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mardi 20 mai 2014

Les Gardes-champêtres aubiérois_1/2



Le garde-champêtre est un personnage qui a marqué jusqu’à peu la vie des communes rurales. Dans le bourg, il officiait aux carrefours et sur les places : un roulement de tambour et son « Avis à la population » faisaient sortir les ménagères aux fenêtres et accourir les enfants. Dans la campagne, sa silhouette faisait fuir les braconniers, les grappilleurs de récoltes et autres contrevenants aux règlements de police rurale. On le craint ou on en rit. Il ne laisse personne indifférent.

On trouve la trace des premiers gardes-champêtres bien avant l'an 900 dans l'ancien droit établi par les chartes-lois et les coutumes des seigneuries et des provinces de France (Auvergne, Dauphiné, Normandie, et autres régions du Midi de la France). On l’appelait alors le « messier », le gardien des moissons. Dans les pays viticoles, il surveillait également les vignes, à l’Automne.
C'est sous le règne du roi Louis XIV, que ces gardes ont, en plus de la surveillance des récoltes, à surveiller "le droit exclusif de chasser", en vertu de l'ordonnance royale de 1669. Ces gardes sont gérés par une administration spéciale appelée Capitainerie, dans les seigneuries les plus importantes.
Appelés "Baugards", "Gardes-champs", "Gardes-messiers", "Sergents de Verdure" ou "Gardes-champêtres", ces agents chargés de surveiller les territoires de chasse des seigneurs ainsi que les récoltes, sont poussés par leur maître, à exercer une police impitoyable envers les braconniers et les glaneurs. Leur comportement à l'égard des contrevenants leur vaut une totale impopularité de la part du monde paysan qui, à l'aube des États Généraux de 1789, prie d'être délivré des Gardes-chasse et des Capitaineries.
Le système féodal disparaît avec les décrets d’août 1789 qui abolissent le droit exclusif de chasse ainsi que la justice seigneuriale. Le monde paysan est satisfait et découvre une grande liberté sans garderie, qui va se traduire rapidement par des abus et un grand désordre qui durera encore longtemps, malgré la loi du 30 avril 1790 qui réintroduit une surveillance des campagnes par des gardes communaux.
Les communes reçoivent alors la lourde charge de recruter des gardes-champêtres. Cependant, ceux-ci sont sans pouvoirs réels, puisque l'article 8 de la loi d'avril 1790 précise que l'on peut poursuivre les délits constatés par les gardes que si le propriétaire porte plainte.
La mission des gardes est donc impossible voire dangereuse. Le désordre persiste dans les campagnes et les conseils généraux des communes font part de leurs vives inquiétudes aux autorités départementales.
C'est par les lois du 23 septembre et du 6 octobre 1791, qui définissent la police rurale dans le cadre de l'élaboration du code rural, qu'est véritablement instauré le corps des gardes-champêtres. Mais c'est la loi du 20 Messidor an iii (8 juillet 1795) prise par l'assemblée thermidorienne qui définit le statut du garde champêtre, le rendant entre autre obligatoire dans toutes les communes rurales et établit des critères de recrutement précis.
Les gardes-champêtres doivent avoir au moins 25 ans, savoir lire et écrire, avoir une bonne condition physique, faire partie des vétérans nationaux ou des anciens militaires pensionnés ou munis de congés pour blessures. Ils sont choisis par les maires qui soumettent leur choix au conseil municipal et en donne avis au sous-préfet de leur arrondissement.
Le garde-champêtre doit prêter serment devant le Juge de paix du canton « de veiller à la conservation de toutes propriétés qui sont sous la loi publique et de celles dont la garde leur est confiée ».
Il devient un agent de la force publique par son inscription au registre de la Gendarmerie qui peut le requérir et avec qui il partage une mission de police commune : la surveillance des campagnes.
Le rôle du garde-champêtre va encore évoluer au cours du XIXème siècle. Il disparaîtra progressivement avec l’apparition de la police municipale dès la fin du XXème siècle.


Le garde-champêtre et deux gendarmes en 1858

Les gardes-champêtres aubiérois

Les gâtiers (1) du Moyen-âge, s’il y en eut, ont depuis longtemps déserté les pâtures aubiéroises, lorsque la Révolution survient en 1789. Seuls les gardes du seigneur faisaient régner l’ordre mais uniquement sur les possessions de ce dernier. La fin du 18ème siècle voit donc se créer un certain désordre dont profitent les braconniers, les voleurs et les troupeaux errants.
Si les braconniers n’émeuvent personne, les moutons, vaches et autres chèvres causent des dégâts dans les cultures qui irritent les cultivateurs. Les voleurs, qui « entament » les récoltes en toute impunité, agacent la population qui s’en plaint à ses édiles.
Dès 1793, le conseil général d’Aubière avait pris la décision de désigner chaque jour, par le biais de la garde nationale, deux gardes montés parmi les hommes les plus aisés de la commune. Apparemment, cette mesure n’a pas été d’une grande efficacité.

Claude Brugière
Les archives communales d’Aubière font mention pour la première fois d’un garde-champêtre en 1801, lors de la réunion du Conseil général de la commune. (2)
Sensible aux plaintes de la population, le maire Guillaume Girard réunit le Conseil général le 28 pluviôse de l’an 9 (17 février 1801), et propose de nommer garde-champêtre le citoyen Claude Brugière (3), cavalier réformé de la 2ème compagnie du 4ème Régiment, porteur d’un congé. Il est originaire d’Aubière et y réside. « Le Conseil général, considérant qu’il est urgent de prévenir les abus qui se commettent journellement dans le territoire de la commune et d’en arrêter les suites, que le citoyen Brugière lui paraissait jouir des qualités requises pour remplir cette tâche par sa moralité et son impartialité bien reconnues, a nommé le dit Brugière garde de cette commune, au traitement de trois cent trente francs par année dont trente francs pour lui tenir lieu de logement jusqu’à ce qu’il lui en ait été fourni un dans la Maison commune. De suite avons fait appeler le dit Brugière auquel il a été fait part de la dite nomination, qu’il a acceptée à charge pour lui de faire le serment au cas requis pardevant le Juge de paix du canton d’Aubière et de se conformer aux statuts et règlement relatifs à sa place. »
Le garde Brugière ne fait guère parler de lui jusqu’à cet arrêté préfectoral au terrible énoncé : « Le nommé Claude Brugière, ancien militaire et garde-champêtre de la commune d’Aubière, tombé dans la démence, sera admis dans un des hospices de la Ville de Clermont. » (4)
Le 31 mai 1915, le sous-préfet de Clermont écrit au maire d’Aubière : « Je suis informé, Monsieur le Maire, que le garde-champêtre de votre commune, se trouve dans une position si fâcheuse, que ce malheureux a entièrement l’esprit alliéné [sic] et est privé par conséquent de l’usage de la raison qui ne lui permet plus d’exercer la fonction de garde-champêtre.
Cet infortuné, ancien militaire, paraît dénué de toute espèce de secours. J’ai sollicité en sa faveur auprès de Mr le Préfet, une autorisation pour le faire placer à l’hôpital. Mais en attendant la décision de ce magistrat, je vous engage au nom de l’humanité, à lui faire distribuer tous les secours qui lui sont de première nécessité et que les facultés locales permettront de disposer.
Je saisis cette occasion pour vous proposer en remplacement, Barthélemy Pourrat, ancien militaire, âgé de 51 ans, dont la moralité, la probité et le zèle me sont garantis (…). »
Barthélemy Pourrat effectuera ce remplacement, mais on ignore pour quelle durée.

Gabriel Courtial
Est-ce lui qui, finalement, sera nommé garde-champêtre à la place de Claude Brugière ? Les archives communales restent muettes quant à sa nomination.
Gabriel Courtial est né le 9 juin 1792 à Aydat (63). Fils de Antoine et de Jeanne Morel, il se mariera avec Anne Blanchot, originaire de Pérignat-lès-Sarliève, le 6 juillet 1824 à Aubière. Il démissionne au début du mois de mai 1816, et deviendra domestique au château de Pérignat.

L’étendue de la commune d’Aubière, à laquelle s’est ajouté le territoire de Pérignat-lès-Sarliève, inquiète le maire d’Aubière qui voit de plus en plus difficilement son garde-champêtre exercer une surveillance efficace sur une telle superficie. D’autant que les propriétaires aubiérois sur la commune de Romagnat demandent que leurs biens soient aussi surveillés. Si Claude Brugière, ancien cavalier dans l’armée, circulait peut-être à cheval, ce n’était sans doute pas le cas de Gabriel Courtial. Ce qui pourrait avoir motivé sa démission…
Le garde d’Aubière ne peut verbaliser sur le territoire de Romagnat, sauf accord avec le maire de cette commune qui a aussi un garde-champêtre. Cet accord ne sera sans doute pas possible.
Pour le maire d’Aubière, Pérignat étant sur la grande route d’Issoire, il est indispensable que ce village ait un garde-champêtre à demeure. Vaste réflexion qui va occuper les soirées du maire Voyret durant quelques mois… (5)

Pierre Blanc
Il est né le 2 juin 1783 à Aubière, fils de Giraud et Antoinette Chasal. Pierre Blanc se marie à Aubière le 31 décembre 1814 avec Catherine Taillandier.
Il est donc le successeur de Gabriel Courtial.

En 1817, le besoin d’un second garde-champêtre à Aubière se fait pressant. Le 7 décembre, le conseil municipal adopte à l’unanimité la nomination de Guillaume Rouvet, demeurant à Pérignat, comme second garde. Son salaire est aligné sur celui du premier garde, Pierre Blanc : 250 francs.
Le Préfet considère que la nomination d’un second garde à Aubière reste facultative ; que c’est un avantage pour les propriétaires et qu’en conséquence c’est à eux à en payer la dépense ; que si la commune d’Aubière a des ressources suffisantes, elle doit d’abord les allouer pour des améliorations ou en faire bénéficier le plus grand nombre en donnant du travail sur les chemins vicinaux aux plus démunis. En somme, il décide que, si le conseil municipal persiste à nommer un second garde, il devra être payé par une surimposition.
Le conseil municipal persiste en effet, le 19 décembre 1817. Il est d’avis que les salaires des 2 gardes soient couverts par les centimes additionnels et, si nécessaire, par une surimposition.
Un mois plus tard, le Préfet ajourne « toute décision relative au traitement du deuxième garde » jusqu’à ce que le budget de 1818 soit réglé. Toutefois, il propose que, pour cet exercice, le salaire du second garde « soit payé, par exception temporaire, sur les revenus communaux s’ils sont suffisants pour les dépenses ordinaires et pour une réserve applicable à des dépenses imprévues ».
Bref, désormais, Aubière a deux gardes. Mais nous n’avons aucune information sur l’identité de Guillaume Rouvet, qui démissionne en juillet 1818. Le 12 juillet, son remplaçant est nommé. Il s’agit de Claude Pouzol, militaire invalide de Clermont.

Quant à Pierre Blanc, lui, il ne manque pas de se faire remarquer.
Parmi les charges du garde-champêtre il y a la poursuite et l’arrestation des déserteurs, nombreux à cette époque. En cette fin d’hiver 1820, six insoumis aubiérois se cachent aux alentours du domicile de leurs familles. Bien sûr, Pierre Blanc les connaît et a déjà repéré leurs planques ; mieux, il sait quels jours et à quelles heures les gendarmes font leur patrouille dans les parages. Plutôt que de les dénoncer, il les protège et monnaye ses renseignements auprès des déserteurs. Pis, il se montre en leur compagnie !
Les gendarmes ne sont pas dupes et convoquent le garde en mars. Pierre Blanc avoue les avoir rencontrés, notamment le sieur Planche que les gendarmes poursuivent depuis… 4 ans. Il promet de les faire arrêter sous huitaine. Foi de garde-champêtre !
En vain. Malgré les avertissements reçus du maire Voyret et des gendarmes, Pierre Blanc se tait et les déserteurs restent introuvables.
Le 17 avril 1820, le Préfet charge le maire d’Aubière d’user de son influence pour contraindre le garde Blanc à une meilleure coopération avec les gendarmes. S’il n’obtempère pas, il pourrait perdre son emploi. Pierre Blanc reste sourd.
Le 14 mai, la sanction tombe : « Le préfet, considérant qu’il est de fait constaté que le nommé Blanc, garde-champêtre de la commune d’Aubière, loin de s’employer aux moyens de faire arrêter les déserteurs, contrarie indirectement l’action de la gendarmerie contre eux et ne s’occupe pas, d’ailleurs, des autres devoirs de sa place à la satisfaction de l’autorité locale, arrête ce qui suit, le sieur Blanc, l’un des gardes-champêtres d’Aubière, est révoqué de son emploi. »

Barthélemy Pourrat
Barthélemy Pourrat est nommé garde-champêtre d’Aubière par délibération du Conseil municipal d’Aubière du 21 février 1819 (6). Il sera finalement nommé le 16 mai 1819. Après son intérim de 1815, il reprend du service, en remplaçant Claude Pouzol. Nous n’avons pas plus de renseignements sur son identité, sinon que c’est un « militaire estropié, natif de Tiolière, commune d’Ambert ». A peine sa nomination approuvée par le Préfet, il démissionne !

Jean Rémy Esconard
Il sera remplacé, le 20 juin 1819, par Jean Rémy Esconard, ancien militaire, natif de Metz en Moselle.

La fonction de garde-champêtre peut parfois comporter des risques. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1820, le garde-champêtre d’Aubière (Jean Esconard ?) est agressé par un nommé Bayle. Celui-ci est remplaçant militaire et doit partir avec son régiment, le 25 juillet prochain. La préfecture avertit le maire d’Aubière qu’elle a demandé à l’intendant militaire du délinquant « de le diriger sur son régiment avant que la vindicte publique soit satisfaite. »

Jean Pagesse
Pour remplacer Pierre Blanc, révoqué, le conseil municipal nomme son remplaçant le 4 juin 1820. Il s’agit de Jean Pagesse, « militaire invalide, ayant subi l’amputation du bras gauche pendant qu’il était aux armées ».
Jean Pagesse est né à Aubière le 20 mai 1790. Il est le fils de Michel et de Marie Pinsson. Il s’est marié le 21 janvier 1818 à Aubière avec Marguerite Thévenon, fille de François et Marie Mazen.
Les jeunes gens d’Aubière et de Beaumont n’en finissent pas de se défier sur le pré Rougier. Le dimanche 7 septembre 1823, une énième rixe éclate entre eux. Jean Pagesse, garde-champêtre, intervient et réussit à séparer les belligérants avec l’aide des gendarmes. Le maire et Pierre Pagesse recevront les félicitations du Préfet par un courrier daté du 13 septembre : « Je ne puis que vous exprimer la satisfaction que j’ai éprouvée en raison du zèle qui vous a dirigé dans cette circonstance et pour la belle conduite de votre garde-champêtre. »
On apprendra, par un courrier du Préfet du 14 mars 1835, que Jean Pagesse est décédé.

Jacques Boudant
26 mars 1822, où l’on apprend par une lettre adressée au maire d’Aubière par le Préfet que Jacques Claude Boudant est agréé garde-champêtre, en remplacement du sieur Esconard, démissionnaire.

On apprend que Jacques Boudant décède le 1er février 1823. Le conseil municipal d’Aubière devra se réunir en mars pour nommer son remplaçant.

Annet Massis
Il est agréé par la préfecture le 26 mars 1823 en remplacement de Jacques Boudant. Annet Massis est originaire de Clermont. Il résidera à Pérignat.

En 1829, des plaintes sont émises contre le garde-champêtre. Le 10 octobre 1829, le Préfet s’adresse au maire pour « autoriser le conseil municipal à se réunir pour qu’il soit entretenu des plaintes auxquelles à donné lieu le garde-champêtre de votre commune. Si le conseil municipal croit devoir demander la révocation du garde, il peut, dans la même délibération, agréer, s’il y a lieu, le nouveau garde que vous lui aurez proposé. »
Ces plaintes semblent à l’encontre d’Annet Massis, puisque le Préfet le révoque par arrêté, le 26 mai 1830.

Le paiement des salaires des gardes-champêtres est toujours un casse-tête pour le maire d’Aubière. La seule solution demeure le recours à l’impôt. Le 5 novembre 1829, le Préfet autorise la commune d’Aubière à s’imposer de 329,58 francs, somme qui sera comprise dans le rôle des contributions directes de 1830.
Le registre des délibérations du conseil municipal de 1823 à 1837 ayant disparu, il nous manque certaines informations concernant la nomination du remplaçant d’Annet Massis. Il semble, comme nous le verrons plus tard, qu’un certain sieur Bloquet ait été nommé à sa place, comme garde-champêtre à Pérignat.

François Villevaud
Jean Pagesse décédé, c’est François Villevaud qui le remplace, à partir du 1er avril 1835. Il est né à Aubière ; il est le fils de François et d’Antoinette Fournial. Il épouse Antoinette Joséphine dont il a une fille, Marie, née le 28 décembre 1824 à Aubière.

Joseph Taillandier
Le sieur Bloquet ayant démissionné, c’est Joseph Taillandier qui est nommé pour le remplacer, le 24 novembre 1835.
Joseph Taillandier est né le 4 décembre 1794 à Aubière, d’Antoine et Anne Guillot. Il s’est marié à Aubière, le 18 août 1825 avec Agathe Deschamps, née le 26 octobre 1803 à Ajaccio.

La 4 mai 1838, le conseil municipal augmente le salaire des gardes-champêtres : il passe de 250 francs à 300 francs pour chacun d’eux.

La Révolution de février 1848 va être fatale aux deux derniers gardes-champêtres nommés : François Villevaud et Joseph Taillandier. Je ne connais pas les détails, mais c’est immédiatement après les évènements de février 1848 qu’ils sont révoqués.
On en apprend un peu plus en lisant la délibération du conseil municipal du 3 octobre 1848 : « Aujourd’hui, 3 octobre 1848 sur les midi, le conseil municipal de la commune d’Aubière s’est occupé à examiner le motif de révocation des sieurs Joseph Taillandier et François Villevaud, tous deux gardes-champêtres de la commune d’Aubière, ayant cessé d’être en fonction depuis environ six mois ; il a été pourvu momentanément depuis cette époque à leur remplacement. Les membres de la Commission administrative, instituée après la révolution de février, avaient révoqué les deux gardes alors en fonction sur les plaintes portées contre eux, et ont été remplacés par les nommés Guillaume Noellet et Michel Breuly, anciens militaires, qui demandent que cette nomination soit confirmée. » (7)
Ce qui a été aussitôt fait.

Guillaume Noellet
N’ayant aucune précision quant à son identité, il m’est impossible de déterminer de qui il s’agit parmi les homonymes contemporains. Ce Guillaume Noellet est donc nommé le 3 octobre 1848.

Michel Breuly
Même constat pour Michel Breuly : pas assez d’informations pour faire un choix parmi les homonymes. Il est nommé le 3 octobre 1848 et décède en 1851.

Pour le remplacer, le conseil municipal se réunit le 9 août 1851. Parmi plusieurs candidats, le maire choisit Michel Villevaud, ancien soldat et natif d’Aubière. Il le propose à l’agrément du conseil. Celui-ci désavoue le maire et demande que soit nommé Amable Valleix, lui aussi ancien soldat.
Le 29 septembre, le Préfet écrit au maire d’Aubière : « Je vous prie de faire connaître au conseil qu’il ne lui appartient point de faire de présentation ni de prendre aucune initiative de nature à gêner le droit de nomination exclusivement réservé au maire ou constituant un empiètement sur ses attributions. Telle paraît être l’intention du conseil municipal puisque en désapprouvant le choix du maire, sans motiver son avis, il veut faire donner la préférence au candidat qu’il présente (…). Je ne saurais donc par ces motifs donner suite à cette délibération, et du reste je n’accepterais même, quand il serait présenté par vous, le sieur Valleix, sur lequel j’ai les renseignements les plus défavorables. »

Le 15 décembre 1851, le conseil municipal se réunit pour nommer deux gardes-champêtres pour remplacer les nommés Michel Breuly, décédé, et Guillaume Noellet, révoqué par le Préfet.
Dans l’urgence, le maire propose Joseph Taillandier et François Villevaud, tous deux anciens gardes. Le conseil valide ces choix.
Après leur mise à pied d’un mois en 1853, les deux compères gardes-champêtres reprennent leur office.

à suivre…

Sources et bibliographie : Fédération Nationale des Gardes Champêtres, Archives communales d’Aubière, Archives privées, Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaire du monde rural, Dictionnaire des métiers.

Notes :
(1) – Gâtier ou gastier : gardien de bestiaux sur les pâtures, également chargé de surveiller les troupeaux errants et de les saisir au cas où ceux-ci brouteraient l’herbe d’autrui. On peut les considérer comme des gardes-champêtres.
(2) – Le 3 juillet 1796, les élus municipaux d’Aubière avaient proposé de nommer un « garde messier » en la personne de Jean Salmon, invalide de Clermont. Il aurait pour charge de surveiller les champs semés et les vergers. Pas de trace de l’homologation de cette délibération, datée du 15 messidor an 4.
(3) – Claude Brugière est né à Aubière le 26 juillet 1760 ; il est le fils de François et de Françoise Dégironde-d’août. On le sait marié à Françoise Millet, originaire de Stenay (Meuse), décédée à Aubière le 4 août 1818. Elle est fille de Henry et de Marguerite Arbillon. Sans descendance connue.
(4) – Arrêté de la Préfecture du Puy-de-Dôme du 29 mai 1815 (Archives Communales d’Aubière, comme tous les documents cités dans cet article : registres des délibérations ou séries I et K).
(5) – Qu’en est-il de la garde communale créée le 6 octobre 1816 ? Elle était composée de 6 hommes qui devaient patrouiller, sous la responsabilité des gardes-champêtres (y en avait-il déjà deux ?), successivement par deux sur tout le territoire de la commune.
(6) – Décision renvoyée par le Préfet.
(7) – Cependant, les archives communales produisent un courrier du Préfet au maire d’Aubière, daté du 2 novembre 1853, qui dit : « J’ai l’honneur de vous adresser ampliation de mon arrêté de ce jour, par lequel j’ai suspendu de leur fonction pendant un mois, avec privation de traitement, les sieurs Tailhandier et Villevaud, gardes-champêtres de la commune d’Aubière ». Mais la suite nous donnera les explications…

© - Cercle généalogique et historique d’Aubière (Pierre Bourcheix)



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