1790 à 1842
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Épisode 3
Septembre – Octobre 1790
Septembre 1790
[Page 4]
Le bœuf continue
toujours de languir. On le fait pacager matin et soir. L’autre reste à
l’écurie. Quand ils seront un peu réparés, on tachera de les vendre. On a fait
venir de la montagne une vache de Mr Derribes qui était domptée et on la
attelée avec la vache à lait, la Ribeyre ; on leur a fait faire un joug
par un nommé ... [en blanc]. Il coûte 30 sols sans nourriture. Ces vaches labourent
assez bien, on a fini le second labour de toutes les terres qui doivent être
semées en bled.
On a fait bêcher à
journées le haut du petit champvoisin, environ quatre septerées, on y a employé
environ deux cent journées qui, à douze sols, font quarante écus, c’est-à-dire
dix écus la septerée.
Le regain du grand pré
Rouger dont nous devions avoir la moitié n’a produit pour notre portion que
quatre charretées. On la mêlée avec de la paille de pamoule.
On a acheté à la foire
de Cornon (1) des cercles pour les
pièces et les cuvettes. Ils coutent 20 sols la fouesse ; ils sont de trois
pieds et demi.
On a affermé les pomes
[sic] du pré Rouger 66 £ à Jacques
Mazin et ses frères. Il n’y avait environ qu’une douzaine de pomiers qui en
eussent et elles n’étaient pas belles.
8 septembre
On a affermé la dixme
en vin moyennant soixante charges. Les preneurs sont Claude Fineyre, François
Domat, Martin Chaussidon, André Durand, Pierre Vinaise, Ligier Falateuf, Michel
Bourcheix, André et Jean Momys, Jean Bessey dit langot, Antoine de cors,
Etienne Gioux, Guillaume Pignol et Michel Teringaud. Voyes l’obligation passée
par devant notaire et qui a coûté 46 £ de contrôle.
le dimanche 17
septembre les dixmiers ont été maltraités par les habitants dans une assemblée
qui se tint chez Girard, ils donnèrent leur démission, le lendemain j’ai
présenté un mémoire au district de Clermont, voyes ce mémoire, la municipalité
fut mandée au district, le résultat fut que l’on enverrait une proclamation
pour être lue au prône ; elle fut envoyée le samedi au maire qui ne l’a
point remise pendant deux dimanches de suite ; j’en ai prévenu le
district, et l’on envoya la proclamation qui avait été ci-devant faite par le
département, et elle a été lue le dimanche avant vendanges ; cela n’a pas
suffi, les fermiers ont déclaré qu’ils ne voulaient pas faire la perception de
la dixme, voyes l’acte qui a été fait à ce sujet, j’écris à Mr la Ribbhaute
pour avoir la maréchaussée, je l’obtins ; les vendanges commencèrent le
vendredi 15 octobre, la brigade vient ici depuis le jeudi au soir, le vendredi
après diner arrive un contrordre de la part du département ; les cavaliers
se retirent la nuit, mais on avait écrit au maire qu’il serait responsable de
l’évènement, et heureusement tout s’est bien passé.
Les dixmiers ont
repris moyennant 55 charges, excepté les Momis et Decors qui ont été remplacés
par Claude Mallet dit glandou, Martin Cassière et François Téringaud.
[Il y a comme un petit souci : le 8 septembre,
Jean-Baptiste André parle d’évènements qui ont lieu le 17 septembre et le 15
octobre ! ?]
Octobre 1790
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1er octobre
Le bœuf continuant
toujours à être malade et les remèdes n’opérant pas, on s’est déterminé à le
faire tuer. On lui a trouvé les poumons gâtés. Le cuir a été vendu 18 £ à
Mayran, boucher de Clermont, qui l’a tué. Les assenseurs des noix ont pris la
viande pour 22 £. Il pesait 400 tout écorché.
Le temps des vendanges |
15 octobre
Les vendanges ont
commencé aujourd’huy. Vendredi et samedi, las foissas ; lundi, les
plantades ; mardi, Mallemouche ; mercredi, la bade ; jeudi, le
Puy ; vendredi, la besoux. Les deux premiers jours nous avons eu les bœufs
des vergnes et les autres jours ceux des noyers, attendu que nous n’avons
qu’une paire de bœufs et que les vaches conduisent difficilement les chars.
[Les vergnes sont
un domaine de la famille André sur la paroisse de Montferrand, les noyers sur celle d’Aulnat]
Les dixmiers ont
remplis deux cuves et le tiers d’une autre dans le grand cuvage, et de plus la
petite cuve du vin gris. La vendange de noyers où nos thiers (2) et percières ont rempli la cuve de 400 et
celle de 300. L’année a été fort mauvaise ; beaucoup n’ont fait qu’une
bacholée (3) par œuvre.
Les dixmiers ont
rempli deux cuves du grand cuvage. La 1ère et la 3ème, la
seconde était à peu près au thiers. Ils ont fait de plus la petite cuve de vin
gris. La 1ère du grand cuvage a fait 556 pots de vin, savoir 452 de
vin clair et 104 de vin de pressoir. La 3ème a fait 536 pots ;
celle qui était au thiers a fait 182, savoir 124 de clair et 58 pots de
pressoir. Celle de vin gris a fait 103 pots. Total : 1369 pots. La grande
cuve du petit cuvage a fait 419 pots, la seconde 362. Au total : 2050 pots.
Les dixmiers n’ayant
payé que la quantité de 39 charges et 4 pots de vin, ils demeuraient redevables
de 16 charges dont on leur a fait remise, l’année ayant été fort mauvaise, et
surtout, fort trompeuse. Il ne paraît pas d’ailleurs qu’ils en aient vendus.
Ils ont fait la déclaration de ceux qui n’avaient pas payé. Ce sont Victor
Brugière sur deux bacholées des thiers du château et cinq bacholées derrière le
Puy ; Annet Bourcheix sur cinq bacholées ; Annet Arnaud sur
huit ; Amable Thévenon sur une ; Antoinette Cougout, veuve d’Antoine
Falateuf, sur six ; Antoine Montel le noir sur trois ; Antoine
Arnaud, charretier, sur cinq ; Pierre Noellet sur huit ; Henri Gioux
sur dix.
23 octobre
On a cueilli les pomes
de la garenne ; elles étaient fort petites et très vilaines. Il y en a eu
en tout … [en blanc] hottes.
On a battu pour les
semailles la quantité de vingt deux septiers deux quartes de bled à journée. On
avait battu précédemment la quantité de vingt deux septiers une quarte de
pamoule pour avoir de la paille pour mêler avec le regain.
La vigne de la cave
n’a donné cette année-ci que trois bacholées de vendange. Il est vrai que nous
avons été forcés d’en céder deux œuvres aux héritiers de Dégironde, suivant une
sentence présidiale, voyes les pièces de cette affaire.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) - Cornon : il s’agit de Cournon d’Auvergne, à
quelques kilomètres au sud-est d’Aubière.
(2) - Thiers : lire tiers.
(3) - Bacholée : contenu d’une bacholle ou
ancienne mesure de capacité propre au Puy-de-Dôme. Une bacholle pouvant
contenir 100 litres de vendange ou de vin.
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