1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 78
Mars et Avril 1800
Mars et avril 1800
[Page 81]
Prix des
denrées : seigle 11£ 10s ; pamoule 8£ ; vin 2£ 10s
1- J’ai convenu avec
Pierre … [en blanc] et un Ligier Brun
de Lempdes de la façon de mon plantier pour cette année ; en l’échalassant
et lui donnant cinq araisons (1),
moyennant quatre septiers, moitié froment et moitié seigle, et huit pots de
petit vin. Ce Pierre a travaillé habituellement à Noyers.
"La mort de ma mère étant arrivée le 11 avril..." |
2- La mort de ma mère
étant arrivée le 11 avril, jour du vendredi saint, après avoir reçu ses
sacrements ; nous avons sur la fin du même mois commencé à travailler à
nos partages. Ma mère, le jour même de sa mort, a signé sont testament, reçu
Chassagne, par lequel elle m’a fait légataire du quart de ses biens, en vertu d’une
loi nouvelle qui lui en donnait la faculté ; et qui cependant n’a été
enregistrée au département du Puy-de-Dôme que le 27 germinal ou 17 avril
suivant. Mes sœurs ont néanmoins consenti à l’exécution du testament par le
premier article du traité sous seing privé qui a été passé entre nous le 8
prairial an 8.
3- Voulant éviter
autant que possible le morcellement des biens à partager, nous avons pris le
parti de faire des estimations nouvelles, tant des biens maternels que des
biens paternels, formant le quart que ma mère avait en usufruit, en vertu de la
loi du 21 pririal an 3. Et nous avons prié Mr Belaigue de Bughas de nous aider
dans nos opérations à l’amiable, conjointement avec Mr Cisterin de Lorme, qui a
été pris par ma sœur pour son conseil.
4- Le tableau des
biens tant paternels que maternels sont : 1°. le domaine des Vergnes, que
nous avons évalué d’avoir rapporté 1.600£, évalué au denier 25, et 1.000£ pour
les bâtiments, estimé en capital : 41.000£ ; 2°. une partie du
domaine de Noyers, composé de la vigne de 74 œuvres, douze journaux de terre
au-dessous, la terre du Pontor, celle des prés Rouger, celle des Moranges, et
le pré hors la rase ; les terres estimées à 800£ le journal, les vignes à
150£ l’œuvre, le petit pré 1.012£ suivant l’ancienne estimation ; ce qui
fait un total de : 31.712£ ; 3°. les deux rentes des moulins d’Aubière,
faisant vingt-quatre septiers seigle sans retenue, le seigle à 12£, estimé au
denier et demi à : 6.480£ ; 4°. une rente de 9£ sans retenue due au
Chambon par Belard, faisant partie de l’usufruit de ma mère ainsi que les
objets ci-dessus, estimée : 180£ ; 5°. la vigne de Neyrat qui avait
demeurée indivise, rapportant 15 pots de vin blanc à 40 sols au denier vingt,
estimée : 600£.
Les immeubles
maternels sont 1°. le domaine de St-Cirgues et dépendances, composé de 51
septérées de terre, rapportant 85 septiers de grains et deux quintaux d’huile,
le grain à 12£, l’huile à 50£, calculé au denier 22 ½, montant : 25.200£ ;
2°. 70 œuvres de vignes en trois pièces, à raison de 115£ l’œuvre, plus
trente-cinq œuvres à 90£, montent ensemble à 11.200£. [La suite de cet
inventaire reprendra la prochaine fois].
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Araison : nom donné au labour à l’araire ;
la jachère bénéficiait souvent de trois ou quatre araisons.
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