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vendredi 6 avril 2012

L'énigme Cougout [1/2]


1797-1836

Écrite au fur et à mesure des recherches...

C’est en lisant un acte de naissance de 1822 que je remonte à la surface une énigme notée lors de la saisie des mariages d’Aubière dans notre base de données. Que nous dit cet acte de naissance : « Le 17 novembre 1822 à 11 heures du soir, est né Jean Cougout, fils de Marie Martinon, veuve de Jean Cougout. Témoins : Jean Cougout, cousin, 37 ans ; François Robaux, voisin, 42 ans. Présentation par Louise Noellet, femme de François Janon, 46 ans, sage-femme. »
Jusque-là, rien de choquant. La fiche de Marie Martinon indique qu’elle a épousé Jean Cougout, né le 5 avril 1771, le 26 avril 1819 à Aubière. Elle a mis au monde 4 enfants : Antoine, le 23 janvier 1814 ; Guillaume, le 4 janvier 1816 ; François, le 22 mai 1819 et Jean, le 17 novembre 1822. Tous à Aubière. Notons que les deux premiers enfants naissent hors mariage, et que le troisième naît un mois à peine après les noces.
Marie épouse en secondes noces, le 14 janvier 1836 à Aubière, François Roubeau, né le 30 juillet 1778 à Hauterive (Allier). Le témoin de la naissance de Jean Cougout en 1822, s’appelle François Robaux. Son âge, 42 ans (1780), se rapproche étrangement de celui de François Roubeau : 1778. Sans doute est-ce le même homme. Rien d’extraordinaire. Cependant, je me promets de le vérifier.

L’énigme
Passons sur la fiche de Jean Cougout (°1771). Trois épouses s’affichent : Ligière ou Antoinette Taillardat, mariage du 12 juin 1797 à Aubière ; Françoise Théringaud, mariage sans date situé avant 1812, date du décès de Françoise ; et Marie Martinon, mariage du 26 avril 1819 à Aubière. Notons au passage la date de décès de Jean Cougout (31 décembre 1822 à Clermont-Ferrand) qui de « colle » pas avec l’acte de naissance de son fils où il est dit décédé le 17 novembre 1822. Les notes de sa fiche vont dévoiler l’énigme : « Jean Cougout (° 5 avril 1771) fils de Blaise et de Anne Lassalas. Il épouse le 12 juin 1797 à Aubière, Ligière (ou Antoinette) Taillardat (ou Taillandier ?), fille de Marien et de Maurrie Ligière, née en 1768 à Saint-Julien (63). Le même Jean Cougout épouse, le 26 avril 1819 à Aubière, Marie Martinon, alors qu’il est veuf de Françoise Théringaud, décédée le 23 mai 1812. Entre-temps, une certaine Antoinette Taillandier, née à Aubière en 1768, fille de Marien et de Ligière Maury, veuve de Jean Cougou, épouse le 13 mars 1810, François Rambaud. Confusion entre Taillardat et Taillandier ? ».
Se rajoute à cela, l’incohérence de sa date de décès avec l’acte de naissance de son fils en 1822, que nous venons de relever. Une évidence apparaît : la confusion des deux patronymes Taillardat et Taillandier. Il faut trouver pourquoi et comment. Que vient faire Françoise Théringaud au milieu de tout ça ?

Recherche
L’environnement : je décide d’observer tout d’abord l’environnement des personnages principaux : Jean Cougout (°1771) et Marie Martinon (°1779).
La descendance de Blaise Cougout et de Anne Lassalas indiquait qu’ils avaient eu quatre fils prénommés Jean. Le premier, né le 19 avril 1761, sans alliance, ne présentait aucun intérêt, comme son frère, le troisième Jean, né le 1er janvier 1773. Le quatrième, né le 26 août 1775, avait épousé le 9 février 1801, Françoise ou Francine Taillandier (° 22 août 1775). Le patronyme attira mon attention, mais ni les prénoms ni les dates ne correspondaient avec l’épouse du second Jean, né le 5 avril 1771.
La fiche de Martine Martinon me rappela son mariage avec François Roubeau. Or Antoinette Taillandier, veuve de Jean Cougout, avait épousé en 1810, François Rambaud. La fiche de ce dernier indiquait sa naissance (30 juillet 1778 à Hauterive), identique en tous points à celle de François Roubeau, époux de Martine Martinon. Les parents de François Rambaud étaient ainsi nommés : Louis Rambaud et Philippe Tatabard. La fiche de Louis signalait un presque homonyme, Louis Roubeau, marié à Philippe Talabac. La rareté du prénom féminin Philippe et la ressemblance des consonances Rambaud et Roubeau ne pouvaient que m’inciter à croire que François Rambaud et François Roubeau étaient un seul et même homme. La fiche de Louis Roubeau indiquait en effet que leur fils, François, était l’époux de Marie Martinon. Ce François Roubeau avait épousé en premières noces, Ligière Taillardat, née en 1768 à Saint-Julien (63), décédée le 25 août 1835 à Clermont-Ferrand. La date du mariage n’était pas indiquée. La fiche de Ligière indiquait qu’elle était fille de Marien et de Ligière Maurrie. La veuve de Jean Cougout, Antoinette Taillandier, née à Aubière en 1768, fille de Marien et de Ligière Maury, et Ligière Taillardat étaient donc bien la même personne. Quelque chose ne collait pas cependant : comment cette Antoinette/Ligière Taillandier/Taillardat pouvait épouser François Rambaud/Roubeau en 1810 alors que son premier époux, Jean Cougout, n’était pas décédé et, qui plus est, était censé être l’époux de Françoise Théringaud (+ 23 mai 1812) ? Sans doute y avait-il erreur sur la personne de Jean Cougout…

© Cercle généalogique et historique d’Aubière – Pierre Bourcheix


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