1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 77
Janvier et Février 1800
Janvier et février
1800
[Page 80]
Prix des
denrées : froment 19£ ; seigle 12£ ; vin vendu 2£ 10s
1- Plusieurs
particuliers, ayant ouvert des fenêtres et même des portes sur la garenne et
sur le jardin d’Aubière, mon beau-frère et moi, pour ma sœur, après avoir fait
faire un mémoire par le cen Chouvy, les avons fait assigner en
conciliation devant le juge de paix, et il a été convenu d’arbitres : pour
eux, le cen Perrin, et pour nous le cen Rispal.
2- le 24 février est
entrée à notre service comme cuisinière Françoise Quaynon. Elle gagne
quatre-vingt francs de gage. Nous ne nous sommes mis en ménage que le 15 mars.
3- Ma sœur a eu cette
année à Aubière trente-sept septiers émine de seigle, dix-sept septiers de
fèves, cent cinquante livres d’huile, onze quartons de pois.
4- J’ai fait mettre en
un seul tas tout le seigle que j’ai à Aubière, excepté celui de l’année
présente ; il y en a 69 septiers.
5- J’ai passé bail
pour ma sœur, de trois à six et de six à neuf, avec Etienne Mioche et … [en
blanc] Gioux son gendre (1), du four des Ramacles et la grange
adjacente, moyennant 240£ en deux termes : l’un en mars, l’autre en
septembre, et à la charge par lui de payer la main-d’œuvre des réparations
locatives. J’ai vérifié l’ancien procès-verbal de l’état des bâtiments, il
demeure le même, à l’exception que je dois faire rétablir des araignées
pourries, la porte du grand four brûlée, quelques carreaux à deux impostes, 5 à
l’un, 13 à l’autre. Il demeure chargé de remettre un couvert de maye, le loquet
de la porte du petit four, la porte du petit cabinet, un clou à vis à la porte
d’en-haut, la porte de la lucarne, l’arc-boutant de la grange, et deux boucles
aux poids.
6- J’ai aussi passé
bail, aux mêmes conditions, avec Pierre Doyen, charron, pour trois années,
terme au 25è mars, du bâtiment des lessivières, sous seing privé,
moyennant la somme de cinquante francs.
7- J’ai fait échange,
pour ma sœur, d’un chezal de bâtiment, appartenant aux Chalamaud, joignant le
jardin et la caudale, contre un local de même étendue à prendre sur la longueur
de la rue ou cul de sac, plus quatre pieds de plus en longueur, sur une largeur
de 18 pieds et en laissant la rue d’une largeur suffisante de 15 à 18 pieds, à
la charge par moi de leur faire construire 43 toises de mur à chaux et sable,
dont ceux qui se trouveront du côté de la cour seront mitoyens.
8- J’ai planté à
Noyers une cinquantaine de frênes aux environs de la maison, que j’ai pris à la
pépinière de Sayat. J’ai planté une soixantaine de plançons, pris aux Vergnes,
quelques buissons le long du verger, une haie de framboisiers dans mon nouvel
enclos, et une bordure de fraisiers. J’ai encore fait remailloter une vigne,
fait faire une rase au bas, et semer en sain foin la terre à côté.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) - Gioux : il s’agit du boulanger Pierre Gioux,
marié le 7 août 1799 à Aubière à Jeanne Mioche, fille d’Étienne, boulanger
lui-même, originaire de Bromont-Lamothe. Veuf, Étienne Mioche se remarie, le 1er
mars 1800 à Aubière, à Jeanne Ramade. Les Gioux installeront plus tard leur
boulangerie rue de la Quaire, aujourd’hui rue du 4-Septembre (elle deviendra la
boulangerie Sudre, et actuellement, c’est la boulangerie Sauvestre).
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