Actualités


vendredi 10 janvier 2014

Registre d’audience du Bailliage d’Aubière_09



commencé le 6 avril 1767

Cet épais registre, issu des archives communales d’Aubière, rassemble les jugements rendus à Aubière par le bailly Thoury entre 1767 et 1780.

Le bailli était, dans l'Ancien Régime français, le représentant de l'autorité du roi dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l'administration en son nom. La juridiction en charge d'un bailli s'appelle un bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal et la circonscription la sénéchaussée.
Mais il s’agit ici du bailliage seigneurial d’Aubière (les baillis royaux ayant perdu leur pouvoir au XVIème siècle).

Le notaire Thoury, bailli seigneurial d’Aubière, était néanmoins conseiller du roi en la ville de Clermont-Ferrand. C’était en quelque sorte un juge de proximité au service du seigneur d’Aubière.

Chabre, le hors-la-loi

La règle voulait, en 1771, que l’on ne serve pas à boire le dimanche. Priest Chabre, cabaretier à ses heures, contrevient à cette loi le 10 mars 1771. Le procureur d’office le prend en flagrant délit…

 
Du lundy 18 mars 1771

Ce Priest Chabre et son épouse Françoise Boissy (1) sont des « familiers » du procureur d’office et du bailli d’Aubière (2).
Le fait est que le dimanche 10 mars 1771, c’est la saint Guillaume, et quelques jeunes gens, la gorge sèche, frappent à la porte du cabaret de Priest Chabre. C’est dimanche, certes, mais, par les temps qui courent, il n’y a pas d’offense à gagner quelques sols, même à l’heure des vêpres. Priest les fait entrer et leur sert à boire.
Seulement voilà, le procureur d’office l’apprend (par quelle magie ?), entre dans le cabaret et dresse aussitôt procès-verbal !
Il mettra une semaine à rédiger un exploit qu’il adresse aussitôt au bailli Thoury, qui doit venir le lendemain pour une de ses audiences.

Les comparants :
Le procureur d’office d’Aubière, auteur d’un exploit du 17 mars 1771, contre Priet (sic) Chabre, cabaretier, habitant du lieu d’Aubière, comparant en personne.

Le jugement :
« …le condamnons en l’amande de trois livres pour avoir donné à boire dans son cabaret plusieurs fois à des heures indues, notamment le dix du présant, jour de dimanche, après trois heures du soir, à plusieurs jeunes gens. Luy fesonts deffances de récidiver aux peines que nous avons liquidées à la somme de quarante trois sols non compté l’expédition des présantes… » signé Thoury.

Notes :
(1) – Priest Chabre est originaire de Villard (63) où il était cultivateur ; marié le 30 juin 1761 à Aubière avec Françoise Boissy, elle-même originaire de Saint-Ours-les-Roches (63). Veuf, il se remarie le 9 juillet 1776 à Aubière avec Jeanne Derouger, originaire de Tours-Sur-Meymont (63). Il aura trois fils, Jean, Etienne et Claude. Les deux aînés auront une descendance à Aubière. Priest Chabre sera, tout à tour ou simultanément, cultivateur, tisserand, marchand-débitant, et cabaretier.
(2) – Déjà, en 1768, ils avaient affaire avec la justice, lire : Pour un crochet et deux poids…


© - Cercle généalogique et historique d’Aubière – Pierre Bourcheix




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire