Fait divers
C’est
pour une banale histoire de fille qu’une rixe, qui aurait pu avoir un
dénouement tragique, a éclaté ; mais, peut-être, y avait-il un contentieux
entre les divers acteurs de cette bagarre.
5 – Interrogatoire et condamnation d’Amable
Pignol fils
26 Nivôse An 8 (16 Janvier 1800)
Je, Pierre GIRAUD,
huissier au Tribunal Criminel du Département du Puy-de-Dôme, résidant à Riom, soussigné,
à la diligence du Commissaire du Directoire exécutif, en exercice près
le dit Tribunal criminel
Ai proclamé à son de trompe, l’Ordonnance rendue
par le Président du susdit Tribunal, le 25 Nivôse An 8, contre Amable PIGNOL, cultivateur de la Commune
d’Aubière,
portant déchéance
dudit susnommé, accusé, du titre de
citoyen français, laquelle j’ai affiché et notifiée à la porte du
domicile de l’accusé... où je me suis, à cet effet, transporté. De tout quoi
j’ai dressé le présent procès-verbal, que j’ai signé, les dits jour et an.
Giraud
Enfin, Amable
PIGNOL fils est retrouvé et répond à l’interrogatoire, le 17 Prairial an 8 (6
juin 1800) :
Amable PIGNOL, assisté
de Vital ALLARY ?
A répondu s’appeler Amable PIGNOL fils à autre Amable,
cultivateur de la Commune d’Aubière, âgé de 28 ans. (1)
Interrogé :
- si le 15
fructidor An 7, s’étant trouvé dans une des Places d’Aubière, avec Marie
COUSSERAND, Guillaume DESSITRE était survenu pour la faire retirer, il n’a
point injurié ledit DESSITRE et s’il ne lui a point porté sur le côté gauche un
coup de sabre ou couteau en forme de couteau de boucher ?
A répondu :
- que venant de boire, il avait rencontré Marie
COUSSERAND, avec laquelle il causa un instant, que Guillaume DESSITRE étant
survenu, proféra des injures tant contre lui, répondant, que contre Marie
Cousserand, que DESSITRE lui porta deux coups de bâton et le tenant par le
collet, cherchant à le maltraiter, le répondant s’étant débarrassé de ses
mains, alla se cacher derrière un barge
de bois, où DESSITRE vint encore le chercher, lui porta plusieurs coups
de bâton et de pieds sur différentes parties du corps et le renversa par
terre ; que Sébastien BAYLE, étant survenu pour les séparer, fut lui-même
frappé. Le répondant a (reconnu ?) que DESSITRE était accompagné d’un
nommé LAGARDE et d’un nommé Jean, dit
"Maculet", que
LAGARDE était armé d’un sabre et les autres deux de bâton et verges de plat.
Interrogé :
- si lui,
répondant, n’était point armé d’un sabre ou d’un couteau en forme de couteau de
boucher ?
A répondu :
- qu’il n’avait aucune espèce d’arme, ni couteau, et
qu’il sortait de boire de l’Auberge de Blaize MARTIN, avec deux particuliers de
Beaumont, dont le répondant ignorait quant à présent, les noms ; qu’aucun
d’eux n’avait de couteau, qu’ils mangeaient un pain qu’ils furent obligés de
rompre avec la main.
Interrogé :
- Pourquoi il ne
s’est point rendu aux différents mandats et ordonnances qui ont été rendus
contre lui ?
A répondu :
- Qu’on lui avoit dit qu’il falloit de l’argent pour
faire assigner ses témoins ou pour se défendre, et qu’aussitôt qu’il en aurait
eu il se serait rendu.
Interrogé :
- S’il a fait choix
d’un conseil pour l’aider dans sa défense ?
A répondu :
- Ne connaître personne.
Condamnation
En conséquence, lui
avons nommé d’office le citoyen Germain FAYE, avoué à Riom.
Après la réunion du
jury, c’est la condamnation :
Aux questions
posées au Jury il a été répondu OUI,
à toutes.
Condamnation du 18 Ventôse An 9 (9 Mars 1801) : 2 années de détention.
Note :
(1)- Amable Pignol fils dit être âgé de 28 ans en 1800. En
réalité, il a 26 ans, puisqu’il est né le 8 juin 1774. Le 6 juin 1800, nous
sommes à 2 jours de son 27ème anniversaire…
© Cercle
Généalogique et Historique d'Aubière - André Chapeau
*
Les Pignol piffrat : le
crime dans le sang
Le 10 octobre 1822 :
Amable Pignol dit Piffrat, fils aîné, Antoine Pignol dit
Piffrat, fils cadet et autre Amable Pignol dit Piffrat sont libérés du bagne de
Toulon. Ce dernier n’est pas Amable Pignol père puisque celui-ci est mort à
l’hôpital maritime de Toulon le 12 décembre 1814 : était-il, lui aussi, au
bagne ?
Le Préfet du PDD, qui écrit au maire d’Aubière pour lui
signaler leur libération, lui demande de lui « faire connaître si vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que ces trois
individus, unis par les liens du crime aussi bien que par ceux du sang,
s’établissent de nouveau à Aubière ».
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