues aux seigneurs qu'à la charge par eux de fournir la nourriture, comme il se voit par l'article 19 du titre 25 de la Coustume (3). - - -

[7] (La transaction de 1496 n'accorde au seigneur que "le quart des arbres morts plantés proche la riviere". En ce qui concerne le quart de la retaille et des fruits des arbres, la dame d'Aubiere ne justifie pas des terriers auxquels elle se réfère.) Et en tout cas lesd. terriers, sy aucuns y en a, ne pourroient avoir lieu qu'à l'esgard de ceux qui auroient reconnu cette redevance - - - . Cependant elle exige - - - ce droit - - - indifferamment de tous lesd. habitans.

[8] (Le droit qu'elle s'attribue de faire encaver son vin par les habitants n'est fondé non plus sur aucun titre.) La prescription sans titre ne suffit pas pour acquerir des droiz et des redevances de cette nature.

[9] (Dans la Transaction de 1496 "il est seullement dit que lesd. habitans seront tenus de porter le foing" du seigneur.) Il n'est pas fait mention qu'on sera obligé d'avoir des ouvriers pour le charger. C’est à lad. dame de le faire faire par ses domestiques ---. Lad. dame d'Aubière ne peut pas mesme pretendre led. charroir qu'à la charge de la nourriture - - -  n'estant pas dit par la transaction qu'elle en sera exempte et celle estant de droit commun et prescript par la Coustume. - - -

[10] (A l'égard du "chemin publiq qu'elle avoit usurpé et remfermé dans son enclos despuis trois ans" il n'est pas exact que les, habitans le lui eussent "accordé verbalement".)

"...un grand noyer appartenant au luminaire de l'eglise d'Aubière...

[11] Elle ne peut pas pretendre de continuer la jouissance d'un grand noyer appartenant au luminaire de l'eglise d'Aubière, scittué au territoire de las Remaclas, dont elle jouit par un pur effet de son authorité.

[12] Elle ne doit pas non plus se saisir, comme elle fait, lors des vendenges des clefs des portes dud. lieu d'Aubière et n'en laisser qu'une seulle ouverte, ce qui cause de très grandz embaras de jour et de nuit, par la difficulté qu'il y a de faire entrer et sortir les charroirs et les chevaux, qui s'embaressent les uns et les autres, et par la peine que la plus part desd. habitans reçoit de ne pouvoir pas aller la nuit dans leur granges et cuvages, qu'ils ont hors les murailles du lieu, en sorte que, s'il arrivoit une incendie, on n'y pourroit point remedier; ce que lad. dame d'Aubière fait par un pur caprice, sans titre ni droit, mais pour traversser les supplians, car, encore qu'elle aie des dixmes, outre qu'elle n'est point seulle decimatrice, n'aient qu'un fort petit territoir sur lequel elle prend une dixme inféodée, d'ailleurs, elle est obligée de prendre son droit de dixme, comme les autres decimateurs, dans les heritaiges et de tenir, si bon lui semble, à cet effet des gens,pour prendre garde et compter les charges de vendenges qui proviennent desd. heritaiges. - - -

[13] Ce consideré, Monseigneur, il vous plaise donner acte aux supplians de ce que pour responce à la requeste signiffiée le 10 janvier 1689 et pour demande incidente ils emploient le contenu ci dessus et, y faisant droit, ordonner que lad. dame d'Aubière fournira la nourriture aux bouviers et autres personnes qui lui fairoint les charroirs, labouraige ou maneuvre, lui faire deffances de continuer la jouissance dud. noyer, de se saisir des clefs et de ne laisser qu'une seulle, porte dud. lieu ouverte pendant le temps des vendenges et leur adjuger (4) les autres fins et conclusions de leur requeste du 19 octobre 1688, aveq tous despens, dommages et interestz. Et ferés bien. (Signé :) TIOLIER procureur des suppliantz.

[14] (D'une écriture différente :) Veu la presente requeste nous avons donné acte aux suppliants du contenu en lad. requeste, ce faisant, ordonné qu'elle sera communiquée à lad. dame d'Aubière, pour y respondre dans huictaine. Faict à Clermont, le 10 mars 1689.
(Signé :) DESMARETZ DE VAUBOURG. Par monseigneur, DEZIRAT.

[15] (D'une écriture différente :) Signiffié et deslivré coppie de lad. requeste et ordonnance. à Me Anthoine Borye, procureur de lad. dame d'Aubière le seiziesme jour d'avril M. VI. C. quatre vingtz et neuf.
(Signature non déchiffrée.)

Annotations de la transaction VII des droits seigneuriaux à Aubière :
(1) A. Orig., papier timbré, 16 fol. : A. C., FF. 4, n° 10.
(2) Une vigerie est un lieu planté en osier ou vige (Chabrol Cout., III, 482; Mège, Souvenirs de la langue d'Auvergne, 1861, p. 252). ll est à noter que dans certains lieux on appelle aussi vigerie " le droit prétendu par les seigneurs de planter des arbres dans les communaux, sur les bords des ruisseaux " (Chabrol, ibid.; Mège, Charges ,148).
(3) Cf. Chabrol, Cout., III, 462.
(4) Passage très effacé par un pli du papier A.



Vers Transaction VI   <>   Vers Transaction VIII



Un peu de puériculture [2/5]



Les billets du docteur Kyslaw – 6

Kyslaw, prononcez « qui s’lave ». C’est le pseudonyme que se donnait le bon docteur Casati qui n’avait pas de cabinet médical à Aubière, mais qui était malgré tout soucieux de la santé de ses concitoyens aubiérois et aimait prodiguer des conseils par l’intermédiaire du Bulletin paroissial d’Aubière, dans les années 1908-1913.
Nous allons, au fil des mois prochains, vous distiller quelques-uns de ses billets.

Aujourd’hui, les couveuses pour enfants…

En avril 1910 : Les couveuses - 1

Quant aux couveuses pour enfants, il est pénible de constater que le département du Puy-de-Dôme est sur ce point un des plus arriérés de la France, Et cependant il est si facile et si peu coûteux d’employer une couveuse ! On en vend dans le commerce dont le prix varie entre 100 et 150 francs, qui sont très pratiques et répondent à toutes les exigences en dépit de leur prix infime.
Une sorte de caisse montée sur 4 pieds en bois, les parois au lieu d’être en bois sont en verre ; le couvercle est muni de charnières, quelques trous sont ménagés pour la circulation de l’air ; la partie inférieure est à double fond, sur le fond le plus bas on place des bouillottes d’eau chaude, analogues à celles qui chauffent les lits en hiver, sur l’autre fond on place l’enfant que l’on ne retire de la couveuse que pour lui donner sa nourriture ; un thermomètre fixé dans l’intérieur de la couveuse indique la température et le moment où il faut changer les bouillottes (toutes les 2 heures) et c’est tout !
Grâce à cet instrument si simple, il se sauvera journellement des centaines d’enfants.
C’est dans chaque commune que l’on devrait pouvoir trouver une couveuse. Quelle est la commune si nécessiteuse, si "miteuse", si arriérée qui ne puisse se payer une couveuse de cent et quelques francs ? et quel est le Conseil municipal assez peu soucieux de ses devoirs élémentaires et de sa responsabilité sociale pour ne pas parer de suite à cette lamentable et criminelle lacune ?
« Primum vivere ! », avant tout il faut vivre ! Donc avant tout, avant les questions d’administration, de voirie, d’arrosage, d’éclairage, et surtout avant ces fastidieuses et inutiles questions politiques qui ne devraient à peu près jamais être envisagées dans les assemblées municipales, avant tout cela, dis-je, il faut coûte que coûte faire vivre les enfants qui viennent de naître, ces pauvres petits êtres qui seront citoyens de la commune et citoyens français. Ils sont sans défense, mais ne demandent qu’à vivre !
Pauvres enfants, vous êtes trois, quatre, chaque année, dans chaque commune, qui auriez parfaitement vécu et qui seriez devenus de solides gaillards, si on ne vous avait pas refusé la douce température d’une couveuse. Et ils meurent de froid, lentement, les pauvres mignons ! Ils souffrent horriblement, leurs souffrances sont aussi atroces que celles de grandes personnes qu’on ensevelirait peu à peu dans la neige, au fond d’un lac glacé.
Puisque la question morale semble être beaucoup trop au-dessus de l’intellect de trop nombreuses municipalités, envisageons la question galette qui est plus à leur portée. Eh bien ! le calcul est simple : soit une couveuse placée à la Mairie et mise à la disposition des familles dans une commune de 2000 habitants, par exemple, l’expérience et les médecins sont là pour affirmer que dans semblable commune, 5 naissances au moins (prématurés ou non) nécessitent une couveuse pendant une moyenne de 15 jours. Sur ces 5 naissances, 2 surviennent dans des familles nécessiteuses qui enverraient prendre la couveuse à la mairie, sans qu’il leur coûte rien. Les trois autres familles sont à même de verser 0 f 50 pendant 15 jours, cela fait 7 f 50 ; multiplié par 3 familles cela fait 22 f 50.
Si la couveuse a coûté 150 francs (et c’est là un rare maximum) cela fait donc 150 francs qui rapportent annuellement 22 f 50, soit un revenu de 15 pour cent. Allons ! Mesdames les municipalités en faites-vous souvent des placements aussi rémunérateurs ?


En mai 1910 : Les couveuses - 2

Notre dernier article relatif à la nécessité impérieuse pour toute Commune de quelque importance de se procurer immédiatement une couveuse pour nouveau-nés qui soit constamment à la disposition des habitants, n’était pas encore paru, que les évènements s’étaient chargé, une fois de plus, de me donner raison. Et combien cruellement, hélas ! Puisque j’apprenais que deux jolis jumeaux, parfaitement constitués, mais nés avant terme, ont succombé le mois dernier !
Nous ne voudrions pas raviver la douleur des parents, mais il est cependant de notre devoir de médecin d’insister sur ce triste évènement. Il est permis de se demander si l’on n’aurait pas pu sauver ces deux pauvres bébés, en les plaçant en couveuse dès leur naissance. En semblable occurrence il n’y a pas lieu de se demander « si c’est bien la peine de mettre le nouveau-né en couveuse ». Cette question ne doit même pas se poser. Dès l’instant que la couveuse ne peut pas être nuisible à l’enfant et qu’au contraire elle lui est toujours profitable, il faut la couveuse. Voilà ! Il faut agir vite, c’est là le principal ! Chaque heure de retard diminue la capacité de résistance du nouveau-né dans sa lutte contre la mort ; chaque quart d’heure perdu compromet son existence.
Il eût fallu être à même de placer les deux petits jumeaux dont je parlais tout à l’heure, dans une couveuse trouvée sur place, immédiatement disponible. D’ailleurs, les accoucheurs s’accordent à préconiser l’emploi de la couveuse dans presque tous les cas de naissance gémellaire, les naissances gémellaires étant généralement prématurées.
Eh bien ! Je dis que si les parents de ces deux pauvres bébés avaient eu la possibilité de les mettre en couveuse, ils auraient peut-être, à l’heure où j’écris ces lignes, la joie d’organiser deux berceaux au lieu d’avoir à pleurer sur deux tombes... Pauvres petits ! L’un d’eux s’accrochait si désespérément à la vie qu’il a mis plus d’une semaine pour mourir ! Combien en faudra-t-il ?

Le docteur KYSLAW a écrit, dans cette publication, d’autres articles à caractère médical et d’hygiène élémentaire ; ainsi, en septembre 1908, il avait écrit un article sur "Le luxe des pauvres" ; en mai et juin 1909, un article sur "La propreté des rues" ; et en août 1909, un article sur "Les convenances dans les lieux publics".

Paru dans Bulletin paroissial d’Aubière, 1910




mardi 25 septembre 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 28



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document exceptionnel

Épisode 28
Décembre 1792


Décembre 1792
[Page 31]

Prix des denrées : froment 45£ ; bled 40£ ; vin vieux vendu 8£ ; vin nouveau 5£ 10

1- On a acheté à la foire de St André (1) une paire de taureaux ; ils coûtent trente une pistoles. On les vendra au printemps. Le troupeau est composé cette année de douze bêtes à corne : 5 à Mr Derribes, I à la Marguerite (2), deux vaches à lait, deux bœufs et deux taureaux.

2- On a acheté une vache pour tuer. Elle a coûtée 105 £ ; nous n’en avons que la moitié, le cuir a été vendu 36 £. Elle a pesé ~320 livres.

3- On a renvoyé de Paris le récépissé de liquidation qu’on avait donné pour la contribution patriotique ; j’ai chargé Mr Busche de le faire recevoir à la trésorerie nationale. Je lui ai envoyé depuis un certificat de résidence, signé de huit témoins. On doit faire la retenue du 15ème sur le principal.

4- Les effets perdant beaucoup, on attendra quelque temps avant de vendre celui qui est sur l’Hôtel de Ville. J’attends une réponse de Mr d’Angin pour faire reconstituer celui du présidial et de la ville de Clermont.

5- Mr Derribes a arrêté ses comptes avant de s’en aller. Il s’est trouvé juste à peu de choses près.

"On a porté des pierres vers la saulée du pré Rougier..."

6- On a porté des pierres vers la saulée du pré Rougier ; on avait enlevé le bois de la pélière ; il ne sera pas aussi aisé d’en enlever les pierres. On a fait une rase dans le haut du même pré pour faire écouler l’eau qui venait des prés d’en haut où passe le ruisseau. On a aussi taillé la haie, et porté des pierres pour écarter l’eau d’un endroit où elle avait écorné le terrain, et se garantir des voisins qui en mettent de leur côté.

7- J’ai fait le plan de tout le rural d’Aubière. Il y a en tout 44 septérées de terre, 49 journaux de prés, 190 œuvres de vignes, 5 septérées et demi de jardins, murs ou bâtiments. Total 110 septérées.

8- On a nommé à Aubière la nouvelle municipalité : Desrosiers maire (3), le tourba procureur de la commune (4), Dégironde a été continué juge de paix, et Chirol le maître a été nommé greffier.

9- On a battu les fèves du jardin. Il y en a eu une émine ; il y en a beaucoup de pourries. On a aussi battu le bled de turquie (5) ; il y en a environ trois quartes.

10- On a partagé aux Vergnes les bois recorts et compté les sauvageons qui manquent et que doit fournir le fermier. Il en faut quatre douzaines. Il prétend qu’ils ne prennent pas dans le verger et qu’il vaudrait mieux les planter dans le pré vis-à-vis de la maison.

11- On a donné un prix fait à des pioniers (6) de Clermont moyennant 125 £ par lequel ils doivent arracher et bien fouiller les deux rangées d’arbres qui sont le long de la rase qui sépare, à Noyers, le verger du pacher (7) ; exploiter en bois de corde (8) lesd. bois ; compté celui d’usage qui sera choisi par le maître ; faire les fagots et charger le tout sur la charrette. On doit donner quatre pots de petit vin. Ils y ont mis 36 journées. Il y a eu environ 50 cordes (9).

12- Le sr Vergne a réclamé la fondation de douze septiers émine comme devant lui être payée, je lui ai répondu que les dîmes et cens étant abolis je croyais être en droit de les lui refuser.

13- La municipalité a affermé et fait couper la mayère des Ramacles. Je lui ai fait signifier un acte par lequel, protestant contre cette voie de fait, je me réserve tous mes droits pour l’avenir. On a aussi fait visiter les fondements de l’ancienne clôture de la garenne.

14- Mr Blau a réclamé le cinquième de l’année passée et le quart sur celle-ci pour les percières qu’il payait à la maison. Je lui ai répondu que, comme il devait des arrérages sur ces mêmes percières, il fallait les payer avant de pouvoir faire cette répétition.

15- Les cardes d’artichaud se sont pourries beaucoup dans le jardin d’hyver. Il manque d’air, et elles se seraient mieux conservées en pleine terre.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Foire de St André : c’est la foire de la saint André, le 30 novembre.
(2) – Mr Derribes et la Marguerite : Mr Derribes est l’intendant du baron André d’Aubière ; la Marguerite est la gouvernante du château > voir Chronique de la maison Decorps.
(3) – Desrosiers : il s’agit de Martin Gioux dit Desrosiers. Cette municipalité est constituée le 16 décembre 1792 ; c’est la première avec la section de Pérignat-lès-Sarliève. Les cinq officiers municipaux étaient Jacques Pignol, André Momy, Guillaume Arnaud, Jean Cougoul et Jean Jauriat.
(4) – Le tourba : il s’agit de Antoine Cassière dit le tourba ou trouba. Fils de Martin et de Jeanne Bourcheix, il a épousé Catherine Decorps en 1766. Il est reconnu comme l’une des plus grosses fortunes d’Aubière à l’époque.
(5) – Bled de turquie : blé d’origine turque (Anatolie).
(6) – Pioniers : lire « pionniers », ouvriers qui travaillent la terre, terrassiers.
(7) – Pacher : pacage, pâturage commun.
(8) – Bois de corde : bois de chauffage.
(9) – Corde : ancienne mesure de cubage pour le bois de chauffage (une corde vaut environ 4 stères).


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