Les billets du docteur Kyslaw – 4
Kyslaw, prononcez « qui
s’lave ». C’est le pseudonyme que se donnait le bon docteur Casati qui n’avait pas de cabinet médical à Aubière, mais qui était malgré
tout soucieux de la santé de ses concitoyens aubiérois et aimait prodiguer des
conseils par l’intermédiaire du Bulletin paroissial d’Aubière, dans les
années 1908-1913.
Nous allons, au fil des
mois prochains, vous distiller quelques-uns de ses billets.
Aujourd’hui, savez-vous
vous laver les dents au savon de Marseille ?
"Le savon blanc de Marseille peut parfaitement convenir..." |
L’hygiène de la bouche et des
dents est trop négligée. On ne connaît pas assez son importance ; on ne
sait pas que, de la bouche, peuvent partir un grand nombre d’affections
diverses, et, d’une façon générale, toutes les maladies des appareils
respiratoire et digestif.
La bouche est un véritable
carrefour où se donnent rendez-vous tous les germes venus de l’extérieur et qui
s’y trouvent même dans un état de parfaite santé : ces germes prendront
une virulence dangereuse si, pour une raison quelconque, l’organisme
s’affaiblit. Il importe donc au plus haut point de combattre le séjour de ces
germes dans la cavité buccale, et, comme ils se renouvellent sans cesse, de
faire des lavages de bouche au moins quotidiens.
Assurer l’hygiène de la bouche
c’est en outre prévenir la carie dentaire dont on sait toutes les conséquences,
non seulement locales et individuelles, mais générales et sociales.
L’hygiène quotidienne de la
bouche consiste surtout dans le nettoyage des dents, mécaniquement pratiqué
avec une brosse à soies fermes. On doit proscrire la brosse molle et la brosse
en caoutchouc. L’action de la brosse doit être suffisante pour débarrasser la
surface des dents du tartre dont le développement favorise la carie. Il faut se
garder d’un brossage trop énergique ; s’il existe de la gingivité il ne
sera pas mauvais cependant de provoquer, mais rarement, une légère hémorrhagie
[sic] des gencives.
Pour aider à l’action mécanique
du brossage on lui adjoint l’emploi de poudres ou pâtes dentifrices. Tous ces
produits doivent être exempts de substances trop dures et, partant difficiles à
pulvériser, susceptibles de rayer l’émail de la dent. Le savon blanc de
Marseille peut parfaitement convenir à défaut d’autre chose.
On fera suivre le brossage d’un
lavage antiseptique dont l’action sera favorisée par celle du brossage même,
d’où l’emploi des élixirs dentifrices, dont les plus simples peuvent être
représentés par une solution faible d’acide phénique ou d’acide borique. Le
lavage de la bouche doit se faire avec un liquide tiède : les brusques
changements de température sont nuisibles à l’intégrité du tissu dentaire.
Docteur Kyslaw, alias
docteur Casati.
Paru dans Bulletin paroissial d’Aubière - décembre 1909
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