1790-1842
Toutes les semaines retrouvez ce document
exceptionnel
Épisode 20
Avril 1792
Avril 1792
[Page 23]
Prix des
denrées : bled 35£ ; froment 40£ ; vin 6£ ; chanvre vendu
60£ le quintal
1- On a affermé à
Martin Mazin le monsieur (1) et Jean
Noellet la première herbe du petit pré Rougier et des 4 lites au-dessous
moyennant 240 £.
2- J’ai présenté une
pétition au département pour être maintenu en possession du terrain des
Ramacles et d’une portion de la garenne que la commune m’a disputée de voie de
fait.
3- Une coupé et demie
de terrain a produit trois quartons de maïs ou bled de Turquie.
4- On a mesuré le bled
qui est dans le grainier, il y en a 15 septiers et 12 à Clermont qu’on garde
pour la maison.
5- Le département a
répondu à ma dernière pétition qu’ayant fait une adresse générale pour le
maintien des propriétés, il n’avait rien de plus à faire et il a renvoyé par
devant les tribunaux.
6- Par décision du
juré du 16 de ce mois, il a été jugé qu’il n’y avait pas lieu à accusation
contre les deux maréchaux et le nommé Vedel ni contre aucun autre.
7- On a fait arracher
deux jeunes noyers qui étaient au milieu de la grande terre.
8- Il a fait une gelée
dans la nuit du 21 au 22 qui a beaucoup endommagé les vignes et les noyers.
"Le charron qui avait affermé..."
9- Le charron qui
avait affermé la maison près du fossé a subrogé en son lieu et place Gilbert
Oby le courtier. Je dois faire mettre des barres de fer aux fenêtres du côté du
fossé.
10- J’ai présenté une
pétition au département où, en relevant les erreurs de l’arrêté du conseil
général de la commune d’Aubière, je demande, qu’aux termes de la loi du 30 mars
1791, on m’adjuge la moitié de la valeur de mes dixmes pour être employées en
acquisition de biens nationaux.
11- J’ai écrit au
district pour demander la liquidation d’un cens et droit de lods qui m’est dû
sur une vigne de 4 œuvres située à Pérignat et possédée cidevant par le curé.
Par ordonnance du 2 janvier, j’avais été renvoyé jusqu’après la vente.
12- J’ai fait faire un
careau de plus dans le jardin et bêcher tout le fossé. J’ai fait tirer les
allées dans la partie où j’avais fait faire le canal, et semer les bordures en
fèves.
13- J’ai fait emporter
à Clermont la plus grande partie de mes pots à fleur et j’ai fait mettre le
surplus en pleine terre dans les plates bandes du parterre.
14- On a ressuivi les
murs des champs voisins qui emploient beaucoup de chaux. J’ai payé les maçons
22 sols en assignats. Ils veulent être augmentés.
15- On laboure dans la
partie de la grande terre qui est en guéret au-dessus de l’endroit où on doit
faire la rase. On la ensuite labourée toute entière.
16- On a vendu à
Clermont la verge du pré Rougier que l’on avait fait cueillir à moitié au prix
de douze sols le journal, et celle du fossé au prix de quinze sols.
17- On a affermé à
Jacques Monier quatre lites du pré Rougier, au-dessous de celles qui sont déjà
affermées à Mazin et Noellet, moyennant cent livres la première herbe
seulement.
[Pour situer le pré Rougier sur le cadastre de 1831]
18- L’eau étant trop
basse pour entrer dans les prés, il a fallu encore élever la chaussée (2) et la bien garnir de sable pour ramasser
toute l’eau. Il faut avoir soin d’envoyer quelqu’un pour ôter l’eau de crainte
qu’on ne dérange cette chaussée qui n’est pas très solide. Si on nettoyait le
ruisseau, il serait à propos d’y mettre des agages.
19- Depuis la gelée on
a mis le vin de la taverne à quinze sols la quarte en argent. On en vend peu en
détail. On ne veut finir, quant à présent, que la pièce qui n’est pas encavée.
20- Il s’est fait dans
ces derniers temps bien des dommages dans les héritages. On coupe des branches
d’arbres, principalement vers le haut de la garenne ; on a pelé des arbres
de vergnes ; on maltraite les pommiers ; les dimanches surtout on va
au pré Rouger et on y foule l’herbe ; on a menacé ceux qui voulaient
l’affermer en disant que l’on voulait y mettre tout à bas s’il y avait guerre.
On fait fermer à clef pendant le jour la porte du village et il ne passe plus
personne dans la cour. On a mis un verrou à la petite porte du jardin, et à la
grande on a mis la petite serrure du côté de la cour.
21- Les chiens ayant
mordu un homme dans la cour, on a voulu s’en plaindre et prétendre qu’on
l’avait fait faire exprès. On aura soin par rapport à cela de fermer les
dimanches les chiens dans la grange pour qu’on ne les empoisonne pas.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Le monsieur : dans certaines régions on appelait le Monsieur le porc à l’engrais, mais,
ici, c’est un sobriquet. Y a-t-il un lien ?...
(2) - Chaussée : remblai en terre sur le bord d’une
rivière, pour contenir l’eau.
En savoir plus sur le
Journal économique de J-B. André > Retour à l’épisode 1
Suivez l'histoire et la généalogie d'Aubière sur : http://www.chroniquesaubieroises.fr/