1797-1836
Écrite au fur et à mesure des recherches...
C’est en lisant un acte de naissance de 1822 que je remonte
à la surface une énigme notée lors de la saisie des mariages d’Aubière dans
notre base de données. Que nous dit cet acte de naissance : « Le 17 novembre 1822 à 11 heures du
soir, est né Jean Cougout, fils de Marie Martinon, veuve de Jean Cougout.
Témoins : Jean Cougout, cousin, 37 ans ; François Robaux, voisin, 42
ans. Présentation par Louise Noellet, femme de François Janon, 46 ans, sage-femme. »
Jusque-là, rien de choquant. La fiche de Marie Martinon
indique qu’elle a épousé Jean Cougout, né le 5 avril 1771, le 26 avril 1819 à
Aubière. Elle a mis au monde 4 enfants : Antoine, le 23 janvier
1814 ; Guillaume, le 4 janvier 1816 ; François, le 22 mai 1819 et
Jean, le 17 novembre 1822. Tous à Aubière. Notons que les deux premiers enfants
naissent hors mariage, et que le troisième naît un mois à peine après les
noces.
Marie épouse en secondes noces, le 14 janvier 1836 à
Aubière, François Roubeau, né le 30 juillet 1778 à Hauterive (Allier). Le
témoin de la naissance de Jean Cougout en 1822, s’appelle François Robaux. Son
âge, 42 ans (1780), se rapproche étrangement de celui de François
Roubeau : 1778. Sans doute est-ce le même homme. Rien d’extraordinaire.
Cependant, je me promets de le vérifier.
L’énigme
Passons sur la fiche de Jean Cougout (°1771). Trois épouses
s’affichent : Ligière ou Antoinette Taillardat, mariage du 12 juin 1797 à
Aubière ; Françoise Théringaud, mariage sans date situé avant 1812, date
du décès de Françoise ; et Marie Martinon, mariage du 26 avril 1819 à
Aubière. Notons au passage la date de décès de Jean Cougout (31 décembre 1822 à
Clermont-Ferrand) qui de « colle » pas avec l’acte de naissance de
son fils où il est dit décédé le 17 novembre 1822. Les notes de sa fiche vont
dévoiler l’énigme : « Jean
Cougout (° 5 avril 1771) fils de Blaise et de Anne Lassalas. Il épouse le 12
juin 1797 à Aubière, Ligière (ou Antoinette) Taillardat (ou
Taillandier ?), fille de Marien et de Maurrie Ligière, née en 1768 à
Saint-Julien (63). Le même Jean Cougout épouse, le 26 avril 1819 à Aubière,
Marie Martinon, alors qu’il est veuf de Françoise Théringaud, décédée le 23 mai
1812. Entre-temps, une certaine Antoinette Taillandier, née à Aubière en 1768,
fille de Marien et de Ligière Maury, veuve de Jean Cougou, épouse le 13 mars
1810, François Rambaud. Confusion entre Taillardat et Taillandier ? ».
Se rajoute à cela, l’incohérence de sa date de décès avec
l’acte de naissance de son fils en 1822, que nous venons de relever. Une
évidence apparaît : la confusion des deux patronymes Taillardat et
Taillandier. Il faut trouver pourquoi et comment. Que vient faire Françoise
Théringaud au milieu de tout ça ?
Recherche
L’environnement : je décide d’observer tout d’abord
l’environnement des personnages principaux : Jean Cougout (°1771) et Marie
Martinon (°1779).
La descendance de Blaise Cougout et de Anne Lassalas
indiquait qu’ils avaient eu quatre fils prénommés Jean. Le premier, né le 19 avril 1761, sans alliance, ne présentait
aucun intérêt, comme son frère, le troisième Jean, né le 1er janvier
1773. Le quatrième, né le 26 août 1775, avait épousé le 9 février 1801,
Françoise ou Francine Taillandier (° 22 août 1775). Le patronyme attira mon
attention, mais ni les prénoms ni les dates ne correspondaient avec l’épouse du
second Jean, né le 5 avril 1771.
La fiche de Martine Martinon me rappela son mariage avec
François Roubeau. Or Antoinette Taillandier, veuve de Jean Cougout, avait
épousé en 1810, François Rambaud. La fiche de ce dernier indiquait sa naissance
(30 juillet 1778 à Hauterive), identique en tous points à celle de François
Roubeau, époux de Martine Martinon. Les parents de François Rambaud étaient
ainsi nommés : Louis Rambaud et Philippe Tatabard. La fiche de Louis
signalait un presque homonyme, Louis Roubeau, marié à Philippe Talabac. La
rareté du prénom féminin Philippe et la ressemblance des consonances Rambaud et
Roubeau ne pouvaient que m’inciter à croire que François Rambaud et François
Roubeau étaient un seul et même homme. La fiche de Louis Roubeau indiquait en
effet que leur fils, François, était l’époux de Marie Martinon. Ce François
Roubeau avait épousé en premières noces, Ligière Taillardat, née en 1768 à
Saint-Julien (63), décédée le 25 août 1835 à Clermont-Ferrand. La date du
mariage n’était pas indiquée. La fiche de Ligière indiquait qu’elle était fille
de Marien et de Ligière Maurrie. La veuve de Jean Cougout, Antoinette
Taillandier, née à Aubière en 1768, fille de Marien et de Ligière Maury, et
Ligière Taillardat étaient donc bien la même personne. Quelque chose ne collait
pas cependant : comment cette Antoinette/Ligière Taillandier/Taillardat
pouvait épouser François Rambaud/Roubeau en 1810 alors que son premier époux,
Jean Cougout, n’était pas décédé et, qui plus est, était censé être l’époux de
Françoise Théringaud (+ 23 mai 1812) ? Sans doute y avait-il erreur sur la
personne de Jean Cougout…
© Cercle généalogique et historique d’Aubière – Pierre
Bourcheix
Vers second épisode
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