A partir du mois de mars 1874, une
maladie, la suette miliaire, s’insinue à Aubière. D’abord en douceur, au point
de ne pas inquiéter le médecin du cru, le docteur Teilhol, elle en vient à tuer
les malades ! Branle-bas de combat !
Après le passage de l’épidémie, on
érige une croix rue Vercingétorix, et l’on parle alors de dizaines de morts.
Depuis, on s’est longtemps penchés
sur les registres d’état civil pour constater l’hécatombe, pour se rendre
compte finalement que la moyenne des décès en 1874 était conforme à celles des
années précédentes. On en vient à douter : parlait-on de victimes malades
ou de véritables décès ? Les malades étaient-ils morts à l’extérieur
d’Aubière ; si oui, où ? L’hôpital de Clermont aurait-il accepté des
malades contagieux, au risque de contaminer tous les vieillards y
séjournant ? Le mystère restait entier.
La découverte du rapport du
professeur Vincent Nivet, édité en 1881, va nous révéler enfin toute la vérité.[1]
Deuxième
partie
Dans cette seconde partie, nous allons voir quelles ont
été la marche et la durée de la maladie, ses complications, et quel est le
traitement appliqué par les médecins dépêchés sur place. Nous lirons avec
attention des observations rédigées par ces médecins sur des cas particuliers
nominatifs, conduisant à la mort, mais aussi plus fréquemment à la guérison.
Enfin, nous avons complété le rapport par la liste
nominative des victimes de cette épidémie, qui a affecté durablement notre
bonne ville d’Aubière, il y a 139 ans.
Marche et
durée
La marche, les
symptômes et la gravité de la maladie épidémique qui a régné à Aubière ont
beaucoup varié.
Au commencement de
l'épidémie, les suettes miliaires débutaient par des congestions viscérales ; l'éruption
se faisait ensuite et débarrassait les organes internes; puis, si elle était
troublée dans sa marche, elle se portait sur les centres nerveux ou les poumons,
et se terminait rapidement d'une manière néfaste.
Pendant le mois de
mai, quelques malades ont présenté de légers refroidissements ou des frissons
quotidiens revenant à la même heure, suivis de réactions fébriles, de chaleurs
et de sueurs ; au bout de quelques jours , l'un des accès était compliqué de
picotements, le suivant de papules, le troisième de vésicules qui atteignaient
successivement le visage , le tronc et les membres.
D'autres fois,
c'était l'éruption qui avait lieu par poussées intermittentes, précédées d'une
recrudescence de la fièvre, mais sans frisson préliminaire.
Ou bien, c'était un
groupe de phénomènes qui diminuaient et augmentaient d'intensité d'une manière
périodique. On observait chez ces malades, pendant les paroxysmes : de la
céphalalgie, des bouffées de chaleur, des étouffements, de l'épigastralgie et
une agitation parfois excessive.
Dans la majorité des
cas, la marche de la suette miliaire était irrégulière. Les poussées annoncées
par une augmentation de la fièvre, des picotements, étaient suivis de
l'apparition de petites papules que surmontaient bientôt des petits points
brillants ou des vésicules ; l'éruption était vive, puis elle s'apaisait
pour revenir plus vivement en s'étendant à de nouvelles parties du corps, mais sans
régularité.
La fièvre et la
miliaire étaient généralement de courte durée, mais la convalescence était
longue. Cette durée de la maladie a beaucoup varié : sur 50 malades chez
lesquels cette circonstance a été exactement notée, nous trouvons que la suette
miliaire a parcouru ses diverses périodes, pendant le premier septénaire, dix fois,
ce sont les cas les plus légers ; en deux septénaires, 34 fois ; en trois
septénaires, 7 fois.
Les décès sont
arrivés pendant la première semaine 9 fois, pendant la 2e semaine, 1
fois.
Pronostic
En général, les
personnes qui ont continué de travailler alors qu'elles étaient déjà sous
l'influence des prodromes de la suette miliaire, celles qui s'étaient fatiguées
à soigner et à veiller les malades, celles qui redoutaient la maladie, celles
encore qui abusaient des boissons alcooliques, ont été généralement frappées
plus gravement que les autres.
Très-souvent,
surtout au début, la marche était insidieuse : la maladie ne présentait
aucun symptôme grave, puis à l'occasion de la moindre imprudence, d'un
refroidissement, l'éruption pâlissait, des phénomènes cérébraux se manifestaient,
et les malades succombaient rapidement. La présence du rash était d'un mauvais augure,
les sudamina avaient moins
d'inconvénient.
L'agitation,
l'oppression exagérées ; le délire et les convulsions ont été presque
toujours mortels quand ils ont coïncidé avec la décoloration de l'éruption. Le
pouls dépassant 130 pulsations à la minute et le thermomètre centigrade montant
de 38,39 à 40°, annonçaient un état très-grave.
Terminaisons
et complications
Dans les cas légers,
la fièvre s'est calmée au bout de 5 à 7 jours ; l'éruption se décolorait
graduellement et une desquammation peu prononcée dans certains cas, furfuracée
et plus manifeste dans d'autres, indiquait la fin de la maladie. Il restait
seulement un peu de faiblesse générale et de dyspepsie.
Lorsque l'éruption
pâlissait spontanément ou disparaissait brusquement sous l'influence d'un refroidissement,
la maladie se portait rapidement sur le système nerveux central ; il y
avait, suivant l'expression des anciens, transport au cerveau ; les malades,
quand ils pouvaient analyser leurs sensations, se plaignaient de céphalalgie,
de bouffées de chaleur ; leurs yeux s'injectaient, il survenait du délire
qui se terminait par le coma et le râle trachéal, ou bien le délire s'accompagnait
d'une agitation excessive, de convulsions qui pouvaient prendre le caractère
tétanique ; la mort suivait de près ces graves symptômes.
Les phénomènes de
congestion pulmonaire avec dyspnée excessive ont été plus rares, mais également
très-sérieux.
Quand la maladie se
portait, à son début, sur les organes internes et donnait lieu à des bronchites
et à des pneumonies congestives, les symptômes de ces maladies s'amélioraient
ou disparaissaient quand l'éruption papulo-vésiculeuse se faisait du côté de la
peau. Mais cette mobilité des phénomènes morbides rendait le pronostic
incertain, car la moindre imprudence supprimait l'éruption et les organes
abandonnés, envahis de nouveau, donnaient lieu à des troubles mortels.
Chez un malade qui
avait mal à la gorge, la muqueuse palatine était couverte de vésicules. La
stomatite et la gingivite ont été également notées.
Un jeune homme de 17
ans, affecté de suette miliaire grave compliquée de pleuro-pneumonie, avec
paroxysmes fébriles intermittents, a été traité par la quinine, les préparations
antimoniales et le vésicatoîre ; il a été guéri assez promptement.
Chez François
Dégironde, une miliaire confluente avec vésicules pleines d'un liquide
séro-purulent a coïncidé avec un érysipèle phlegmoneux de la jambe et de la
cuisse droites ; la saphène interne et les lymphatiques du même côté
étaient engorgés et douloureux ; des abcès se sont formés, M. Pojolat les
a ouverts. La maladie, quoique très menaçante à ce moment-là, s'est terminée par
la guérison. [Voir plus loin].
On n'a pu faire
aucune autopsie.
Traitement
Chez les malades qui
offraient des phénomènes intermittents, le sulfate de quinine employé à la dose
de 40 à 60 centigrammes par jour, a donné de très-bons résultats ; nous
devons reconnaître néanmoins que deux de nos malades, appartenant à cette
première catégorie, n'ont pu être sauvés à l'aide de ce moyen thérapeutique.
On administrait, en
même temps, les remèdes destinés à combattre les symptômes prédominants
(boissons délayantes, antispasmodiques, sudorifiques, dérivatifs).
Lorsque la miliaire
n'offrait aucun symptôme de périodicité, on avait recours aux boissons délayantes
ou légèrement sudorifiques ; si l'agitation était très-prononcée, on la
diminuait à l'aide de l'éther et du musc qu'on associait aux opiacés. L'état de
faiblesse exagéré, si fréquent, a été combattu par les préparations de quina.
Si des symptômes bronchiques ou pneumoniques s'ajoutaient à la suette miliaire,
le kermès uni à l'opium était prescrit.
Lorsque, par suite
d'imprudence ou sans cause connue, l'éruption pâlissait notablement ou disparaissait,
les sinapismes, le marteau de Mayor, les bains de vapeur étaient employés ; on
administrait en même temps des boissons sudorifiques et des potions renfermant
de l'acétate d'ammoniaque et des toniques.
Presque tous les
individus chez lesquels la maladie était sérieuse ou grave, ont présenté,
pendant la convalescence, de la dyspepsie, un état de faiblesse générale et
quelquefois d'anémie, auxquelles on opposait les boissons amères, le vin de
quina après les repas et quelquefois les ferrugineux.
Enfin le bain
sédatif a été administré, vers le milieu et la fin de l'épidémie, par un
médecin étranger au service médical, qui l'a non seulement employé à Aubière
mais aussi à Clermont.
Voici les
renseignements qui m'ont été communiqués sur ce genre de médication.
Mme B., de Clermont,
âgée d'environ 56 ans, a été atteinte de pleuro-pneumonie dans la nuit du 17 au
18 mai ; le 24, la maladie s'est compliquée d'une sensation de froid, puis
il est survenu une éruption miliaire. Le 30, on a mis cette dame dans un bain
sédatif ; à dater de ce moment, elle est allée de mal en pis et le
lendemain elle est morte.
A Aubière, la femme
F. B., âgée de 47 ans, a été également plongée dans un bain sédatif le 16 mai,
elle est morte avant qu'on ait eu le temps de la sortir de l'eau.
Quelques autres
malades ont pu être traités par cette médication, sans qu'aucun d'eux n’ait
succombé.
Afin de donner une
idée des variétés de forme que la miliaire a présentée pendant la durée de
l'épidémie d'Aubière, nous allons reproduire ici quelques-unes des Observations
recueillies par les médecins chargés du service médical.
* * *
1ère
OBSERVATION. — Suette miliaire avec
fièvre, sueurs abondantes, céphalalgie, agitation, bouffées de chaleur,
épigastralgie, oppression, épistaxis : guérison.
Marie Blanc, âgée de
17 ans, est d'une bonne constitution ; elle avait mal à la tête depuis le
17 mai, lorsque, le 20 du même mois, elle se plaignit d'une forte chaleur et
d'une céphalalgie plus vive. La nuit suivante elle fut très-agitée et des sueurs
abondantes se déclarèrent ; les urines étaient rouges et n'étaient pas
diminuées.
Le 21 matin, elle
était dans un bain de sueur avec la face rouge et congestionnée et la langue
blanche ; la céphalalgie était intense, le pouls donnait 76 pulsations à la
minute. La température s'élevait à +38,5 (potion tonique, sirop d'éther). — On
recommande de diminuer un peu les couvertures qui sont trop épaisses.
Le soir moins de
céphalalgie, mais il est survenu de la pesanteur à l'épigastre et des
borborygmes ; pouls à 80 p., température à 57°,8. Pendant la nuit : légère
épistaxis, picotements sur tout le corps, sommeil impossible.
Le 22 matin, tout le
corps, moins le cuir chevelu et les mains, est couvert de papules rouges ;
les vésicules sont peu nombreuses, les douleurs ont disparu, le pouls donne 80
pulsations, le thermomètre est à 37°,9. Le soir, bouffées de chaleur,
céphalalgie, nouvelle épistaxis; pouls à 90, température +38°,2.
Le 23, l'éruption
vésiculeuse de la tète, du cou et de la poitrine a augmenté, le pouls et la
température sont les mêmes.
Le soir,
réapparition des bouffées de chaleur, de la céphalalgie : picotements, insomnie.
Le 24, mouvement fébrile
plus intense, pouls à 115, température à 38°,8, céphalalgie moins forte, petite
douleur à la base de la poitrine pendant l'inspiration.
Le 25, peu de sueur,
pouls à 100 pulsations, température à +38°,7. De midi à 4 heures, bouffées de
chaleur, céphalalgie, constriction épigastrique, borborygmes, besoins fréquents
d'uriner, mixtion accompagnée de sensation de cuisson ; la nuit est
agitée.
Le 26,
amélioration ; la malade va à la garde-robe, la langue est toujours
blanche ; pouls à 110, température à +37°,8. Le soir, agitation, épistaxis
abondante, faiblesse consécutive, pouls petit, dépressible. (Potion au
perchlorure de fer).
Le 27, le pouls
s'est relevé, la face palmaire du doigt présente des vésicules
nombreuses ; le pouls donne 92 pulsations et le thermomètre +38°.
Le 28, l'éruption
s'affaisse, elle est moins rouge, la desquammation commence, le pouls est
descendu à 84 pulsations ; le thermomètre est à 37°,8. La nuit a été
calme, la malade a sommeillé.
Le 29, appétit
revenu, langue moins saburrale, pouls à 75, température à 37°,9. La desquammation
continue ; bon sommeil.
Le 30, pouls à 76,
température à +37°,2.
Le 1er, la
résolution est complète, la desquammation est presque partout achevée, la
malade un peu faible est en convalescence.
(MAZUEL).
* * *
2ème OBSERVATION.
— Suette miliaire avec sueurs abondantes,
fièvre assez vive, nausées, vomissements, céphalalgie légère, bouffées de
chaleur, rêves pénibles, subdelirium passager, palpitations fortes. Guérison.
Maillot-Dépaillet,
femme âgée de 51 ans, est sujette, depuis qu'elle a cessé d'être réglée, à des
bouffées de chaleur et à quelques troubles nerveux peu importants.
Depuis le 18 mai,
elle ressent de la faiblesse dans les jambes, de la céphalalgie, une courbature
générale. Elle se plaint d'avoir éprouvé des frissons suivis de nausées, sans
vomissements. Malgré ces symptômes, elle continue de s'occuper de l'ouvrage de
la maison.
Le 22, elle est plus
fatiguée, la langue est saburrale, l'appétit est diminué, les nausées
persistent, les selles sont régulières, les urines de couleur normale ne sont
pas diminuées ; les sueurs sont abondantes au moment de l'examen du
médecin. Il existe déjà une éruption rouge prononcée sur la poitrine, un peu
sur les bras ; il y a en outre des démangeaisons intenses. Le pouls donne
100 pulsations, la température est à 38°,2.
Le 25, la nuit a été
calme, la malade se trouve mieux que la veille, la soif est modérée, la langue
est bonne, l'appétit est un peu revenu. Hier, la chaleur à la peau et les
sueurs ont été considérables, pas de suffocation. Un certain nombre de papules
ayant leur siège sur la face et la poitrine sont surmontées de petites
vésicules. Pouls à 84, température à 36°,8.
Le 24, quelques
bouffées de chaleur, peu de céphalalgie, sueurs peu copieuses, quelques
nausées, pouls à 60 pulsations, température à 36°,4 ; somme toute,
l'amélioration persiste.
Dans la journée, la
malade mange un peu trop, son repas est suivi de fatigue générale, de frissons
dans le dos, de palpitations de cœur, de bouffées de chaleur à la tête ;
elle a des rêves très-pénibles qui ont déterminé du subdelirium ; il y
avait en même temps des sueurs abondantes et des démangeaisons.
Une nouvelle
éruption s'est faite sur la poitrine et l'épigastre. Le pouls est monté à 80
pulsations et le thermomètre à 37°,5.
Entrée en
convalescence le 27 mai.
(POJOLAT et VALUDE).
* * *
3ème OBSERVATION.
— Suette miliaire grave, à forme
intermittente ; augmentation, le soir et pendant la nuit, de la fièvre et
de l'agitation ; constriction épigastrique. Guérison.
Le docteur Teilhol,
qui est d'une bonne constitution et dans la force de l'âge, exerce la médecine
à Aubière. Il avait la confiance du plus grand nombre des habitants. Lorsque la
suette devint épidémique, on ne lui laissa plus ni trêve le jour, ni repos la
nuit. Il devait, étant ainsi surmené, payer inévitablement son tribut à
l'épidémie.
Dans la soirée du 15
mai 1875[2],
ce médecin fut pris, en revenant de ses visites du soir, d'une extinction de
voix presque complète ; il ressentit, en même temps, de légers frissons le
long de la colonne vertébrale ; il éprouvait déjà, depuis six jours, du
dégoût pour les aliments, quelques nausées et beaucoup de fatigue.
Le 16, à 2 heures du
malin, il se réveilla couvert de sueur et ayant une fièvre assez vive. Son
confrère Pojolat, étant installé chez lui, il prit la sage détermination de se
faire transporter à Clermont, où il arriva à 8 heures du matin.
Le même jour, avant
midi, un frisson intense se manifesta, une réaction fébrile lui succéda, mais
le pouls ne dépassa point 80 pulsations à la minute.
La sueur fut
continue et modérée ; pendant la nuit, on observa des alternatives de
sommeil et d'agitation.
Le 17 matin :
augmentation de la fièvre, pouls à 96, langue saburrale ; on aperçoit
quelques rougeurs sur le devant du cou et le haut de la poitrine ; à 6
heures du soir, la fièvre augmente, pouls à 100 ; la sueur n'est pas aussi
forte que la veille, l'agitation et l'oppression sont très-grandes, la soif est
vive, les urines très-claires el peu colorées ; une éruption papuleuse
couvre le cou el la poitrine.
Le 18, à 2 heures du
matin, peau sèche et chaude, oppression forte, agitation extrême ; on a de
la peine à maintenir le malade dans son lit.
La potion éthérée,
les frictions sèches sur toutes les parties du corps, les sinapismes ne
modifient point l'état du malade et ne ramènent pas le calme.
L'éruption pâlit
déplus eu plus, l'oppression est plus grande, la respiration est courte el
fréquente. Le malade, qui étouffe, fait ouvrir les portes et les croisées.
L'épigastralgie fait des progrès incessants et se change en une véritable
constriction ; le pouls est très fréquent, la peau reste sèche.
A trois heures du
matin, les docteurs Bourgade et Gagnon sont appelés, ils font donner une douche
de vapeur : elle est suivie d'une poussée énorme du côté de la peau ;
la figure se congestionne, les mains se gonflent et rougissent, l'épigastralgie
persiste néanmoins et l'orthopnée devient extrême ; le trismus vient se
joindre aux autres phénomènes : l'asphyxie paraît imminente.
On promène alors le
marteau de Mayor sur la région de l'estomac. Sous l'influence de ce remède, la
dyspnée diminue, la contraction tétanique des muscles du visage disparait, la
respiration devient libre et le malade s'assoupit.
A ce moment, une
éruption confluente d'un rouge foncé, couvre tout le corps, mais la peau est à
peine humide ; elle le devient davantage dans la journée.
Le matin, à sept
heures et demie, les docteurs Bourgade, Gagnon et Nivet sont auprès du malade
et redoutent pour M. Teilhol un nouvel accès nocturne grave, comme on en a
observé chez quelques malades d'Aubière ; ils se décident à employer le
sulfate de quinine. Le malade accepte ce remède sans hésiter, et il prend, en
plusieurs fois, un gramme de ce médicament dans la soirée.
Un emplâtre
vésicatoire est appliqué au mollet, et l'on continue l'usage d'une potion
calmante contenant du musc et de l'éther.
La première partie
de la nuit suivante est assez bonne, on note seulement un peu de subdelirium et
d'agitation. Mais, vers deux heures du matin, la fièvre augmente, la peau
devient moins humide, le malade a de la peine à réunir ses idées ; il
prononce de temps en temps des paroles incohérentes, l'agitation et
l'oppression, quoique moins grandes que pendant la nuit précédente, sont plus
fortes que pendant le jour.
Le 19, à cinq heures
du matin, nouvelle douche de vapeurs : la sueur arrive, l'éruption se
complète el le subdelirium cesse. Il reste seulement de la faiblesse el des
bourdonnements d'oreilles.
Le 20, la matinée a
été bonne, l'après-midi encore meilleure.
Pour maintenir cet
état de calme on prescrit du sirop de chloral qui est mal supporté. Le sulfate
de quinine est continué, on revient alors à l'usage du musc et de l'éther.
Malgré
l'amélioration obtenue, le malade est inquiet, le pouls reste à 106, l'éruption
est incomplète, beaucoup d'élevures ressemblent plutôt à des sudamina qu'à de
véritables vésicules ; il redoute une nouvelle crise pour la nuit suivante,
heureusement ses craintes ne se réalisent pas.
Le 21, le malade va
mieux, il prend un bouillon, l'éruption vésiculeuse devient blanchâtre.
L'amélioration continue du 22 au 24.
Dans la nuit du 24
au 25 le malade est moins bien, cependant le pouls ne dépasse pas 88 pulsations
à la minute ; le malade se plaint d'avoir de la dyspepsie, quelques
crampes d'estomac et beaucoup de faiblesse.
Viande crue et vin
de quina Laroche.
Les derniers
symptômes de la maladie se dissipent rapidement, et le 5 juin le docteur
Teilhol part pour la campagne, d'où il est revenu très-bien portant le 21 juin
suivant.
(Docteur NIVET.)
* * *
4ème OBSERVATION.
— Suette miliaire, avec sueurs
abondantes, paroxysmes précédés de frissons pendant la nuit ; la fièvre
augmente peu, mais il y a de l'agitation, de la céphalalgie et des
suffocations. Guérison.
Catherine
Arnaud-Chabre, femme âgée de 48 ans, sentit en se levant, le 18 mai, une légère
céphalalgie et un peu de fatigue. Elle se rendit, malgré cela, au ruisseau où
elle lava du linge. Dans la soirée, elle fut atteinte de frissons qui furent
suivis de bouffées de chaleur au visage, de pesanteur à l'estomac et d'une
oppression forte ; elle dut se mettre au lit.
Le 19 matin, on la
trouve inondée de sueur ; il est vrai que ses couvertures sont un peu trop
épaisses ; l'appétit est diminué, la fièvre est assez forte, le pouls est
à 100 pulsations et la température à +37° 5. (Potion tonique et dans
l'intervalle, sirop d'éther).
Le lendemain, le
mouvement fébrile est à peu près le même ; la malade se plaint de
ressentir des picotements dans les épaules et les bras.
Les frissons se
renouvellent pendant la nuit, ils sont suivis d'agitation et de bouffées de
chaleur. Le nombre des pulsations du cœur et la température de la peau n'ont
pas changé.
Le 21 :
cessation des douleurs, éruption de papules et de vésicules sur le cou, la
poitrine, le dos, les bras et les cuisses ; les sueurs ont diminué.
Pouls à 68,
température à 37°,4.
Le 22, à 4 heures du
matin, les frissons sont revenus accompagnés de céphalalgie, d'agitation, de
lumbago et de suffocations ; une amélioration passagère a eu lieu vers 11
heures ; les malaises ont reparu vers deux heures et demie du soir. Le
pouls est normal pour la fréquence, et la température est restée la même. (On
administre 0,40 cent. de sulfate de quinine).
Le 25, le frisson
revient suivi d'un accès de fièvre, le pouls remonte à 80 pulsations, la
température est à 37°,8 ; la malade se plaint de ressentir des picotements
et des bouffées de chaleur.
Une nouvelle
éruption s'est faite, le nombre des papules et des vésicules de la poitrine et
du dos a augmenté.
Le 24, à 5 heures du
matin, nouveaux frissons avec agitation et picotements dans les seins ;
pouls à 76, température à 37°,7.
On continue l'usage
du sulfate de quinine 0 gr. 40.
La malade se plaint
d'éprouver des bourdonnements d'oreilles.
Le 25, à cinq heures
et demie du matin, le frisson revient encore compliqué d'épigastralgie, de
picotements dans le sein droit ; le pouls donne 72 pulsations, le
thermomètre 37°,2.
La nuit suivante a
été calme.
Le 26, on observe
quelques bouffées de chaleur, le pouls est normal, l'éruption très légère a
disparu, la desquammation est presqu'insensible.
L'appétit commence à
revenir, le sommeil est bon.
Le 27, il reste un
peu de faiblesse.
Le 2 juin, la malade
commence à travailler.
(MAZUEL.)
* * *
5ème OBSERVATION.
— Suette miliaire à forme périodique,
suivie d'une fièvre intermittente. Sulfate de quinine. Guérison tardive.
Bruly-Chabre,
mariée, âgée de 43 ans, est fatiguée depuis trois jours ; elle a été
obligée de s'aliter le 14 mai. Elle avait, ce jour-là, des faiblesses, des douleurs
au niveau de la ceinture, de légers frissons ; la langue était bonne, pas
de trace d'éruption, légère moiteur, pouls à 96. Cet état se maintient sans
changements notables du 14 au 19 mai.
Le 20, la malade
présente de la fièvre, un pouls plein et fort à 94 ; la peau est moite,
l'appétit est nul, le sommeil est souvent interrompu par des rêvasseries ;
elle a peur quand elle se réveille, les suffocations sont fréquentes, elle a
des alternatives de chaleur et de frissons, les urines ne sont pas diminuées,
une évacuation alvine a eu lieu (Bourrache, poudre de Dower, bouillon mêlé d'un
peu de vin).
Le 21, insomnie et
suffocations pendant la nuit, vomissements glaireux mêlés de bile. Une éruption
discrète de papules s'est manifestée. On remarque, sur certains points, de gros
sudamina ; les picotements n'ont pas cessé. Langue assez bonne, pouls à
90.
Les frissons n'ont
pas reparu, mais les vomissements se sont renouvelés pendant la nuit,
(Suppression de la poudre de Dower).
On administre la
quinine.
Le 22 : fièvre,
agitation, nuit mauvaise, peau moite ; les papules sont couvertes de
vésicules de miliaire, mais la rougeur de la peau est moins vive.
Pendant la nuit
suivante, état de faiblesse prononcé, sueurs abondantes, anorexie, pouls à 80.
(On continue le sulfate de quinine).
La nuit du 22 au 25
a été mauvaise ; après quelques moments de sommeil, réveil en
sursaut ; à quatre heures, menace de syncope, nausées, toux, l'éruption
pâlit. Pouls à 75, température à +37°,2.
Le 24 matin, la nuit
précédente a été très-pénible: fièvre, chaleur vive, sueur peu abondante,
nausées, suffocations, selles normales ; l'éruption s'est étendue aux mains,
pouls à 72 , température à 37°,2.
Le 25. Pendant la
nuit précédente, un frisson suivi d'une chaleur intense et de sueurs a marqué
le début de la fièvre et cependant la malade prend, matin et soir 0,40
centigrammes de sulfate de quinine depuis le 22 mai. Les suffocations ont
cessé, mais le sommeil a manqué; la malade se plaint de tintements d'oreilles,
de bruits dans la tête, de surdité. Vers trois heures du matin, nausées.
L'éruption a cessé,
la desquammalion s'opère.
Le 26, la nuit a été
bonne. Entrée en convalescence, en ce qui concerne la miliaire : mais la
malade a conservé des accès de fièvre intermittente qui ont cédé, au bout de
quelques jours, à l'usage du sulfate de quinine.
(Docteur POJOLAT).
* * *
6ème OBSERVATION.
— Suette miliaire compliquée de fièvre
vive, d'agitation et de délire. Mort.
Le nommé C…, âgé de
24 ans, qui faisait assez souvent usage de boissons alcooliques, était
souffrant depuis le 6 mai ; il a continué son travail ordinaire qui
l'obligeait souvent à descendre à la cave.
Dans la nuit du 6 au
7 mai, il est survenu un frisson qui a été suivi de fièvre intense avec rougeur
vive du visage, épigastralgie, coliques, pneumatose gastro-intestinale et
oppression.
La sueur, qui ne
tarde pas à se joindre à ces phénomènes, est abondante à la tête, elle est
modérée sur le reste du corps.
Le 8 matin, la
fièvre et les autres symptômes s'apaisent un peu : le malade éprouve des
picotements sur le visage, le cou et le tronc. Dans la soirée, une éruption
papuleuse abondante couvre le cou et le visage : elle est moins apparente
sur la poitrine.
Le 9 matin, les
docteurs Gagnon, Nivet et Teilhol constatent les symptômes suivants : la
rougeur du visage est vive, la sueur est très-abondante sur ce point,
l'éruption papuleuse et vésiculeuse est confidente sur le cou, un peu moins sur
le visage ; la peau est chaude, le pouls donne 80 pulsations à la
minute : les troubles gastriques et l'oppression n'ont pas cessé.
Dans la soirée, la
fièvre augmente et il survient du délire et de l'agitation.
Le 10 matin, l'état
du malade est à peu près le même. Pendant la messe une domestique consent à
lever ce malade pour faire son lit, un refroidissement a lieu, l'éruption
pâlit ; bientôt la fièvre, le délire et l'agitation augmentent.
Cet état persiste le
lendemain sans amélioration, et le malade meurt à une heure du matin.
Au début ipécacuanha,
puis boissons sudorifiques, potion tonique et diaphorétique.
(Docteurs NIVET et TEILHOL).
* * *
7ème OBSERVATION.
— Suette miliaire grave compliquée de
phlébite, de lymphangite et d'érysipèle phlegmoneux du membre pelvien, droit. —
Formation d'abcès. — Ouverture. — Guérison.
Dégironde, François,
âgé de 53 ans, a présenté, le 28 avril, les symptômes d'une pneumonie :
frisson suivi de point de côté, bruits stéthoscopiques annonçant une pneumonie
à son début. On applique un emplâtre vésicatoire qui calme ces accidents.
Le 1er mai,
embarras gastrique, fièvre et sueurs abondantes avec picotements.
Administration d'un gramme de poudre d'ipécacuanha et de boissons légèrement
sudorifiques.
Le lendemain,
éruption papuleuse confluente qui couvre tout le tronc et une partie des
membres.
Le 3 et le 4, mai,
la fièvre est vive, le pouls à 96 : l'agitation est grande, le délire
complet ; on est obligé de faire maintenir ce malade dans son lit, par
deux hommes.
On administre une
potion antispasmodique et on applique un vésicatoire sur chacune des jambes.
Le 5, les papules se
sont couvertes de vésicules ; de plus, un érysipèle phlegmoneux occupe la
partie postérieure de la jambe droite, et inférieure de la cuisse du même côté.
La veine saphène
interne est engorgée, dure et douloureuse, depuis les parties de la peau qui
sont enflammées, jusqu'au point où elle s'ouvre dans la veine crurale ;
les vaisseaux lymphatiques qui l'accompagnent forment des traînées rouges et
douloureuses.
Une épistaxis qui a
eu lieu au commencement de cette dernière maladie, a beaucoup affaibli ce
malade.
Le 9 mai, l'éruption
miliaire est opaline ; le liquide que contiennent les vésicules est
purulent, un calme relatif s'est établi, le subdelirium nocturne est remplacé
par le délire continu.
Du 9 au 15, l'état
du malade varie peu ; il a plus de fièvre, il est plus agité la nuit ;
c'est surtout quand il est assoupi que le subdelirium se manifeste.
Malgré la présence
des érysipèles de la cuisse et de la jambe, l'éruption suit son cours, et le 14
la desquammation est complète et la peau du tronc a repris sa couleur normale.
Du 14 au 17.
L'inflammation érysipélateuse devient plus profonde, la fluctuation, douteuse
d'abord, devient évidente le 17, et l'on constate la présence d'un abcès
profond dans le mollet.
Cet abcès est ouvert
avec le bistouri.
Quelques jours plus
tard, un abcès s'est formé à la partie inférieure de la cuisse ; il a été
ouvert comme le premier.
La convalescence de
ce malade a été longue, mais il s'est très-bien rétabli
(Docteur POJOLAT.)
Fin du rapport Nivet.
Liste des Aubiérois morts de la suette miliaire en 1874
Cette liste a été
établie à partir des noms et des données cités dans le rapport du docteur Nivet
(dates de décès, âges et sexes des malades décédés), ainsi que des relevés sur
les registres d’état civil d’Aubière effectués par les adhérents du
C.G.H.Aubière.
Sauf mentions contraires, tous
les actes cités ci-dessous ont eu lieu à Aubière.
30 mars – Gilbert Taillandier, 38 ans. Né le 23
novembre 1835, fils d’Etienne et de Françoise Arnaud. Cultivateur. Marié le 19
novembre 1857 à Catherine Joannet. Une fille, née en 1867 (sac)[3].
27 avril – Martin Hervais, 30 ans. Né le 19 mai
1844, fils de François et d’Anne Baile. Cordonnier. Marié le 16 juin 1866 à
Marie Carriat. Deux enfants : Anne (°1869, desc.) et Jean Baptiste (°1873,
desc.[4]).
28 avril – Martin Gioux, 36 ans. Né le 3 juin
1838, fils de Martin et de Marie Théringaud. Cultivateur. Marié le 22 avril
1862 à Marie Bourcheix. Trois enfants : Catherine (°1863, desc.), Alix
(°1870, desc.) et Pierre (°1872, desc.).
6 mai à 6 heures du
matin[5]
– François Breuly, 51 ans. Né le 17
février 1823, fils d’Antoine et Jeanne Noellet. Vigneron. Marié le 30 janvier
1845 à Marie Villevaud. Deux filles : Marguerite (°1847, x à Antoine
Bourcheix, qui suit, desc.) et Jeanne
(°1857, desc.).
8 mai – Antoine Bourcheix, 31 ans. Né le 22
juillet 1843, fils d’Antoine et de Marie Boiry. Cultivateur. Marié le 19
novembre 1864 à Marguerite Breuly. Deux enfants : François (°1868, sac) et
Marie (°1871, desc.).
11 mai à 1 heure du
matin[6]
– Priest Cougout, 24 ans. Né le 9
décembre 1850, fils de Martin et de Françoise Thévenon. Cultivateur. Marié à
Anne Bertrandon (sdc)[7].
12 mai – Antoine Cibert, 44 ans. Né le 19 avril
1829, fils de Gilbert et d’Anne Roddier. Cultivateur. Marié, en secondes noces,
le 7 juillet 1859 à Marguerite Brunel (sdc).
13 mai – Élisabeth Fournial, 33 ans. Née le 26
juin 1841, fille de Claude et de Michelle Murol. Célibataire.
13 mai – Guillaume Souchaud, 36 ans. Né le 21
octobre 1842 à Romagnat (63), fils de jacques et de Jeanne Laverne.
Cultivateur. Marié le 5 avril 1866 à Marie Joannet (sdc), belle-sœur de Gilbert
Taillandier, décédé de la suette miliaire le 30 mars 1874.
13 mai – Ligier Pignol, 38 ans. Né le 28 février
1836, fils de François et de Gabrielle Baile. Cultivateur. Marié le 4 juillet
1859 à Anne Noellet. Deux fils : François (°1860, desc.) et Etienne
(°1863, sac).
13 mai – Michel Cristal, 28 ans. Né le 2
septembre 1847, fils d’Antoine et de Marie Mazen. Cultivateur. Marié le 21 mars
1872 à Jeanne Cheminat. Un fils, Antoine (°1874, desc.).
15 mai – François Bourcheix, 26 ans. Né le 8
juillet 1848, fils d’Amable et de Marie Noellet. Cultivateur. Marié le 15
juillet 1872 à Marie Joannet. Une fille : Marie (°1873, sac).
16 mai – Anne Fineyre, 47 ans. Née le 19 février
1827, fille de François et d’Alix Taillandier. Mariée le 8 février 1849 à
Barthélemy Breuly. Trois enfants : Marie (°1849, sdc.), Ligier (°1861,
desc.) et Marie (°1863, desc.).
16 mai – Jean Fournial, 36 ans. Né le 8 janvier
1837, fils de Claude et de Michelle Murol. Cultivateur et maréchal-ferrant.
Marié le 22 avril 1861 à Angélique Ollier. Une fille, Marguerite (°1862,
desc.).[8]
17 mai – Jeanne Dégironde, 29 ans. Née le 29
décembre 1845, fille de François et de Marie Dégironde. Mariée le 13 avril 1872
à Antoine Cheminat. Un fils, Jean (°1873, sdc).
21 mai – Martin Cassière, 46 ans. Né le 26 mai
1828, fils de Charles et de Marguerite Pignol. Boucher. Marié le 12 février
1855 à Marie Mosnier. Une fille, Marie (°1857, sdc).
26 mai [9]
– Marie Bourget, 44 ans. Née le 2
septembre 1829 à Pouzol (63), fille de Jean et de Marie Massebœuf. Domestique.
Mariée le 2 janvier 1854 à François Moins (+1871). Une fille, Marie (°1854,
desc.).
27 mai – Marie Brun-Bourcheix, 75 ans. Née en
1799 à Romagnat (63), fille d’Etienne Brun et de Françoise Bourcheix. Veuve de
Jean Dégironde, d’où trois enfants : Etienne (°1819, sac), Saturnin
(°1820, desc.) et Françoise (°1826, sdc).
30 mai – Anne Arnaud, 34 ans. Née le 2 août
1840, fille d’Amable et de Marie Hervais. Mariée le 29 août 1867 à Michel
Durand. Un fils, Antoine (°1868, desc.).
© - Cercle généalogique et
historique d’Aubière, 2013
Annotations de Pierre Bourcheix.
Annotations de Pierre Bourcheix.
[1] - Ce rapport résume les observations qui ont été
recueillies par MM. Nivet, Teilhol, Pojolat, Pourcher, docteurs en médecine,
Valude et Mazuel, internes de l'Hôtel-Dieu, qui faisaient partie du service
médical établi à Aubière, pendant l'épidémie de 1874.
[2] - 1875 : erreur d’impression, il s’agit, bien sûr,
de l’année 1874.
[3] - (sac) :
sans alliance connue.
[4] - desc. :
signifie qu’il existe une descendance pour cette personne.
[5] - Son acte de
décès indique « trois heures du soir ».
[6] - Son acte de
décès indique « ce matin à deux heures ».
[7] - (sdc) :
sans descendance connue.
[8] - Famille
Fournial : cette famille a été particulièrement frappée par la suette
miliaire puisque 3 jours avant le décès de Jean, nous avions enregistré celui
de sa sœur, Élisabeth. Qui plus est, une autre de leurs sœurs, Jeanne, décèdera
le 9 juillet suivant, à l’âge de 35 ans. En juillet, l’épidémie est considérée
éteinte. Mais, il est difficile de ne pas liée la mort de Jeanne aux séquelles
de cette épidémie…
[9] - Date de
décès de Marie Bourget : le rapport du docteur Nivet parle du 26 mai. Le
registre des décès d’Aubière, au mois de mai, indique, à la date du 26 mai,
pour le décès de Marie Bourget : « hier soir à quatre heures ».
Donc, le 25 mai.
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