1790-1842
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Épisode 23
Juillet 1792
Juillet 1792
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Prix des
denrées : vin 6£ 10s ; froment 35£ ; bled 30£
1- On a donné le prix
fait des moissons à André Belard, Ligier Chossidon, Martin Cassière, Jean
Davaud, Gabriel Frecaud, Giraud Olier, moyennant 50 £, 30 pots petit vin et 6
quartes bled ; ils doivent plonger ou charrier et faire le gerbier (1).
2- Michel et François
Teringaud, qui avaient été saisis par la gendarmerie munis du fer du portail,
ont été mis en état d’accusation et envoyés à Riom. La décision des jurés est
du 10 de ce mois ; il n’y a eu d’entendus que Mr Desribes, Michel (2) et moi.
3- J’ai fait tailler
et palisser mes arbres par le Martre et son fils ; ils ont passé sur le
mur du fossé, le fil d’archal dans la partie du parterre et un peu à l’autre
bout. Ils ont mis six journées que j’ai payé quarante sols.
4- On a affermé en dix
lods tout le regain du grand pré Rougier moyennant 623 £ payables aux
provisions. On s’est réservé le petit pré. Les 4 lites du côté de jour 80£, les
deux lites après 38£, les six lites après 100£, les trois lites après 51£, les
trois lites après 51£, les trois lites après 51£, les deux lites après 34£, la
lite après 17£, les six lites après 105£, les reste jusqu’au petit pré 95£.
5- On perçoit la dime
à Noyers. Nous avons eu une demi charretée de vessas, trois chars de bled
seigle, deux de pamoule, un ½ de froment, 60 manons (3) chanvre femelle.
6- On a planté à
Noyers un careau d’artichaux. On y a coupé douze piquets d’ormeau de huit
pouces de diamètre et douze pieds de long pour une pélière (4) à St-Cirgues.
"Les moissons ont été commencées à Aubière le lundi 16." |
7- Les moissons ont
été commencées à Aubière le lundi 16. On charrie sur le champ et sans faire de
pignons. Dans la grande terre, qui était moitié en bled, il y a eu onze chars,
dans le grand champ voisin autant, dans le petit cinq, en tout 27.
8- Il y eu le 12 de ce
mois un orage de vent très violent et qui nous a cassé beaucoup de branches de
noyers et autres arbres. On en a volé beaucoup. On a donné plusieurs peupliers
pour planter l’arbre de liberté, et on est venu en couper jusque vers le
Rossignol.
9- On a réglé
l’indemnité pour le cinquième des thiers de las foissas. Le juge de paix a
estimé la somme de vendanges : 35£. On a déduit les écus qu’ils devaient.
10- La récolte des
seigle a été en général très mauvaise cette année, les bleds de mars beaux, les
froments passables. Nos moissons ont été finies le samedi 21.
11- On a comblé le
fossé que l’on avait fait dans la grande terre. Il en a coûté sept francs pour
cinquante deux toises. Le reste ne peut se faire que quand il n’y aura pas
d’eau.
12- On a semé des
raves dans le petit champ voisin ; environ une septérée et demie.
13- On a perçu à Paris
les arrérages des rentes de l’état du roi, montant 140£. Mr de Lorme fils qui y
va nous remet cette somme et la touchera à Paris des mains de Mr Couvert. Nous
avons donné procuration à Mr Dingin que Mr Desaunats nous a procuré pour vendre
l’effet de 2400 £, l’autre ayant été employé pour la contribution patriotique.
14- On s’est présenté
à la caisse de l’extraordinaire (5)
pour toucher le remboursement du cens et droits de lods, suivant la liquidation
faite par le département. On a refusé.
15- Bonnet Sonier de
Gerzat, qui a demeuré onze mois en qualité de valet, est sorti. On lui a payé
son année entière à cause des assignats. (6)
16- Les chevaux et les
bœufs labourent dans le grand champ voisin. Il y a encore beaucoup d’hyèble
(7) qu’il faudra suivre avec la bêche.
17- Antoine Bourcheix,
qui a une maison sur le jardin, laquelle doit une rente, avait donné depuis
l’année passée l’écoulement de son toit du côté du jardin. Il a fait cette
année une ouverture. Je l’ai cité devant le juge de paix pour deux objets. Il
lui a dit qu’il pouvait faire un jour en le faisant griller (8) et araigner (9) ; à l’égard de l’écoulement des eaux, il a demandé quels étaient
mes droits à cet égard. Le contrat ne le défendant point, on en est resté là.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Plonger : faire le gerbier, composé de plongeons. En Basse-Auvergne, les gerbes
se partageaient au plongeon entre le
propriétaire et le métayer, c’est-à-dire sur le tas de gerbes.
(2) – Michel : il s’agit de Michel Chaboissier (voir Chronique de la maison Decorps).
(3) – Manon (ou menou) :
poignée de chanvre. Contrairement aux tiges mâles du chanvre qui servaient
uniquement à faire de la filasse, les tiges femelles portaient les graines pour
les prochaines semences. 60 manons ou menous représentent 5 moyettes, petites meules de chanvre.
(4) – Pélière : barrage pour dériver l’eau.
(5) – Caisse de l’extraordinaire : Une Caisse de
l'extraordinaire est créée (décret des 19-21 décembre 1789) pour gérer les
fonds provenant notamment de la vente des biens nationaux et pour subvenir aux
dépenses du Trésor public ; elle est dissoute le 1er janvier
1793 (décret du 4 janvier 1793). Source : Centre des archives économiques,
Ministère de l’économie, des Finances et de l'Emploi.
(6) – Assignat : monnaie fiduciaire qui a eu cours
légal entre 1791 et 1797. Sa valeur fluctuant beaucoup (entre 2 et 30 sols),
l’assignat n’était pas très apprécié ; on préférait l’or ou l’argent.
(7) – Hièble : sureau à tige herbacée.
(8) – Griller : grillager, poser un grillage de fils de
fer.
(9) - Araigner : poser un croisillon de quatre branches
de fer (une araignée) sur un « jour », une ouverture, une fenêtre.
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