Quand j’ai rencontré cet ancêtre la
première fois, ma crête s’est dressée sur ses ergots : chouette !
J’ai un officier du roi dans mon arbre ! Cela changeait des laborieux
laboureurs, valeureux vignerons et autres journaliers gagne-misère habituels. D’autres
actes m’apprirent que ce Pierre Bourcheix était aussi laboureur et fossoyait sa
vigne, la saison venue. Quoi ! L’office de sergent royal ne nourrissait
pas son homme ?
Lorsque j’eus consulté dictionnaires
et autres encyclopédies savantes, je dus me rendre à l’évidence, et rentrer ma
crête…
Sergent royal en uniforme (1700) |
Ce Pierre Bourcheix-là, car il y en eut bien d’autres avant
et surtout après lui, est né en 1607 ou environ. Étant décédé en 1661 à 54 ans,
c’est ce que j’en déduis ; et l’année 1607 des registres paroissiaux
d’Aubière n’existe plus, tout comme les années qui précèdent ou suivent
immédiatement cette année-là. Maître Pierre, donc (oui, oui, c’est inscrit
ainsi sur son acte de sépulture), est le fils de Michel et de Michelle Pezant,
mes sosas 2048 et 2049 de la douzième génération depuis votre serviteur. Il
épouse par contrat une Montferrandaise, née le 18 décembre 1612 à Montferrand, Magdeleine
Quinssat, le 8 février 1629 devant maître Jean Portal à Montferrand. Magdeleine
était la fille de Jehan Quinssat, un riche vacher, du quartier des Moles à
Montferrand, et d’Anthonia Baffoy. Jehan Quinssat est par ailleurs tenancier du
Clos de Pontcharrat, appartenant à la dame d’Albiat, et qui confine à l’est
avec le domaine de Varvasse.
Pas question de rester dans la belle ville royale de
Montferrand, le couple revient au plus tôt dans la paroisse mitoyenne d’Aubière.
Ils s’installent au quartier du Chasteau, à l’ombre du clocher à peigne et des
hautes murailles du château de la baronnie. Depuis la mort du baron Gilbert II
de Jarrie, en 1622, le fief a été découpé en tranches par ses frères et sœurs,
s’attribuant une part ou l’abandonnant à des tiers. Ils déshéritaient du même
coup la fille du défunt, Ysabeau. Même le château est partagé ! Une moitié
revient à l’abbesse de l’abbaye de Sainte-Claire à Clermont, qui devient, par
ce fait, coseigneur d’Aubière.
Et voilà le couple installé dans son quotidien :
Magdeleine élevant les cinq enfants ; Pierre un jour dans sa vigne du
Creux des Malades, un autre au verger de la Coste Blanche, le lendemain
labourant sa terre des Varennes. Jusqu’au jour où Pierre devient sergent royal.
Un office de sergent cela s’achète, mais je n’ai pas trouvé
trace de cet achat. Et voilà maître Pierre, muni de sa masse, précédant son
seigneur lors du cortège entre château et place de l’église ou de la Halle où
ont lieu, chaque année à la Chandeleur, les assises de justice d’Aubière. Son
personnage est craint car c’est lui qui est chargé de faire appliquer la
justice seigneuriale. Il est, en effet, aux ordres de son seigneur ou du bailli,
pour l’exécution des décisions de justice ou de police. Sa visite n’est donc
jamais une bonne nouvelle. On reçoit de ses mains les exploits d’huissier, les
assignations à comparaître, et c’est lui qui officie lors des arrestations ou
des saisies.
Signature de Pierre Bourcheix, en 1629 |
Pierre Bourcheix
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