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mardi 3 juin 2014

Veillées troublées en 1816



Au début du XIXème siècle, les maires, Girard puis Voyret à sa suite, ont pris des arrêtés municipaux réglementant l’ouverture et la fermeture quotidienne des débits de boissons et auberges. C’est ainsi qu’en hiver il était interdit de servir à boire après 7 heures du soir. Ces mesures n’étaient malheureusement pas souvent respectées. Et passées les dix heures du soir, l’insécurité était de mise dans les rues d’Aubière, mais pas seulement…

Ils étaient habillés en soldat...

Durant les longues soirées d’hiver, il était de coutume de se rassembler chez l’un ou chez l’autre, entre voisins, en famille ou par affinités. Au cours de ces veillées, les femmes filaient, cousaient ou ravaudaient ; les hommes cassaient les noix ou occupaient leurs doigts à d’autres occupations. Tout ce beau monde, en arc de cercle, faisait face à la cheminée. Les plus anciens étaient assis au plus près de la cheminée et l’un ou l’autre, homme ou femme, contait parfois une légende, qu’appréciaient les enfants et qui faisaient toujours sourire les plus âgés, qui l’entendaient pour la énième fois.
Ce soir-là, le 16 janvier 1816, au quartier de la Quaire, on était réunit chez Étienne Gioux, dit Pied de loup. A onze heure, on songe à se retirer chez soi quand la porte s’ouvre violemment sous la poussée de 4 individus, habillés en soldat et masqués d’un mouchoir. Ils cassent les lampes de leurs sabres et se jettent sur les femmes et les frappent. Il semble que les coups portés n’aient pas été violents puisque personne ne fut blessé. Guillaume Decord, présent à la veillée, s’interpose ; l’un des agresseurs veut le frapper de son sabre, mais Guillaume Decord réussit à esquiver la lame qui se fiche dans la porte !
Les malfrats ne s’attardent pas et se dirigent vers le quartier du château où François Serre tient une veillée. En chemin, ils rencontrent Antoine Gioux, fils de Jean dit la barre, sortant de chez lui pour aller à sa grange. Antoine Gioux, bousculé par l’un d’eux, relève le mouchoir qui lui couvre le bas du visage et le reconnaît. Un autre le prend au collet, un troisième lève son sabre sur Antoine Gioux, tandis que ce dernier arrache le bâton du quatrième et le jette dans le jardin de Mr de Provenchères en criant : « Au secours » !
Son père et sa mère surgissent et, à l’aide des participants de la veillée, font fuir les agresseurs.
Ils ont été reconnus. Il s’agit de :

  • Pierre Taillandier, fils de Félix et de Jacquette Domas ; il est né le 20 décembre 1792 à Aubière ; il s’est marié en 1812 à Antoinette Benaix. Il était armé d’un sabre.

  • Thomas Broly dit Dessat. Nous n’avons pu l’identifier. Il était armé d’un sabre.

  • Barthélemy Beneix, né le 26 octobre 1793 à Aubière, fils de Pierre dit Quilot et de Gabrielle Breuly. Il était armé d’un gros bâton court et à boulade.

  • Jacques Brugière, né le 6 décembre 1795 à Aubière, fils d’autre Jacques dit Cergère et de Jacquette Pignol. Le procès-verbal d’Antoine Noellet, adjoint au maire, ne précise pas son arme.


Les autres personnes citées :

  • Étienne Gioux, dit Pied de loup, n’a pas été identifié ;

  • Guillaume Decord, non plus ;

  • François Serre : il est né le 9 mai 1777 à Fonclairant (63), marié depuis 1810 à Aubière à Michelle Cladière ;

  • Antoine Gioux, fils de Jean dit la barre, et de Marguerite Chausseprat ; il est né le 10 novembre 1792 ;

  • Antoine Noellet, l’adjoint au maire. Dit La Courtière, il est né à Aubière le 3 avril 1759 ; il est fils d’autre Antoine et de Gabrielle Janon ; marié depuis 1778 à Catherine Fausson.


Sources : Archives Départementales du Puy-de-Dôme - 2 Z 21.

© - Cercle généalogique et historique d’Aubière – (A.C. et P.B.)

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