Les maires de Tours
Ancêtres d’Ysabeau de Jarrie d’Aubière
En 1462, Louis XI, qui résidait souvent dans son château de Plessis-Lès-Tours, va doter la ville de Tours d'un mairat et d'un échevinage. L'élection du corps de ville se déroule ainsi :
72 pairs, élus à vie, parmi les notables de la ville, par une Assemblée générale des habitants ; 2 élus choisis parmi la petite bourgeoisie - petits marchands, artisans et fabricants - chargés de la gestion des deniers communs ; 24 échevins, choisis à vie parmi les magistrats, la grande bourgeoisie ; 1 maire, choisi par le conseil de baillage, parmi les échevins, élu pour une année.
Peut-être vous demandez-vous en quoi ce point d'histoire intéresse nos racines aubiéroises ? C'est que nos racines passent par trois maires de Tours, au XVè siècle, qui se trouvent être les ancêtres d'Ysabeau d'Aubière. Nous avons déjà parlé précédemment de ces grandes familles bourgeoises, qui, au XVème siècle, avaient la mainmise sur les finances du royaume ainsi que sur l'Église de France, et augmentaient leur influence en s'appuyant, tantôt sur le Roi, tantôt sur le Pape.
Les familles Briçonnet, de Beaune et Bohier
Les Bohier sont auvergnats. Thomas Bohier dont l'une des filles a épousé Annet de Montmorin, seigneur d'Aubière, était le gendre de Guillaume Briçonnet et de Raoulette de Beaune, familles de la grande bourgeoisie de Tours. Les maires de cette ville étant élus pour un an parmi 17 échevins appartenant aux grandes familles tourangelles, il n'est pas étonnant que les mêmes noms reviennent souvent.Le premier maire de Tours fut Jean Briçonnet l'aîné, dit le "père des pauvres". Né vers 1420, fils de Jean Briçonnet et Jeanne Belleteau (ou de Pierre Briçonnet, élu des Aides), il épousa vers 1441, Jeanne Berthelot. Il apparaît très jeune dans les délibérations de l'assemblée municipale. Il quitte la Touraine, chargé de la liquidation des biens de Jacques Cœur. Le 8 octobre 1462, il est élu maire de la ville de Tours, jusqu'au 31 octobre 1463. En 1466, il devient Receveur général des Finances du Languedoc. En 1473, il est anobli et nommé Général des Finances. Il assista Louis XI dans ses derniers instants, puis revint à Tours où il mourut, le 30 octobre 1493.
Maison de la famille Briçonnet à Tours |
Un de ses frères, un de ses fils et un de ses neveux furent également maires de Tours.
En 1471-1472, le maire de Tours est Jean de Beaune. Fils de Jean Fournier, dit "de Beaune", ou, suivant d'autres, de l'hôtelier Simonet, il avait épousé Jeanne Amyl (ou Binet). Les Binet ont, eux aussi, fourni plusieurs maires à la ville de Tours. Marchand drapier suivant la Cour à l'origine, son ascension sociale commence en 1458. Il apparaît dans les faveurs royales lorsqu'il fonde, avec ses gendres Jean Brionnet et Jean Quetier, une grosse compagnie marchande dite "Boutique de l'argenterie", spécialisée dans l'importation de l'épicerie, de la droguerie et des tissus de luxe. Louis XI en fit son conseiller et l'argentier du Dauphin, le futur Charles VIII. Accusé de conspiration, il fut condamné à mort, mais gracié sur les instances de son gendre Guillaume Briçonnet, et exilé à Montpellier. Le roi l'autorise, quelque temps après à revenir à Tours, où il meurt en 1480.
Deux de ses fils et un de ses petits-fils devinrent maires de Tours.
De 1497 à 1498, Thomas Bohier devint maire de Tours. Baron de Saint-Cirgues, seigneur de Chenonceau, il acquit de nombreuses terres. Il était d'origine auvergnate, fils d'Austremoine Bohier, bourgeois d'Issoire, et de Béraude Duprat. Il épousa d'abord Madeleine Bayard, puis Catherine Briçonnet, fille de Guillaume Briçonnet et de Raoulette de Beaune. Catherine est donc la petite-fille de deux maires de Tours : Jean Briçonnet et Jean de Beaune. Thomas Bohier fut tour à tour : valet de chambre de Louis XI en 1482, notaire et secrétaire du roi, commis aux comptes des Menus plaisirs du roi en 1491, maître extraordinaire des Comptes en 1493, il est nommé maire de Tours en 1497, puis Receveur général de Bretagne, Général des Finances de Normandie, Membre du Conseil des Finances. Il accompagne François 1er à Marignan, et meurt en Italie, au camp de Vigelli, le 24 mars 1524. Sa devise était : "S'il vient à point, me souviendra".
Son frère, deux de ses fils et son neveu furent eux aussi maires de Tours.
Nous avons vu que Jean Briçonnet l'aîné a épousé Jeanne Berthelot. Elle était la fille de Jean Berthelot, changeur, et de Perenelle Thoreau, et la petite-fille de Jean Berthelot de Cormery, décédé avant 1456. Un de ses neveux, Gilles Berthelot, maître à la Chambre aux deniers du roi, devint maire de Tours en 1519-1520. Il fit bâtir le château d'Azay-le-Rideau, mais, disgracié en 1524, il s'enfuit en Lorraine et mourut loin des siens en 1529, démuni de tout.
Tous ces renseignements sont tirés du livre "Les Maires de Tours du XVè au XIXè siècle", édité par le Centre Généalogique de Touraine.
© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière 2001
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