Actualités


vendredi 27 septembre 2013

Rue de la Treille



Histoire des rues d’Aubière

Rue de la Treille

La rue de la Treille sépare en son milieu l’ancien quartier de las Trolhas (sources en auvergnat). Ce quartier s’étendait des Foisses au nord jusqu’à l’Artière au sud. La première rue à porter ce nom fut l’actuelle rue Emmanuel-Chabrier.

La rue de la Treille vue du ciel

Le chemin des Voutes ou Voultes (courbes en tous sens) était le premier nom donné à cette voie, qui joignait la rue Saint-Antoine au chemin des Hottes ou des Hautes, à travers les étables, les granges et les jardins. C'est l'actuelle rue de la Treille.

La rue et l'impasse de la Treille (autrefois, chemin des Voultes)
(Cadastre de 1831, Archives départementales du Puy-de-Dôme)

Impasse de la Treille : une petite impasse s’insinue entre les maisons en parallèle de la rue Richelieu, notre prochaine étape.



© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière (Pierre Bourcheix)




jeudi 26 septembre 2013

Inventaire après décès en 1847



C’était toute la fortune de Marie : trois fois rien !


"...une paire de sabots, une paire de souliers..."

État des meubles et effets mobiliers laissés par Marie Joubert épouse de Jean Dégironde, cultivateur à Aubière, au jour de son décès arrivé à Aubière le 14 mars 1847.

·  Un mauvais bois de lit, un matelas et une vieille paillasse estimés vingt francs

· Une chaise, un banc de bois, deux couvertures, un couvre pied, six draps de lit, deux mauvais rideaux de lit, le tout estimé dix francs

·   Six chemises, deux robes, une paire de sabots, une paire de souliers, trois paires de bas, un tablier, trois bonnets, cinq mouchoirs, le tout estimé quinze francs

· Trois écuelles, trois couverts d’étain, huit cassettes en terre, un verre, un mauvais couteau, une mauvaise armoire et autres objets, verrerie, poterie et feraille, le tout estimé vingt francs

· Une hache, une table, une marmite, une cloche, une poële, un mauvais lit de sangle, un matelas et une couverture, le tout estimé avec autres objets ne méritant description trente cinq francs.
Total : 100 francs.

Marie Joubert (Jaubert ou Jobert) est née le 7 mai 1781 à Aubière, fille de Joseph et de Bonnette Randanne ; elle a épousé le 9 février 1801 à Aubière Jean Dégironde, né le 9 décembre 1773 à Aubière, fils de Guillaume et de Françoise Noëllet.

Source : Archives privées famille Arnaud.


mardi 24 septembre 2013

Journal économique de Jean-Baptiste André - 79



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 79
Mai et Juin 1800


May et juin 1800
[Page 82]

Prix des denrées pancarte : froment blanc 20£ ; seigle 11£ 3s ; orge 7£ 12s

[Suite de l’inventaire des immeubles de la mère de Jean-Baptiste André au domaine de Saint-Cirgues]

Village de Saint-Cirgues sur Couze

3°. Les vergers du Pont et des Foureaux estimés d’après leur produit présumé, l’un autant que l’autre, ensemble à la somme de : 4.480£ ; 4°. La terre et verger des Poudaux estimés de même à 2.450£ ; 5°. Le pré du Laron estimé de même à 1.120£ ; 6°. Huit septérées et demi de pois défrichés en tout estimé 6.160£ ; 7°. Les bâtiments et jardins à St-Cirgues estimés 5.600£ ; 8°. Les bâtiments de la ville estimés 2.240£ ; 9°. Trente-huit septérées et six quartons de rente en conseigle avec retenue, estimé au denier 22½, déduction faite du 5è, le bled à 12£ : 8.550£ ; 10°. Quarante articles de rente en argent, déduction faite du thiers sur le capital à cause de leur nature très divisée, montant : 3.576£ ; 11°. Neuf septiers de rente en grains, que l’on pourrait faire rentrer mais sans aucune garantie, estimés 400£. Total du bien de St-Cirgues : 70.976£.
Ces estimations sont d’accord avec celles faites dans le partage de ma mère et de ma tante par Clément et Derribes en les élevant de 40£ par cent.
2° Cinq héritages à Aubière : 1°. Clos parent estimé 1.600£ ; 2°. Pré de Proulhat d’une septérée, estimé 2.400£ ; 3°. Vigne de la Bernard, à 150£ l’œuvre, 60 œuvres : 9.000£ ; 4°. Vignes de la Barre et de la Laborieuse, à 168£ l’œuvre, 68 œuvres : 11.424£. Total : 24.424£.
3° Rente à Cornon de 50 quartons seigle avec retenue, estimée au denier vingt, déduction faite du 5ème, à 1.296£ ;
4° Six articles de rente en argent en ôtant le thiers ont monté : 1.150£ ;
5° Trois rentes constituées à Clermont, en ôtant un 8ème, montent : 5.647£ ;
6° Un billet dû par Mr Duranquet de la somme de 876£. Total : 8.969£.

Les immeubles paternels montent donc à 79.972£ et les immeubles maternels à 104.369£, mais comme il est dû un contrat de 7.000£ à Mr Demarant, fait par ma grand-mère Favard, la masse maternelle est réduite à 97.369£. Sur quoi, ayant un quart à prendre comme légataire, je prélève 24.342£, pour lequel prélèvement on m’a cédé les biens situés à Noyers, sur lesquels j’ai à rendre 7.369£ 15s : 31.712£.
Le surplus est à partager également ainsi que les biens paternels, et nous en avons fait trois lods de chacun 50.999£. Le premier, qui a été le mien : le bien de St-Cirgues, avec un retour aux deux autres de 12.976£, et de plus chargé du capital de 7.000£ dû à Mr Démarant. Le second, qui est celui de Chardon ou de ma sœur aînée : le domaine des Vergnes, 6.477£ de retour sur St-Cirgues, les six articles de rente en argent, la rente en grains de Cornon, le billet de Mr Duranquet et la rente de Belard. Le 3ème lod, celui de ma sœur cadette : les cinq héritages d’Aubière, les trois rentes constituées de Clermont, les rentes des moulins d’Aubière, la vigne de Neyrat, un retour sur St-Cirgues de 6.479£, et le retour sur Noyers de 7.369£ 15. 
[La suite de cet inventaire reprendra la prochaine fois].



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vendredi 20 septembre 2013

Donation pour un prêtre filleul_1594



Au moment de cette donation, en 1594, le donateur, Guillaume Noellet, représente la deuxième génération d’Aubiérois de cette famille. Son père a épousé une Bourcheix et la naissance de Guillaume survient vers 1540. Les Noellet, n’en doutons pas, font partie des familles aubiéroises aisées. Aisées et pieuses. Au point de consacrer (cela se vérifiera par la suite) un garçon par génération à la prêtrise.
François Noellet et Martin Deperet vont recevoir le même jour de leur père une donation destinée à subvenir à leur subsistance dans la communauté des prêtres aubiérois…

Les prêtres, ne faisant pas vœu de pauvreté, devaient subvenir à leurs besoins et subsistance par des revenus. Le curé de chaque paroisse, comme titulaire de la cure, disposait d’un « bénéfice » curial, revenu lié à son activité de curé chargé des âmes de ses paroissiens : le principe canonique voulait que tout clerc vive de l'autel. Toute fonction ecclésiastique était associée à une dotation économique pour former le bénéfice ecclésiastique. Lorsqu’il y avait un vicaire, ces bénéfices étaient partagés selon un accord écrit, passé devant notaire, entre le curé et son vicaire.
En Auvergne et en Limousin, il existait des prêtres filleuls qui, s’ils étaient plusieurs à vivre dans une même paroisse, étaient appelés prêtres communalistes. Les prêtres filleuls venaient essentiellement des familles locales car pour avoir le droit de faire partie de ces communautés, le filleul devait être « né et rené », c'est-à-dire né et baptisé, dans la paroisse. Les prêtres filleuls sont généralement institués à une période où les « bénéfices » à pourvoir dans une paroisse ne sont pas assez nombreux pour permettre aux prêtres séculiers de vivre décemment. Beaucoup de ces derniers, sans espoir d’obtenir un bénéfice ou désireux de vivre dans leur lieu d’origine, choisissent de devenir prêtres filleuls ou communalistes. Ils jouissent en commun de revenus, fonciers ou non. Retenons que les prêtres filleuls ne peuvent pas administrer les sacrements, sources de revenus réservés au titulaire de la cure. Leur rôle se résume à leur participation aux services religieux par leur chant, mais surtout, ils doivent dire les messes pour les morts, conformément aux dispositions testamentaires des donateurs à l'église.

Donation Noellet - 2 mars 1594 - Guillaume Aubeny, notaire
(Archives départementales du Puy-de-Dôme - 5 E 44 9)

A la fin du XVIème siècle à Aubière, vivait une communauté de prêtres. En 1594 par exemple, on compte près d’une dizaine de prêtres, sous la houlette de Messire Pierre Pin, le curé. Il a succédé à Mre Pierre Salirgues à partir de 1591, semble-t-il. Ces derniers ne sont pas nés à Aubière. Un vicaire aubiérois, Pierre Feuilhade, des prêtres communalistes aubiérois : Michel Degironde et Claude Feuilhade, des prêtres communalistes non originaires d’Aubière : Jehan Veilh, Anthoine Constantin et Anthoine David, et enfin deux autres : François Noellet et Martin Deperet, qui entrent dans la communauté des prêtres filleuls aubiérois en cette année 1594.
Tous ces prêtres, filleuls ou non, n’ont pas tous vécu leur prêtrise à Aubière jusqu’à leur décès. Ceux qui ne sont pas originaires d’Aubière quitteront la paroisse Saint-Martin et finiront leur vie ailleurs. Les prêtres filleuls ont des destins divers : Michel Deperet obtiendra les bénéfices de la cure de Pérignat-lès-Sarliève, village voisin d’Aubière ; François Noellet, quant à lui, deviendra curé d’Aubière, au départ de Pierre Pin, et y mourra.

En 1594, le revenu d’un prêtre filleul est de 120 livres.
En cette matinée du 2 mars 1594, Me Guillaume Aubeny, notaire à Aubière, va accueillir successivement en son étude deux familles aisées d’Aubière, les Noellet et les Deperet, car leurs fils aînés, François Noellet et Martin Deperet, entrent ce jour dans la communauté des prêtres filleuls d’Aubière.
Les parents devaient constituer ainsi à leur fils un capital dont les revenus, joints aux autres revenus des prêtres filleuls, devaient lui permettre de ne pas être réduit à la mendicité. En 1594, ces deux familles estiment qu’un revenu annuel d’environ 40 écus ou 120 livres est nécessaire et suffisant au bien-être de leurs rejetons. Sachant que les revenus de la communauté paroissiale procurent 20 écus (60 livres), le capital constitué par la donation doit rapporter par an également 20 écus.

Voici, pour l’exemple, le détail de la donation de Guillaume Noellet pour son fils François :


  • une terre de 3 éminées dans la justice de Clermont, au terroir des Landets, dont le revenu annuel est de 3 écus un tiers ;


Tous les autres biens sont situés dans la justice d’Aubière.


  • une maison et sa cave, au quartier du chasteau, revenu annuel : 3 écus sols et un tiers ;

  • une terre d’une septérée, au terroir de Rochegenès, revenu annuel : 3 écus un tiers ;

  • une terre d’un journal, au terroir de las Foissas, revenu annuel : 3 écus sols ;

  • une vigne d’une œuvre, au terroir de las Pedas, revenu annuel : 1 écu deux tiers sols ;

  • une vigne d’une œuvre et demie, au terroir du Puy, revenu annuel : 2 écus sols ;

  • une vigne de deux œuvres, au terroir de la Bezou, revenu annuel : 2 écus trente sols ;

  • un pré d’une œuvre, au terroir des Sauzes, revenu annuel : 3 écus sols.


Total : 21 écus un tiers, soit 64 livres (un écu d’or vaut trois livres tournois).

Et c’est ainsi que : « messires Anthoine Constantin et Anthoine David prêtres dudit Aubière, Me Jammet Dumolin greffier dudit Aubière, Anthoine Rancon et Guillaume Pignol, consuls l’année présente dudit lieu, et Michel Bourcheix luminier dudit lieu, lesquels ont attesté et attestent de par ces présentes, et attestent à tous qu’il appartiendra que ledit François Noellet, donataire et fils naturel et légitime dudit Guillaume Noellet et d’Halips Esclany ses père et mère, qu’il est filleul de l’église de St-Martin dudit Aubière, qu’il est de bonne vie et meurs et conversation, fréquentant ordinairement l’église et le divin service et toutes bonnes et honnêtes compagnies, où les gens de bien et de vertu se trouvent, et tel tenu et rapporte entre le peuple audit Aubière qu’il est âgé d’entour vingt cinq ans comme ils savent bien et qu’il est suffisant et capable pour gouverner les biens que son dit père lui a donnés… »

La donation octroyée à Martin Deperet par son père, Jehan, s’élève à 29 écus un tiers, soit 88 livres environ.

En 1628, le revenu d’un prêtre filleul est de 309 livres.
Le 1er mai 1628, Guillaume Noëllet, neveu de François Noëllet, devenu curé d’Aubière, voulant suivre les traces de son oncle, reçoit de ses parents (Anthoine Noëllet et Jehanne Reddon) ce qui lui est nécessaire pour devenir prêtre filleul. Le texte de cette donation est assez semblable à celle de son oncle. Mais ce qui change est la somme des revenus octroyés :

  •  63 écus provenant de sa famille, soit 189 livres, et

  •  40 écus provenant des revenus des prêtres-filleuls, soit 120 livres, soit un total de 309 livres de revenu annuel.

Augmentation du coût de la vie ou augmentation des revenus, nous l’ignorons. Cette fois, on nous donne la liste des autres prêtres communalistes de la paroisse d’Aubière : François Noëllet, curé, Claude Feuilhade et Jehan Dégironde. Martin Deperet, curé de Pérignat, est cité également.

© - Cercle généalogique et historique d’Aubière – Pierre Bourcheix


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