Histoire des rues d’Aubière
Place des Ramacles |
Aujourd’hui,
c’est la place principale d’Aubière. La Poste et les principaux commerces de
« centre-bourg » sont autour de cet espace. Embellie, il y a quelques
années, avec l’aménagement des berges de l’Artière et de la rive sud de notre
impétueux ruisseau, la place des
Ramacles est devenue un centre de vie et d’animations incontournable. La
fête foraine, éloignée pendant de trop longues années, s’est à nouveau
installée dans sa partie est.
Le
marché dominical n’est pas la moindre
de ses attractions régulières. Il attire jusqu’à dix mille chalands de toute
l’agglomération de Clermont-Ferrand. Il est le plus important marché du
Puy-de-Dôme !
La signification de
« Ramacles ».
Autrefois, les Ramacles étaient une vaste esplanade humide, propriété du
seigneur, entre les remparts et l’Artière. Elle descendait en pente douce vers
l’Artière et était plantée de saules, de vergnes ou de peupliers. Le baron
d’Aubière, une fois l’an, autorisait les Aubiérois à « faire la mayère », c’est-à-dire
tondre toute la ramure des saules ou autres vergnes (aulnes) ; à Aubière,
on disait aussi faire les remailles.
Ce dernier mot a donné remacle(s)
puis ramacles, d’où la place des Ramacles.
De lieu d’exécution... Ce territoire, hors les murs,
avait une autre réputation pendant le Moyen-âge : c’est là que se
dressaient les fourches patibulaires. Elles furent détruites à Aubière en août 1793.
...A place publique
Même si une minorité des Aubiérois essayèrent de s'approprier les Remailles (premier nom connu de ce terroir seigneurial) dès les premiers jours de juillet 1789, la place des Ramacles ne devint publique, lieu de réunion de la population et place d’armes pour la Garde
nationale, qu'à partir de 1793.
Les fourches patibulaires |
Les
fourches patibulaires : gibet à plusieurs piliers qu’on élevait en dehors
du bourg pour exposer les condamnés à mort après leur pendaison.
C’est
aussi sur cette place que fut guillotiné, devant 15.000 personnes, François
Montel, l’assassin de Jean Foulhouze, notaire et maire d’Aubière, en 1847. Ce
fut la dernière exécution capitale à Aubière.
Une
croix avait remplacé les fourches patibulaires : la croix des Ramacles. Dans la nuit du 18 au 19 août 1879, des
vandales mirent à bas la croix et la brisèrent en plusieurs morceaux. Des
paroissiens ramassèrent les débris. L’un des morceaux a été scellé sur le toit
d’une grange (photo ci-dessous).
La partie haute de la croix des Ramacles |
Les
maisons de la façade nord de la place sont construites sur les anciens fossés
du bourg et masquent complètement les remparts. La plupart de ces maisons ont
été construites au XVIIIème siècle, et on y accédait alors
uniquement par les impasses à l’intérieur du bourg. Les Ramacles étaient alors
propriété du seigneur. Un siècle plus tard, les Aubiérois voulurent accéder à
la place devenue publique directement de leur maison. Les portes de cuvage
furent alors ouvertes et on construisit les ramaclés
(voir plus bas).
Place des Ramacles d'après le plan cadastral de 1831 |
Le kiosque à musique. Construit en 1884 et 1885 à
l’emplacement de la croix des Ramacles, il a été pendant près d’un siècle le
lieu de rendez-vous de tous les mélomanes de l’agglomération clermontoise, le
piédestal de nos harmonies-mères que furent « La Gauloise » et
« Les Enfants d’Aubière ».
La place des Ramacles dans les années 1950 et le kiosque à musique au premier plan |
La fontaine des
Ramacles. Citée dès
le Moyen-âge, elle a été longtemps le seul point d’eau public, avec l’Artière,
pour toute la population aubiéroise. Elle a disparu durant les travaux évoqués
plus haut dans le premier paragraphe.
La fontaine des Ramacles |
La fontaine Knox date de 1969. Elle a été offerte à
la ville d’Aubière en 1969 par William Knox, officier américain. Par ce geste,
il voulait remercier la population aubiéroise de l’accueil qu’elle avait offert
aux soldats américains stationnés à Aubière en 1918.
Inauguration de la fontaine offerte par William Knox (à la droite du docteur Digue, maire) en 1969 |
Les Ramacles et ses ramaclés dans les années 1950 |
Les "ramaclés". C'est au docteur Casati que l'on doit cette appellation. Ce sont ces escaliers qui
enjambent le trottoir place des Ramacles. Aujourd’hui, on pourrait se demander
pourquoi. Il n’en reste plus que trois, me direz-vous. Non, il en reste
quatre ! Celui que vous ne comptez pas se trouve proche de la Police
municipale ; c’est le plus petit et ce n’est plus le premier à avoir
été construit dans la première moitié du XIXème siècle pour enjamber
non pas un trottoir mais un béal, depuis une récente découverte dans les archives communales d'Aubière. Ce dernier avait pour but principal de faire
tourner deux moulins, l’un à l’ouest des Ramacles, l’autre à l’est, à l’entrée
de la rue Voltaire (voir le plan cadastral de 1831, ci-dessus).
Les Ramacles en 2012 |
Les lavoirs. Il y en avait plusieurs soit sur
l’Artière soit sur le béal. Au début du XXème siècle, on se
demandait si c’était le linge qui salissait l’eau du béal ou l’inverse… (voir la prière d'un petit ruisseau)
Lavoirs sur le béal des Ramacles en 1904 |
Rue des Ramacles, vue de la place de l'île, il y a un siècle |
Rue des Ramacles dans les années 1960, vue depuis le pont des Ramacles |
Rue des Ramacles
Elle
joint la place du même nom à la place Jean-Jaurès, notre prochaine étape.
Rue des Ramacles en 2009 |
© Cercle
Généalogique et Historique d'Aubière (Pierre Bourcheix)
Suivez l'histoire et la généalogie d'Aubière sur : http://www.chroniquesaubieroises.fr/
passionnant, je ne connaissais pas tout ça
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