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vendredi 24 août 2012

À couteau tiré au quartier du Petit Vergier (1799-1801)_05



Fait divers

C’est pour une banale histoire de fille qu’une rixe, qui aurait pu avoir un dénouement tragique, a éclaté ; mais, peut-être, y avait-il un contentieux entre les divers acteurs de cette bagarre.

5 – Interrogatoire et condamnation d’Amable Pignol fils

26 Nivôse An 8 (16 Janvier 1800)
Je, Pierre GIRAUD, huissier au Tribunal Criminel du Département du Puy-de-Dôme, résidant à Riom, soussigné, à la diligence du Commissaire du Directoire exécutif, en exercice près le dit Tribunal criminel
Ai proclamé à son de trompe, l’Ordonnance rendue par le Président du susdit Tribunal, le 25 Nivôse An 8, contre Amable PIGNOL, cultivateur de la Commune d’Aubière,
portant déchéance dudit susnommé, accusé, du titre de citoyen français, laquelle j’ai affiché et notifiée à la porte du domicile de l’accusé... où je me suis, à cet effet, transporté. De tout quoi j’ai dressé le présent procès-verbal, que j’ai signé, les dits jour et an.
Giraud

Enfin, Amable PIGNOL fils est retrouvé et répond à l’interrogatoire, le 17 Prairial an 8 (6 juin 1800) :
Amable PIGNOL, assisté de Vital ALLARY ?
A répondu s’appeler Amable PIGNOL fils à autre Amable, cultivateur de la Commune d’Aubière, âgé de 28 ans. (1)

Interrogé :
- si le 15 fructidor An 7, s’étant trouvé dans une des Places d’Aubière, avec Marie COUSSERAND, Guillaume DESSITRE était survenu pour la faire retirer, il n’a point injurié ledit DESSITRE et s’il ne lui a point porté sur le côté gauche un coup de sabre ou couteau en forme de couteau de boucher ?
A répondu :
- que venant de boire, il avait rencontré Marie COUSSERAND, avec laquelle il causa un instant, que Guillaume DESSITRE étant survenu, proféra des injures tant contre lui, répondant, que contre Marie Cousserand, que DESSITRE lui porta deux coups de bâton et le tenant par le collet, cherchant à le maltraiter, le répondant s’étant débarrassé de ses mains, alla se cacher derrière un barge de bois, où DESSITRE vint encore le chercher, lui porta plusieurs coups de bâton et de pieds sur différentes parties du corps et le renversa par terre ; que Sébastien BAYLE, étant survenu pour les séparer, fut lui-même frappé. Le répondant a (reconnu ?) que DESSITRE était accompagné d’un nommé LAGARDE et d’un nommé Jean, dit "Maculet", que LAGARDE était armé d’un sabre et les autres deux de bâton et verges de plat.

Interrogé :
- si lui, répondant, n’était point armé d’un sabre ou d’un couteau en forme de couteau de boucher ?
A répondu :
- qu’il n’avait aucune espèce d’arme, ni couteau, et qu’il sortait de boire de l’Auberge de Blaize MARTIN, avec deux particuliers de Beaumont, dont le répondant ignorait quant à présent, les noms ; qu’aucun d’eux n’avait de couteau, qu’ils mangeaient un pain qu’ils furent obligés de rompre avec la main.

Interrogé :
- Pourquoi il ne s’est point rendu aux différents mandats et ordonnances qui ont été rendus contre lui ?
A répondu :
- Qu’on lui avoit dit qu’il falloit de l’argent pour faire assigner ses témoins ou pour se défendre, et qu’aussitôt qu’il en aurait eu il se serait rendu.

Interrogé :
- S’il a fait choix d’un conseil pour l’aider dans sa défense ?
A répondu :
- Ne connaître personne.

Condamnation
En conséquence, lui avons nommé d’office le citoyen Germain FAYE, avoué à Riom.
Après la réunion du jury, c’est la condamnation :
Aux questions posées au Jury il a été répondu OUI, à toutes.

Condamnation du 18 Ventôse An 9 (9 Mars 1801) : 2 années de détention.

Note :
(1)- Amable Pignol fils dit être âgé de 28 ans en 1800. En réalité, il a 26 ans, puisqu’il est né le 8 juin 1774. Le 6 juin 1800, nous sommes à 2 jours de son 27ème anniversaire…

© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière - André Chapeau

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Les Pignol piffrat : le crime dans le sang

Le 10 octobre 1822 :
Amable Pignol dit Piffrat, fils aîné, Antoine Pignol dit Piffrat, fils cadet et autre Amable Pignol dit Piffrat sont libérés du bagne de Toulon. Ce dernier n’est pas Amable Pignol père puisque celui-ci est mort à l’hôpital maritime de Toulon le 12 décembre 1814 : était-il, lui aussi, au bagne ?
Le Préfet du PDD, qui écrit au maire d’Aubière pour lui signaler leur libération, lui demande de lui « faire connaître si vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que ces trois individus, unis par les liens du crime aussi bien que par ceux du sang, s’établissent de nouveau à Aubière ».





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