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lundi 5 mars 2012

Antoine Dubois (1754-1836) - 2


Antoine DUBOIS, Curé de Saint-Nectaire

La période révolutionnaire : 1790-1800

Le 27 novembre 1790, le décret Voidel exige que les prêtres jurent fidélité à la nouvelle constitution. Antoine n'est pas hostile aux réformes, il convient que beaucoup d'injustices sont à corriger, mais il veut rester fidèle à sa foi. Il décide de ne pas prêter serment.
Le 18 novembre 1791, les prêtres réfractaires (non-jureurs), sont mis hors la loi. Antoine doit quitter Cournon. Il se retire à Farges chez son père où il pense être en sécurité.
Le 28 avril 1793, paraît le décret sur le bannissement et la déportation des prêtres réfractaires. Le danger se précise, il durera environ deux ans, jusqu'au décret du 21 décembre 1795 qui instaure la séparation de l'Église et de l'État et tolère les prêtres non-jureurs en civil.
Le décret du 27 avril 1797 annule les lois frappant les gens d'église. Est-ce la fin de la clandestinité pour Antoine ? Pas encore, car le 5 septembre 1797, toutes les mesures d'apaisement sont révoquées.
Il faudra attendre le 1er mars 1801 pour que le concordat signé entre Bonaparte et le pape Pie VII, règle les relations entre l'Église et l'État. Antoine sera alors nommé à la cure de Fohet.
Durant cette période, Donat aîné adhère aux idées de la révolution, il devient maire de la commune (j'ai trouvé trace de sa signature sur les registres de la commune à partir de décembre 1792). Il exécute les décrets de la Convention des 4 novembre 1793 et 1er mars 1794. Il fait raser le clocher de l'église, il envoie les cloches à Clermont pour en faire des canons, il remet au district de Besse le buste de saint Nectaire qui est en argent massif, il brûle des ornements sacerdotaux. Il prend soin cependant de mettre en sûreté à Farges une partie des reliques qui n'ont pas été réclamées par le district de Besse.
Donat va-t-il faire arrêter son frère Antoine qui habite pratiquement sous le même toit, qui continue à célébrer la messe dans la maison paternelle, qui baptise les enfants, célèbre les mariages religieux, assiste les mourants…, ou au contraire va-t-il profiter de sa position de maire pour lui permettre d'échapper à la justice.
Les opinions divergent sur son attitude. Personnellement, je m'en tiens à la relation de ces événements, faite par ma tante Marie la sœur de mon père, qu'elle tenait elle-même de son grand-père Jacques, né en 1810, fils d'Antoine jeune, qui avait bien connu ses oncles, et connaissait de première main les événements qui s'étaient déroulés dans la commune durant cette période mouvementée de la révolution.
Lorsque la maréchaussée entreprenait des recherches, Donat maire de la commune en était informé et il participait aux battues. Il prévenait son frère pour qu'il se cache d'un côté et il orientait les recherches dans une autre direction. Si un jour, Antoine a failli être pris, c'est sans doute à la suite d'un malentendu ou d'un changement de dernière minute dans l'orientation des recherches, indépendant de la volonté de Donat. Le danger devenant trop grand à Farges, Antoine dut par la suite trouver refuge en d'autres lieux, jusque dans les monts du Cantal.
Un autre élément me paraît corroborer cette thèse : le testament d'Antoine, très favorable à Donat aîné à qui il lègue douze cent francs venant de la succession de sa propre mère, ainsi que les meubles de Donat qu'il avait achetés lors de la vente de ceux-ci en justice, sans doute suite à des ennuis qu'il avait eu du fait de son passé révolutionnaire. (Paul Dubois)

Le village de Farges, blotti au creux d'un vallon


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