1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 62
Octobre 1797
Octobre 1797
[Page 65]
Prix des
denrées : froment 20£ ; seigle 14£ ; orge 9£ 10s ; vin
nouveau 6£ 10s
1- Mr Leblanc m’a
remis l’état des frais qui lui sont dus contre Pignol, art. 46, 6£ 10 ;
contre les Farghous et Bardy de Cornon, 7£ 19s 6 ; contre Cassière et
autres de la vigne de la Foissas, 4£ 15 ; contre les fermiers de la
Bernard, 4£ 15 ; contre les Cournols de Romagnat, 8£ 10s.
2- J’ai fait cette
année de très médiocres vendanges. Elles ont été très mauvaises à Noyers où je
n’en ai pas fait plus qu’à Aubière ; tandis que la proportion de la
quantité de vignes est connue de 37 : 21. J’ai rempli la cuve du fond et
celle qui est à l’entrée du cuvage, et j’ai fait environ quatre cents pots de
vin. La huitième pièce n’étant pas tout à fait pleine, j’ai fait passer au
pressoir de chez Louche et n’ai fait couper qu’une seille (1). J’ai fait deux petits vins, en tout trois
pièces. Tout mon vin est enfûté dans mon cuvage, ne me proposant point d’en
vendre en ce moment. Mes fermiers de Noyers, m’ayant fourni plusieurs charroirs
pour les réparations que j’ai faites dans le domaine, je leur ai cédé mon mat,
après les petits vins.
3- J’ai fait faire à
Noyers le portail d’entrée tout neuf. On y a employé dix journées de
charpentier. La charpente est en bois d’ormeaux très sec que j’ai pris dans les
soliveaux qui étaient dans le cuvage ; il est recouvert en planches de
sapin, ferré sur des pivots, et fermant avec verroux et une barre de bois. J’ai
fait faire pour le jardin une porte à clairvoie, une porte pleine de sapin pour
le caveau fermant à clef, et rétablir celles des étables à cochon.
Plans de vigne |
4- J’ai mesuré dans la
grande terre au-dessous des vignes deux journaux de plan pour planter en
vignes. C’est dans la partie la plus haute de lad. terre, de manière qu’outre
la pente commune vers le nord, il y en a aussi vers le levant et vers le
couchant. Il sera diminué à raison de ce quatre septiers de bled sur la ferme.
Je me suis procuré à Aubière des maillots qui m’ont coûté quatre sols et cinq
sols le cent ; il en faut environ cinq cents pour chaque œuvre de vigne.
Ils sont presque tous du cépage appelé le gamet ou le lyonnais, celui qui passe
pour réussir le mieux dans ce pays-ci.
5- Le rapport des
experts Perrin et Rispal, pour évaluer la masse de nos biens, relativement à la
soumission, ayant demeuré entre mes mains, l’administration a écrit à Perrin
pour qu’il eût à le remettre. En conséquence, j’y ai fait mettre la date la
plus nouvelle, afin d’avoir suivant la loi, vingt jours après la remise du
procès-verbal pour parfaire mes payements. Pendant ce délai, j’ai présenté une
pétition au département tendante à réclamer : 1° une déduction sur la
valeur du quart revenant à la nation, à raison de l’usufruit du quart accordé à
ma mère par la loi du 21 prairial an 3, lequel usufruit doit porter également
sur toutes les portions ; 2° une déduction à raison des reprises de ma
mère sur la fortune paternelle ; 3° une déduction à raison des dettes
passives de la succession ; 4° une déduction à raison du prix du mobilier
vendu et dont la restitution a été ordonnée. L’administration par son arrêté m’a
accordé un délai de décade pour, dans led. délai, produire tous les titres à l’appuy
de mes réclamations.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Seille : Sorte de récipient à oreilles ou tonneau
servant à porter le vin du pressoir dans les cuves. En Auvergne, on utilise
aussi une bacholle, sorte de
récipient à oreilles servant à transporter la vendange.
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