C’est une banale vente de cave en
1885, chez Me Léon Faugière, notaire à Aubière, qui va nous
propulser cent dix ans plus tôt et dans une sombre histoire de cave illicite.
En bonne intelligence, les parties finiront par s’entendre.
Cette affaire met en scène, les
familles Dégironde et Cougout. Elle va surtout nous permettre de remonter la
généalogie des sœurs Marie et Françoise Dégironde sur cinq générations.
Un aspect du dessus des Grandes Caves d'Aubière. Un site de 3 hectares et demi. |
Le 4 décembre 1885, les sœurs, Marie et Françoise Dégironde,
mettent en vente une cave située au terroir des Grandes Caves, d’une longueur
de sept mètres sur une largeur d’environ cinq mètres. L’acquéreur est madame
Françoise Barnier et son mari Amable Dégironde. (1)
Cette cave est bornée au nord par le corridor, à l’est par
la cave de la veuve Aubény-Dégironde, au sud par celle des héritiers Pignol, et
à l’ouest par celle de Cheminat.
La cave mise en vente a été construite ou creusée par
l’arrière-arrière grand-père de Marie et Françoise Dégironde, en 1776.
L’occasion pour nous de remonter rapidement ces cinq générations :
1ère
génération
Marie et Françoise
Dégironde
2ème
génération
Martin Dégironde,
marié en 1833 à Marguerite Chirol
3ème
génération
Amable Dégironde,
marié en 1801 à Marguerite Baile
4ème
génération
François Dégironde,
marié en secondes noces en 1771 à Élisabeth Bourcheix
François est cultivateur, propriétaire, Juge de paix du
canton d’Aubière, et, accessoirement, franc-maçon. Il nous a laissé un
testament mystique, dont nous aurons sans doute l’occasion de reparler.
5ème
génération
François Dégironde,
marié en 1731 à Michèle Gioux
Ce propriétaire, cultivateur et vigneron, fait partie de la
longue lignée des Dégironde Barbeyroux. En 1776, il est propriétaire d’une
parcelle de terrain, située au terroir du Puy (ce n’est que le cadastre
napoléonien de 1831 qui attribuera à ce terroir l’appellation de « Grandes
Caves »). Depuis de nombreuses décennies, ce terroir en pente est déjà criblé
de caves. Durant l’hiver, il fait donc bâtir sa cave.
Curieusement, ce n’est qu’après coup que François Dégironde
constate qu’une cave a été antérieurement creusée et bâtie en-dessous de la
sienne ! On peut se demander comment une telle chose a pu être possible.
Creusée en surface, les travaux auraient attiré l’attention de François
Dégironde. Creusée à partir d’un couloir limitrophe, les voisins auraient vu
que cette cave était hors limite, et n’auraient pas manqué d’avertir qui de
droit…
Propriétaire de la parcelle « de fond en comble »,
François Dégironde est dans son bon droit. Il le fait savoir aux fautifs et les
menace d’en appeler au bailli. Aux portes du procès, les consorts Cougout (2),
sans doute bien conseillés par leur procureur, vont échapper à l’infamie et à
la condamnation qui les ruinerait. Ils proposent d’acheter le dessous de
terrain à François Dégironde !
Des discussions s’engagent et finalement, une convention est
passée devant maître Amable Girard, notaire à Aubière, le 31 mars 1776 :
« [François] Dégironde
a vendu aux consorts Cougout le dessous de terrain objet de la discussion mais
il fut convenu que dans le cas où une partie de la cave que le dit Dégironde
avait fait construire depuis peu viendrait à s’écrouler par suite des
constructions et fouilles faites par les consorts Cougout et Lassalas, ces
derniers ont promis et se sont obligés d’en garantir et indemniser le dit
Dégironde ».
Notes :
(1) – Marie Dégironde est fille de Martin et de Marguerite
Chirol ; elle est l’épouse de Jean Gioux, fils d’Annet et d’Antoinette
Dutemple. Françoise Dégironde, sa sœur, est l’épouse de Michel Bourcheix, fils
d’Antoine et de Catherine Bayle. Michel Bourcheix fut maire d’Aubière ; il
meurt sans descendance en cours de mandat en 1899. Amable Dégironde, fils de
François et d’Anne Cohendy, épouse en 1873 à Ennezat, Françoise Barnier.
(2) – Les consorts Cougout - les enfants d’Annet Cougout et
de Gabrielle Brauly : Jean Cougout, marié en 1747 à Catherine Cournol,
autre Jean Cougout, célibataire, Blaise Cougout, marié en 1758 à Anne Lassalas,
Guillaume Cougout, marié en 1767 à Anne Gouseau, et Jeanne Lassalas, sœur de
l’épouse de Blaise Cougout et veuve de Guillaume Cougout, autre fils d’Annet et
de Gabrielle Brauly.
Sources : archives
privées
© - Cercle généalogique et historique d’Aubière –
(Pierre Bourcheix)
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