Né le 19 février 1893 à Aubière, Amable Blanchet était le
fils de Jean et d’Anne Julien. Il était le fils aîné d’une fratrie de huit
enfants, dont quatre sœurs plus âgées et deux frères et une sœur plus jeunes
que lui. Lorsqu’il part avec son régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc, il
est célibataire.
C’est dans une vaine tentative de reprise du fort de Vaux
dans la Meuse qu’il trouve la mort. Il avait 23 ans.
La bataille du Fort de Vaux – Juin 1916
Le 1er
juin, sous le couvert d'un feu roulant très intense, quatre compagnies
allemandes du 39e régiment progressent vers l'ouvrage fortifié. Les
Français se retranchent dans les coffres de contre-escarpe et une âpre lutte
s'engage dans les fossés du fort. Le 2 juin, dans le coffre double situé au
nord, les Allemands utilisent des lance-flammes à travers les créneaux, forçant
les soldats français à se replier vers la caserne, tandis qu'au Nord-Est, suite
à de très violents combats au corps à corps, les Allemands parviennent à
s'emparer du coffre simple et à pénétrer dans les galeries de liaison
souterraines. Lorsque le fort de Vaux est finalement encerclé, le 2 juin, le
commandant Raynal a avec lui plus de 500 hommes, quatre pigeons voyageurs, et
un cocker répondant au nom de "Quiqui", qui appartient à un des
sapeurs. Il n'y a pas beaucoup de vivres, mais l'approvisionnement en eau est
en principe assuré grâce à une citerne de 5 000 litres.
Fiche d'Amable Blanchet (Site Mémoire des Hommes) |
Mairie d'Aubière : Liste des morts de la guerre de 1914-1918 Notez l'erreur de date de décès (1919 au lieu de 1916) (Archives communales d'Aubière) |
Aussitôt, les défenseurs s'organisent et construisent des
barrages de fortune avec tout ce qui leur tombe sous la main. Le chaos
s'installe rapidement du fait de l'étroitesse des galeries (1,70 m
en hauteur sur 1,20 m de large) qui empêche de
manœuvrer correctement, mais également à cause de l'obscurité. On se bat à la
grenade, au lance-flammes à la baïonnette ou encore à la pelle de tranchée.
Plus de 600 français s'entassent dans la caserne souterraine. La chaleur
devient étouffante, la situation qui était déjà très préoccupante devient
catastrophique lorsque les citernes d'eau sont crevées à cause des explosions
souterraines. Dès lors, la soif tenaille les défenseurs du fort. Les 4 et 6
juin, les Allemands attaquent par la gaine ouest à partir du coffre de
contre-escarpe simple (Nord-est) et parviennent à repousser les défenseurs dans
les tréfonds des tunnels, mais n'arrivent cependant pas à s'emparer
définitivement du bastion. Certains soldats français parviennent à s'échapper
par une ouverture dans le béton, mais la plupart des défenseurs poursuivent la
résistance. Le 6 juin, une expédition de secours est finalement montée par les
français, mais elle est très rapidement anéantie, et les soldats assiégés
comprennent qu'ils ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Finalement, le 7
juin à 6 h 30, c'est un groupe de 250
survivants éreintés, meurtris, assoiffés et à bout qui finit par déposer les
armes, au terme de six jours de combats effroyables. Les honneurs militaires
leur sont rendus par leurs ennemis pour leur résistance héroïque.
Accalmie à l'intérieur du Fort de Vaux |
(Carte Michelin) |
Le 7 juin 1916
à 6 heures du matin, Raynal remet la reddition du fort de Vaux.
Attaqués depuis des
jours aux lance-flammes, épuisés, blessés, assoiffés, ce sont de véritables
fantômes à qui les Allemands rendent les honneurs. Raynal et ses hommes partent
en captivité. Le commandant est conduit au QG du Kronprinz, où on le
complimente pour sa vaillante résistance. Le Kronprinz, n'ayant pu faire
retrouver le sabre du commandant Raynal, (qu'il ne pouvait avoir rendu lors de
sa reddition: étant blessé, il l'avait simplement laissé chez lui, pour ne pas
être gêné avec sa canne), lui remettra alors un poignard de pionnier allemand
en signe de respect, et ensuite il lui remet un sabre.
La mort d’Amable Blanchet
Le lendemain, 8 juin, le général Nivelle dilapide en pure
perte la vie de ses hommes du 2e Zouaves et du Régiment d'Infanterie
Coloniale du Maroc dans une vaine tentative pour reprendre le fort alors que
même son état-major, n'est cette fois pas d'accord. À peine les troupes
ont-elles gagné leur position de départ, sous une pluie battante qui remplit
d'eau les trous d'obus, qu'elles se retrouvent sous le feu roulant des obusiers
de 210 mm, c'est le barrage préliminaire à
l'attaque que la 50e division allemande s'apprête à lancer de son
côté. Une poignée de soldats parvient à atteindre le fossé du fort et à jeter
quelques grenades avant d'êtres fauchés par les mitrailleuses qui tirent depuis
les superstructures du fort.
Le soldat Amable Blanchet, du Régiment d’Infanterie
Coloniale du Maroc, est, dans un premier temps, comptabilisé dans les disparus,
puis il est déclaré mort.
Après dix jours de combats terribles, le 2e
Zouaves est relevé le 17 juin après avoir perdu plus de 850 hommes dans cette
attaque (115 tués, 106 disparus et 625 blessés).
Le Fort de Vaux, aujourd'hui. |
Sources : Mémoire
des Hommes, Wikipédia et Archives communales d’Aubière
© Cercle
Généalogique et Historique d'Aubière (P.B.)
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