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vendredi 7 juin 2013

Toute la vérité sur la suette miliaire à Aubière (1874) – 2/2



A partir du mois de mars 1874, une maladie, la suette miliaire, s’insinue à Aubière. D’abord en douceur, au point de ne pas inquiéter le médecin du cru, le docteur Teilhol, elle en vient à tuer les malades ! Branle-bas de combat !
Après le passage de l’épidémie, on érige une croix rue Vercingétorix, et l’on parle alors de dizaines de morts.
Depuis, on s’est longtemps penchés sur les registres d’état civil pour constater l’hécatombe, pour se rendre compte finalement que la moyenne des décès en 1874 était conforme à celles des années précédentes. On en vient à douter : parlait-on de victimes malades ou de véritables décès ? Les malades étaient-ils morts à l’extérieur d’Aubière ; si oui, où ? L’hôpital de Clermont aurait-il accepté des malades contagieux, au risque de contaminer tous les vieillards y séjournant ? Le mystère restait entier.
La découverte du rapport du professeur Vincent Nivet, édité en 1881, va nous révéler enfin toute la vérité.[1]

Deuxième partie

Dans cette seconde partie, nous allons voir quelles ont été la marche et la durée de la maladie, ses complications, et quel est le traitement appliqué par les médecins dépêchés sur place. Nous lirons avec attention des observations rédigées par ces médecins sur des cas particuliers nominatifs, conduisant à la mort, mais aussi plus fréquemment à la guérison.
Enfin, nous avons complété le rapport par la liste nominative des victimes de cette épidémie, qui a affecté durablement notre bonne ville d’Aubière, il y a 139 ans.


Marche et durée

La marche, les symptômes et la gravité de la maladie épidémique qui a régné à Aubière ont beaucoup varié.
Au commencement de l'épidémie, les suettes miliaires débutaient par des congestions viscérales ; l'éruption se faisait ensuite et débarrassait les organes internes; puis, si elle était troublée dans sa marche, elle se portait sur les centres nerveux ou les poumons, et se terminait rapidement d'une manière néfaste.
Pendant le mois de mai, quelques malades ont présenté de légers refroidissements ou des frissons quotidiens revenant à la même heure, suivis de réactions fébriles, de chaleurs et de sueurs ; au bout de quelques jours , l'un des accès était compliqué de picotements, le suivant de papules, le troisième de vésicules qui atteignaient successivement le visage , le tronc et les membres.
D'autres fois, c'était l'éruption qui avait lieu par poussées intermittentes, précédées d'une recrudescence de la fièvre, mais sans frisson préliminaire.
Ou bien, c'était un groupe de phénomènes qui diminuaient et augmentaient d'intensité d'une manière périodique. On observait chez ces malades, pendant les paroxysmes : de la céphalalgie, des bouffées de chaleur, des étouffements, de l'épigastralgie et une agitation parfois excessive.
Dans la majorité des cas, la marche de la suette miliaire était irrégulière. Les poussées annoncées par une augmentation de la fièvre, des picotements, étaient suivis de l'apparition de petites papules que surmontaient bientôt des petits points brillants ou des vésicules ; l'éruption était vive, puis elle s'apaisait pour revenir plus vivement en s'étendant à de nouvelles parties du corps, mais sans régularité.
La fièvre et la miliaire étaient généralement de courte durée, mais la convalescence était longue. Cette durée de la maladie a beaucoup varié : sur 50 malades chez lesquels cette circonstance a été exactement notée, nous trouvons que la suette miliaire a parcouru ses diverses périodes, pendant le premier septénaire, dix fois, ce sont les cas les plus légers ; en deux septénaires, 34 fois ; en trois septénaires, 7 fois.
Les décès sont arrivés pendant la première semaine 9 fois, pendant la 2e semaine, 1 fois.

Pronostic

En général, les personnes qui ont continué de travailler alors qu'elles étaient déjà sous l'influence des prodromes de la suette miliaire, celles qui s'étaient fatiguées à soigner et à veiller les malades, celles qui redoutaient la maladie, celles encore qui abusaient des boissons alcooliques, ont été généralement frappées plus gravement que les autres.
Très-souvent, surtout au début, la marche était insidieuse : la maladie ne présentait aucun symptôme grave, puis à l'occasion de la moindre imprudence, d'un refroidissement, l'éruption pâlissait, des phénomènes cérébraux se manifestaient, et les malades succombaient rapidement. La présence du rash était d'un mauvais augure, les sudamina avaient moins d'inconvénient.
L'agitation, l'oppression exagérées ; le délire et les convulsions ont été presque toujours mortels quand ils ont coïncidé avec la décoloration de l'éruption. Le pouls dépassant 130 pulsations à la minute et le thermomètre centigrade montant de 38,39 à 40°, annonçaient un état très-grave.

Terminaisons et complications

Dans les cas légers, la fièvre s'est calmée au bout de 5 à 7 jours ; l'éruption se décolorait graduellement et une desquammation peu prononcée dans certains cas, furfuracée et plus manifeste dans d'autres, indiquait la fin de la maladie. Il restait seulement un peu de faiblesse générale et de dyspepsie.
Lorsque l'éruption pâlissait spontanément ou disparaissait brusquement sous l'influence d'un refroidissement, la maladie se portait rapidement sur le système nerveux central ; il y avait, suivant l'expression des anciens, transport au cerveau ; les malades, quand ils pouvaient analyser leurs sensations, se plaignaient de céphalalgie, de bouffées de chaleur ; leurs yeux s'injectaient, il survenait du délire qui se terminait par le coma et le râle trachéal, ou bien le délire s'accompagnait d'une agitation excessive, de convulsions qui pouvaient prendre le caractère tétanique ; la mort suivait de près ces graves symptômes.
Les phénomènes de congestion pulmonaire avec dyspnée excessive ont été plus rares, mais également très-sérieux.
Quand la maladie se portait, à son début, sur les organes internes et donnait lieu à des bronchites et à des pneumonies congestives, les symptômes de ces maladies s'amélioraient ou disparaissaient quand l'éruption papulo-vésiculeuse se faisait du côté de la peau. Mais cette mobilité des phénomènes morbides rendait le pronostic incertain, car la moindre imprudence supprimait l'éruption et les organes abandonnés, envahis de nouveau, donnaient lieu à des troubles mortels.
Chez un malade qui avait mal à la gorge, la muqueuse palatine était couverte de vésicules. La stomatite et la gingivite ont été également notées.
Un jeune homme de 17 ans, affecté de suette miliaire grave compliquée de pleuro-pneumonie, avec paroxysmes fébriles intermittents, a été traité par la quinine, les préparations antimoniales et le vésicatoîre ; il a été guéri assez promptement.
Chez François Dégironde, une miliaire confluente avec vésicules pleines d'un liquide séro-purulent a coïncidé avec un érysipèle phlegmoneux de la jambe et de la cuisse droites ; la saphène interne et les lymphatiques du même côté étaient engorgés et douloureux ; des abcès se sont formés, M. Pojolat les a ouverts. La maladie, quoique très menaçante à ce moment-là, s'est terminée par la guérison. [Voir plus loin].
On n'a pu faire aucune autopsie.

Traitement

Chez les malades qui offraient des phénomènes intermittents, le sulfate de quinine employé à la dose de 40 à 60 centigrammes par jour, a donné de très-bons résultats ; nous devons reconnaître néanmoins que deux de nos malades, appartenant à cette première catégorie, n'ont pu être sauvés à l'aide de ce moyen thérapeutique.
On administrait, en même temps, les remèdes destinés à combattre les symptômes prédominants (boissons délayantes, antispasmodiques, sudorifiques, dérivatifs).
Lorsque la miliaire n'offrait aucun symptôme de périodicité, on avait recours aux boissons délayantes ou légèrement sudorifiques ; si l'agitation était très-prononcée, on la diminuait à l'aide de l'éther et du musc qu'on associait aux opiacés. L'état de faiblesse exagéré, si fréquent, a été combattu par les préparations de quina. Si des symptômes bronchiques ou pneumoniques s'ajoutaient à la suette miliaire, le kermès uni à l'opium était prescrit.
Lorsque, par suite d'imprudence ou sans cause connue, l'éruption pâlissait notablement ou disparaissait, les sinapismes, le marteau de Mayor, les bains de vapeur étaient employés ; on administrait en même temps des boissons sudorifiques et des potions renfermant de l'acétate d'ammoniaque et des toniques.
Presque tous les individus chez lesquels la maladie était sérieuse ou grave, ont présenté, pendant la convalescence, de la dyspepsie, un état de faiblesse générale et quelquefois d'anémie, auxquelles on opposait les boissons amères, le vin de quina après les repas et quelquefois les ferrugineux.
Enfin le bain sédatif a été administré, vers le milieu et la fin de l'épidémie, par un médecin étranger au service médical, qui l'a non seulement employé à Aubière mais aussi à Clermont.
Voici les renseignements qui m'ont été communiqués sur ce genre de médication.
Mme B., de Clermont, âgée d'environ 56 ans, a été atteinte de pleuro-pneumonie dans la nuit du 17 au 18 mai ; le 24, la maladie s'est compliquée d'une sensation de froid, puis il est survenu une éruption miliaire. Le 30, on a mis cette dame dans un bain sédatif ; à dater de ce moment, elle est allée de mal en pis et le lendemain elle est morte.
A Aubière, la femme F. B., âgée de 47 ans, a été également plongée dans un bain sédatif le 16 mai, elle est morte avant qu'on ait eu le temps de la sortir de l'eau.
Quelques autres malades ont pu être traités par cette médication, sans qu'aucun d'eux n’ait succombé.
Afin de donner une idée des variétés de forme que la miliaire a présentée pendant la durée de l'épidémie d'Aubière, nous allons reproduire ici quelques-unes des Observations recueillies par les médecins chargés du service médical.

* * *

1ère OBSERVATION. — Suette miliaire avec fièvre, sueurs abondantes, céphalalgie, agitation, bouffées de chaleur, épigastralgie, oppression, épistaxis : guérison.

Marie Blanc, âgée de 17 ans, est d'une bonne constitution ; elle avait mal à la tête depuis le 17 mai, lorsque, le 20 du même mois, elle se plaignit d'une forte chaleur et d'une céphalalgie plus vive. La nuit suivante elle fut très-agitée et des sueurs abondantes se déclarèrent ; les urines étaient rouges et n'étaient pas diminuées.
Le 21 matin, elle était dans un bain de sueur avec la face rouge et congestionnée et la langue blanche ; la céphalalgie était intense, le pouls donnait 76 pulsations à la minute. La température s'élevait à +38,5 (potion tonique, sirop d'éther). — On recommande de diminuer un peu les couvertures qui sont trop épaisses.
Le soir moins de céphalalgie, mais il est survenu de la pesanteur à l'épigastre et des borborygmes ; pouls à 80 p., température à 57°,8. Pendant la nuit : légère épistaxis, picotements sur tout le corps, sommeil impossible.
Le 22 matin, tout le corps, moins le cuir chevelu et les mains, est couvert de papules rouges ; les vésicules sont peu nombreuses, les douleurs ont disparu, le pouls donne 80 pulsations, le thermomètre est à 37°,9. Le soir, bouffées de chaleur, céphalalgie, nouvelle épistaxis; pouls à 90, température +38°,2.
Le 23, l'éruption vésiculeuse de la tète, du cou et de la poitrine a augmenté, le pouls et la température sont les mêmes.
Le soir, réapparition des bouffées de chaleur, de la céphalalgie : picotements, insomnie.
Le 24, mouvement fébrile plus intense, pouls à 115, température à 38°,8, céphalalgie moins forte, petite douleur à la base de la poitrine pendant l'inspiration.
Le 25, peu de sueur, pouls à 100 pulsations, température à +38°,7. De midi à 4 heures, bouffées de chaleur, céphalalgie, constriction épigastrique, borborygmes, besoins fréquents d'uriner, mixtion accompagnée de sensation de cuisson ; la nuit est agitée.
Le 26, amélioration ; la malade va à la garde-robe, la langue est toujours blanche ; pouls à 110, température à +37°,8. Le soir, agitation, épistaxis abondante, faiblesse consécutive, pouls petit, dépressible. (Potion au perchlorure de fer).
Le 27, le pouls s'est relevé, la face palmaire du doigt présente des vésicules nombreuses ; le pouls donne 92 pulsations et le thermomètre +38°.
Le 28, l'éruption s'affaisse, elle est moins rouge, la desquammation commence, le pouls est descendu à 84 pulsations ; le thermomètre est à 37°,8. La nuit a été calme, la malade a sommeillé.
Le 29, appétit revenu, langue moins saburrale, pouls à 75, température à 37°,9. La desquammation continue ; bon sommeil.
Le 30, pouls à 76, température à +37°,2.
Le 1er, la résolution est complète, la desquammation est presque partout achevée, la malade un peu faible est en convalescence.

(MAZUEL).

* * *

2ème OBSERVATION. — Suette miliaire avec sueurs abondantes, fièvre assez vive, nausées, vomissements, céphalalgie légère, bouffées de chaleur, rêves pénibles, subdelirium passager, palpitations fortes. Guérison.

Maillot-Dépaillet, femme âgée de 51 ans, est sujette, depuis qu'elle a cessé d'être réglée, à des bouffées de chaleur et à quelques troubles nerveux peu importants.
Depuis le 18 mai, elle ressent de la faiblesse dans les jambes, de la céphalalgie, une courbature générale. Elle se plaint d'avoir éprouvé des frissons suivis de nausées, sans vomissements. Malgré ces symptômes, elle continue de s'occuper de l'ouvrage de la maison.
Le 22, elle est plus fatiguée, la langue est saburrale, l'appétit est diminué, les nausées persistent, les selles sont régulières, les urines de couleur normale ne sont pas diminuées ; les sueurs sont abondantes au moment de l'examen du médecin. Il existe déjà une éruption rouge prononcée sur la poitrine, un peu sur les bras ; il y a en outre des démangeaisons intenses. Le pouls donne 100 pulsations, la température est à 38°,2.
Le 25, la nuit a été calme, la malade se trouve mieux que la veille, la soif est modérée, la langue est bonne, l'appétit est un peu revenu. Hier, la chaleur à la peau et les sueurs ont été considérables, pas de suffocation. Un certain nombre de papules ayant leur siège sur la face et la poitrine sont surmontées de petites vésicules. Pouls à 84, température à 36°,8.
Le 24, quelques bouffées de chaleur, peu de céphalalgie, sueurs peu copieuses, quelques nausées, pouls à 60 pulsations, température à 36°,4 ; somme toute, l'amélioration persiste.
Dans la journée, la malade mange un peu trop, son repas est suivi de fatigue générale, de frissons dans le dos, de palpitations de cœur, de bouffées de chaleur à la tête ; elle a des rêves très-pénibles qui ont déterminé du subdelirium ; il y avait en même temps des sueurs abondantes et des démangeaisons.
Une nouvelle éruption s'est faite sur la poitrine et l'épigastre. Le pouls est monté à 80 pulsations et le thermomètre à 37°,5.
Entrée en convalescence le 27 mai.

(POJOLAT et VALUDE).

* * *

3ème OBSERVATION. — Suette miliaire grave, à forme intermittente ; augmentation, le soir et pendant la nuit, de la fièvre et de l'agitation ; constriction épigastrique. Guérison.

Le docteur Teilhol, qui est d'une bonne constitution et dans la force de l'âge, exerce la médecine à Aubière. Il avait la confiance du plus grand nombre des habitants. Lorsque la suette devint épidémique, on ne lui laissa plus ni trêve le jour, ni repos la nuit. Il devait, étant ainsi surmené, payer inévitablement son tribut à l'épidémie.
Dans la soirée du 15 mai 1875[2], ce médecin fut pris, en revenant de ses visites du soir, d'une extinction de voix presque complète ; il ressentit, en même temps, de légers frissons le long de la colonne vertébrale ; il éprouvait déjà, depuis six jours, du dégoût pour les aliments, quelques nausées et beaucoup de fatigue.
Le 16, à 2 heures du malin, il se réveilla couvert de sueur et ayant une fièvre assez vive. Son confrère Pojolat, étant installé chez lui, il prit la sage détermination de se faire transporter à Clermont, où il arriva à 8 heures du matin.
Le même jour, avant midi, un frisson intense se manifesta, une réaction fébrile lui succéda, mais le pouls ne dépassa point 80 pulsations à la minute.
La sueur fut continue et modérée ; pendant la nuit, on observa des alternatives de sommeil et d'agitation.
Le 17 matin : augmentation de la fièvre, pouls à 96, langue saburrale ; on aperçoit quelques rougeurs sur le devant du cou et le haut de la poitrine ; à 6 heures du soir, la fièvre augmente, pouls à 100 ; la sueur n'est pas aussi forte que la veille, l'agitation et l'oppression sont très-grandes, la soif est vive, les urines très-claires el peu colorées ; une éruption papuleuse couvre le cou el la poitrine.
Le 18, à 2 heures du matin, peau sèche et chaude, oppression forte, agitation extrême ; on a de la peine à maintenir le malade dans son lit.
La potion éthérée, les frictions sèches sur toutes les parties du corps, les sinapismes ne modifient point l'état du malade et ne ramènent pas le calme.
L'éruption pâlit déplus eu plus, l'oppression est plus grande, la respiration est courte el fréquente. Le malade, qui étouffe, fait ouvrir les portes et les croisées. L'épigastralgie fait des progrès incessants et se change en une véritable constriction ; le pouls est très fréquent, la peau reste sèche.
A trois heures du matin, les docteurs Bourgade et Gagnon sont appelés, ils font donner une douche de vapeur : elle est suivie d'une poussée énorme du côté de la peau ; la figure se congestionne, les mains se gonflent et rougissent, l'épigastralgie persiste néanmoins et l'orthopnée devient extrême ; le trismus vient se joindre aux autres phénomènes : l'asphyxie paraît imminente.
On promène alors le marteau de Mayor sur la région de l'estomac. Sous l'influence de ce remède, la dyspnée diminue, la contraction tétanique des muscles du visage disparait, la respiration devient libre et le malade s'assoupit.
A ce moment, une éruption confluente d'un rouge foncé, couvre tout le corps, mais la peau est à peine humide ; elle le devient davantage dans la journée.
Le matin, à sept heures et demie, les docteurs Bourgade, Gagnon et Nivet sont auprès du malade et redoutent pour M. Teilhol un nouvel accès nocturne grave, comme on en a observé chez quelques malades d'Aubière ; ils se décident à employer le sulfate de quinine. Le malade accepte ce remède sans hésiter, et il prend, en plusieurs fois, un gramme de ce médicament dans la soirée.
Un emplâtre vésicatoire est appliqué au mollet, et l'on continue l'usage d'une potion calmante contenant du musc et de l'éther.
La première partie de la nuit suivante est assez bonne, on note seulement un peu de subdelirium et d'agitation. Mais, vers deux heures du matin, la fièvre augmente, la peau devient moins humide, le malade a de la peine à réunir ses idées ; il prononce de temps en temps des paroles incohérentes, l'agitation et l'oppression, quoique moins grandes que pendant la nuit précédente, sont plus fortes que pendant le jour.
Le 19, à cinq heures du matin, nouvelle douche de vapeurs : la sueur arrive, l'éruption se complète el le subdelirium cesse. Il reste seulement de la faiblesse el des bourdonnements d'oreilles.
Le 20, la matinée a été bonne, l'après-midi encore meilleure.
Pour maintenir cet état de calme on prescrit du sirop de chloral qui est mal supporté. Le sulfate de quinine est continué, on revient alors à l'usage du musc et de l'éther.
Malgré l'amélioration obtenue, le malade est inquiet, le pouls reste à 106, l'éruption est incomplète, beaucoup d'élevures ressemblent plutôt à des sudamina qu'à de véritables vésicules ; il redoute une nouvelle crise pour la nuit suivante, heureusement ses craintes ne se réalisent pas.
Le 21, le malade va mieux, il prend un bouillon, l'éruption vésiculeuse devient blanchâtre. L'amélioration continue du 22 au 24.
Dans la nuit du 24 au 25 le malade est moins bien, cependant le pouls ne dépasse pas 88 pulsations à la minute ; le malade se plaint d'avoir de la dyspepsie, quelques crampes d'estomac et beaucoup de faiblesse.
Viande crue et vin de quina Laroche.
Les derniers symptômes de la maladie se dissipent rapidement, et le 5 juin le docteur Teilhol part pour la campagne, d'où il est revenu très-bien portant le 21 juin suivant.

(Docteur NIVET.)

* * *

4ème OBSERVATION. — Suette miliaire, avec sueurs abondantes, paroxysmes précédés de frissons pendant la nuit ; la fièvre augmente peu, mais il y a de l'agitation, de la céphalalgie et des suffocations. Guérison.

Catherine Arnaud-Chabre, femme âgée de 48 ans, sentit en se levant, le 18 mai, une légère céphalalgie et un peu de fatigue. Elle se rendit, malgré cela, au ruisseau où elle lava du linge. Dans la soirée, elle fut atteinte de frissons qui furent suivis de bouffées de chaleur au visage, de pesanteur à l'estomac et d'une oppression forte ; elle dut se mettre au lit.
Le 19 matin, on la trouve inondée de sueur ; il est vrai que ses couvertures sont un peu trop épaisses ; l'appétit est diminué, la fièvre est assez forte, le pouls est à 100 pulsations et la température à +37° 5. (Potion tonique et dans l'intervalle, sirop d'éther).
Le lendemain, le mouvement fébrile est à peu près le même ; la malade se plaint de ressentir des picotements dans les épaules et les bras.
Les frissons se renouvellent pendant la nuit, ils sont suivis d'agitation et de bouffées de chaleur. Le nombre des pulsations du cœur et la température de la peau n'ont pas changé.
Le 21 : cessation des douleurs, éruption de papules et de vésicules sur le cou, la poitrine, le dos, les bras et les cuisses ; les sueurs ont diminué.
Pouls à 68, température à 37°,4.
Le 22, à 4 heures du matin, les frissons sont revenus accompagnés de céphalalgie, d'agitation, de lumbago et de suffocations ; une amélioration passagère a eu lieu vers 11 heures ; les malaises ont reparu vers deux heures et demie du soir. Le pouls est normal pour la fréquence, et la température est restée la même. (On administre 0,40 cent. de sulfate de quinine).
Le 25, le frisson revient suivi d'un accès de fièvre, le pouls remonte à 80 pulsations, la température est à 37°,8 ; la malade se plaint de ressentir des picotements et des bouffées de chaleur.
Une nouvelle éruption s'est faite, le nombre des papules et des vésicules de la poitrine et du dos a augmenté.
Le 24, à 5 heures du matin, nouveaux frissons avec agitation et picotements dans les seins ; pouls à 76, température à 37°,7.
On continue l'usage du sulfate de quinine 0 gr. 40.
La malade se plaint d'éprouver des bourdonnements d'oreilles.
Le 25, à cinq heures et demie du matin, le frisson revient encore compliqué d'épigastralgie, de picotements dans le sein droit ; le pouls donne 72 pulsations, le thermomètre 37°,2.
La nuit suivante a été calme.
Le 26, on observe quelques bouffées de chaleur, le pouls est normal, l'éruption très légère a disparu, la desquammation est presqu'insensible.
L'appétit commence à revenir, le sommeil est bon.
Le 27, il reste un peu de faiblesse.
Le 2 juin, la malade commence à travailler.

(MAZUEL.)

* * *

5ème OBSERVATION. — Suette miliaire à forme périodique, suivie d'une fièvre intermittente. Sulfate de quinine. Guérison tardive.

Bruly-Chabre, mariée, âgée de 43 ans, est fatiguée depuis trois jours ; elle a été obligée de s'aliter le 14 mai. Elle avait, ce jour-là, des faiblesses, des douleurs au niveau de la ceinture, de légers frissons ; la langue était bonne, pas de trace d'éruption, légère moiteur, pouls à 96. Cet état se maintient sans changements notables du 14 au 19 mai.
Le 20, la malade présente de la fièvre, un pouls plein et fort à 94 ; la peau est moite, l'appétit est nul, le sommeil est souvent interrompu par des rêvasseries ; elle a peur quand elle se réveille, les suffocations sont fréquentes, elle a des alternatives de chaleur et de frissons, les urines ne sont pas diminuées, une évacuation alvine a eu lieu (Bourrache, poudre de Dower, bouillon mêlé d'un peu de vin).
Le 21, insomnie et suffocations pendant la nuit, vomissements glaireux mêlés de bile. Une éruption discrète de papules s'est manifestée. On remarque, sur certains points, de gros sudamina ; les picotements n'ont pas cessé. Langue assez bonne, pouls à 90.
Les frissons n'ont pas reparu, mais les vomissements se sont renouvelés pendant la nuit, (Suppression de la poudre de Dower).
On administre la quinine.
Le 22 : fièvre, agitation, nuit mauvaise, peau moite ; les papules sont couvertes de vésicules de miliaire, mais la rougeur de la peau est moins vive.
Pendant la nuit suivante, état de faiblesse prononcé, sueurs abondantes, anorexie, pouls à 80. (On continue le sulfate de quinine).
La nuit du 22 au 25 a été mauvaise ; après quelques moments de sommeil, réveil en sursaut ; à quatre heures, menace de syncope, nausées, toux, l'éruption pâlit. Pouls à 75, température à +37°,2.
Le 24 matin, la nuit précédente a été très-pénible: fièvre, chaleur vive, sueur peu abondante, nausées, suffocations, selles normales ; l'éruption s'est étendue aux mains, pouls à 72 , température à 37°,2.
Le 25. Pendant la nuit précédente, un frisson suivi d'une chaleur intense et de sueurs a marqué le début de la fièvre et cependant la malade prend, matin et soir 0,40 centigrammes de sulfate de quinine depuis le 22 mai. Les suffocations ont cessé, mais le sommeil a manqué; la malade se plaint de tintements d'oreilles, de bruits dans la tête, de surdité. Vers trois heures du matin, nausées.
L'éruption a cessé, la desquammalion s'opère.
Le 26, la nuit a été bonne. Entrée en convalescence, en ce qui concerne la miliaire : mais la malade a conservé des accès de fièvre intermittente qui ont cédé, au bout de quelques jours, à l'usage du sulfate de quinine.

(Docteur POJOLAT).

* * *

6ème OBSERVATION. — Suette miliaire compliquée de fièvre vive, d'agitation et de délire. Mort.

Le nommé C…, âgé de 24 ans, qui faisait assez souvent usage de boissons alcooliques, était souffrant depuis le 6 mai ; il a continué son travail ordinaire qui l'obligeait souvent à descendre à la cave.
Dans la nuit du 6 au 7 mai, il est survenu un frisson qui a été suivi de fièvre intense avec rougeur vive du visage, épigastralgie, coliques, pneumatose gastro-intestinale et oppression.
La sueur, qui ne tarde pas à se joindre à ces phénomènes, est abondante à la tête, elle est modérée sur le reste du corps.
Le 8 matin, la fièvre et les autres symptômes s'apaisent un peu : le malade éprouve des picotements sur le visage, le cou et le tronc. Dans la soirée, une éruption papuleuse abondante couvre le cou et le visage : elle est moins apparente sur la poitrine.
Le 9 matin, les docteurs Gagnon, Nivet et Teilhol constatent les symptômes suivants : la rougeur du visage est vive, la sueur est très-abondante sur ce point, l'éruption papuleuse et vésiculeuse est confidente sur le cou, un peu moins sur le visage ; la peau est chaude, le pouls donne 80 pulsations à la minute : les troubles gastriques et l'oppression n'ont pas cessé.
Dans la soirée, la fièvre augmente et il survient du délire et de l'agitation.
Le 10 matin, l'état du malade est à peu près le même. Pendant la messe une domestique consent à lever ce malade pour faire son lit, un refroidissement a lieu, l'éruption pâlit ; bientôt la fièvre, le délire et l'agitation augmentent.
Cet état persiste le lendemain sans amélioration, et le malade meurt à une heure du matin.
Au début ipécacuanha, puis boissons sudorifiques, potion tonique et diaphorétique.

(Docteurs NIVET et TEILHOL).

* * *

7ème OBSERVATION. — Suette miliaire grave compliquée de phlébite, de lymphangite et d'érysipèle phlegmoneux du membre pelvien, droit. — Formation d'abcès. — Ouverture. — Guérison.

Dégironde, François, âgé de 53 ans, a présenté, le 28 avril, les symptômes d'une pneumonie : frisson suivi de point de côté, bruits stéthoscopiques annonçant une pneumonie à son début. On applique un emplâtre vésicatoire qui calme ces accidents.
Le 1er mai, embarras gastrique, fièvre et sueurs abondantes avec picotements. Administration d'un gramme de poudre d'ipécacuanha et de boissons légèrement sudorifiques.
Le lendemain, éruption papuleuse confluente qui couvre tout le tronc et une partie des membres.
Le 3 et le 4, mai, la fièvre est vive, le pouls à 96 : l'agitation est grande, le délire complet ; on est obligé de faire maintenir ce malade dans son lit, par deux hommes.
On administre une potion antispasmodique et on applique un vésicatoire sur chacune des jambes.
Le 5, les papules se sont couvertes de vésicules ; de plus, un érysipèle phlegmoneux occupe la partie postérieure de la jambe droite, et inférieure de la cuisse du même côté.
La veine saphène interne est engorgée, dure et douloureuse, depuis les parties de la peau qui sont enflammées, jusqu'au point où elle s'ouvre dans la veine crurale ; les vaisseaux lymphatiques qui l'accompagnent forment des traînées rouges et douloureuses.
Une épistaxis qui a eu lieu au commencement de cette dernière maladie, a beaucoup affaibli ce malade.
Le 9 mai, l'éruption miliaire est opaline ; le liquide que contiennent les vésicules est purulent, un calme relatif s'est établi, le subdelirium nocturne est remplacé par le délire continu.
Du 9 au 15, l'état du malade varie peu ; il a plus de fièvre, il est plus agité la nuit ; c'est surtout quand il est assoupi que le subdelirium se manifeste.
Malgré la présence des érysipèles de la cuisse et de la jambe, l'éruption suit son cours, et le 14 la desquammation est complète et la peau du tronc a repris sa couleur normale.
Du 14 au 17. L'inflammation érysipélateuse devient plus profonde, la fluctuation, douteuse d'abord, devient évidente le 17, et l'on constate la présence d'un abcès profond dans le mollet.
Cet abcès est ouvert avec le bistouri.
Quelques jours plus tard, un abcès s'est formé à la partie inférieure de la cuisse ; il a été ouvert comme le premier.
La convalescence de ce malade a été longue, mais il s'est très-bien rétabli

(Docteur POJOLAT.)

Fin du rapport Nivet.



Liste des Aubiérois morts de la suette miliaire en 1874

Cette liste a été établie à partir des noms et des données cités dans le rapport du docteur Nivet (dates de décès, âges et sexes des malades décédés), ainsi que des relevés sur les registres d’état civil d’Aubière effectués par les adhérents du C.G.H.Aubière.

Sauf mentions contraires, tous les actes cités ci-dessous ont eu lieu à Aubière.

30 mars – Gilbert Taillandier, 38 ans. Né le 23 novembre 1835, fils d’Etienne et de Françoise Arnaud. Cultivateur. Marié le 19 novembre 1857 à Catherine Joannet. Une fille, née en 1867 (sac)[3].

27 avril – Martin Hervais, 30 ans. Né le 19 mai 1844, fils de François et d’Anne Baile. Cordonnier. Marié le 16 juin 1866 à Marie Carriat. Deux enfants : Anne (°1869, desc.) et Jean Baptiste (°1873, desc.[4]).

28 avril – Martin Gioux, 36 ans. Né le 3 juin 1838, fils de Martin et de Marie Théringaud. Cultivateur. Marié le 22 avril 1862 à Marie Bourcheix. Trois enfants : Catherine (°1863, desc.), Alix (°1870, desc.) et Pierre (°1872, desc.).

6 mai à 6 heures du matin[5]François Breuly, 51 ans. Né le 17 février 1823, fils d’Antoine et Jeanne Noellet. Vigneron. Marié le 30 janvier 1845 à Marie Villevaud. Deux filles : Marguerite (°1847, x à Antoine Bourcheix, qui suit, desc.) et Jeanne (°1857, desc.).

8 mai – Antoine Bourcheix, 31 ans. Né le 22 juillet 1843, fils d’Antoine et de Marie Boiry. Cultivateur. Marié le 19 novembre 1864 à Marguerite Breuly. Deux enfants : François (°1868, sac) et Marie (°1871, desc.).

11 mai à 1 heure du matin[6]Priest Cougout, 24 ans. Né le 9 décembre 1850, fils de Martin et de Françoise Thévenon. Cultivateur. Marié à Anne Bertrandon (sdc)[7].

12 mai – Antoine Cibert, 44 ans. Né le 19 avril 1829, fils de Gilbert et d’Anne Roddier. Cultivateur. Marié, en secondes noces, le 7 juillet 1859 à Marguerite Brunel (sdc).

13 mai – Élisabeth Fournial, 33 ans. Née le 26 juin 1841, fille de Claude et de Michelle Murol. Célibataire.

13 mai – Guillaume Souchaud, 36 ans. Né le 21 octobre 1842 à Romagnat (63), fils de jacques et de Jeanne Laverne. Cultivateur. Marié le 5 avril 1866 à Marie Joannet (sdc), belle-sœur de Gilbert Taillandier, décédé de la suette miliaire le 30 mars 1874.

13 mai – Ligier Pignol, 38 ans. Né le 28 février 1836, fils de François et de Gabrielle Baile. Cultivateur. Marié le 4 juillet 1859 à Anne Noellet. Deux fils : François (°1860, desc.) et Etienne (°1863, sac).

13 mai – Michel Cristal, 28 ans. Né le 2 septembre 1847, fils d’Antoine et de Marie Mazen. Cultivateur. Marié le 21 mars 1872 à Jeanne Cheminat. Un fils, Antoine (°1874, desc.).

15 mai – François Bourcheix, 26 ans. Né le 8 juillet 1848, fils d’Amable et de Marie Noellet. Cultivateur. Marié le 15 juillet 1872 à Marie Joannet. Une fille : Marie (°1873, sac).

16 mai – Anne Fineyre, 47 ans. Née le 19 février 1827, fille de François et d’Alix Taillandier. Mariée le 8 février 1849 à Barthélemy Breuly. Trois enfants : Marie (°1849, sdc.), Ligier (°1861, desc.) et Marie (°1863, desc.).

16 mai – Jean Fournial, 36 ans. Né le 8 janvier 1837, fils de Claude et de Michelle Murol. Cultivateur et maréchal-ferrant. Marié le 22 avril 1861 à Angélique Ollier. Une fille, Marguerite (°1862, desc.).[8]

17 mai – Jeanne Dégironde, 29 ans. Née le 29 décembre 1845, fille de François et de Marie Dégironde. Mariée le 13 avril 1872 à Antoine Cheminat. Un fils, Jean (°1873, sdc).

21 mai – Martin Cassière, 46 ans. Né le 26 mai 1828, fils de Charles et de Marguerite Pignol. Boucher. Marié le 12 février 1855 à Marie Mosnier. Une fille, Marie (°1857, sdc).

26 mai [9]Marie Bourget, 44 ans. Née le 2 septembre 1829 à Pouzol (63), fille de Jean et de Marie Massebœuf. Domestique. Mariée le 2 janvier 1854 à François Moins (+1871). Une fille, Marie (°1854, desc.).

27 mai – Marie Brun-Bourcheix, 75 ans. Née en 1799 à Romagnat (63), fille d’Etienne Brun et de Françoise Bourcheix. Veuve de Jean Dégironde, d’où trois enfants : Etienne (°1819, sac), Saturnin (°1820, desc.) et Françoise (°1826, sdc).

30 mai – Anne Arnaud, 34 ans. Née le 2 août 1840, fille d’Amable et de Marie Hervais. Mariée le 29 août 1867 à Michel Durand. Un fils, Antoine (°1868, desc.).

© - Cercle généalogique et historique d’Aubière, 2013
Annotations de Pierre Bourcheix.






[1] - Ce rapport résume les observations qui ont été recueillies par MM. Nivet, Teilhol, Pojolat, Pourcher, docteurs en médecine, Valude et Mazuel, internes de l'Hôtel-Dieu, qui faisaient partie du service médical établi à Aubière, pendant l'épidémie de 1874.
[2] - 1875 : erreur d’impression, il s’agit, bien sûr, de l’année 1874.
[3] - (sac) : sans alliance connue.
[4] - desc. : signifie qu’il existe une descendance pour cette personne.
[5] - Son acte de décès indique « trois heures du soir ».
[6] - Son acte de décès indique « ce matin à deux heures ».
[7] - (sdc) : sans descendance connue.
[8] - Famille Fournial : cette famille a été particulièrement frappée par la suette miliaire puisque 3 jours avant le décès de Jean, nous avions enregistré celui de sa sœur, Élisabeth. Qui plus est, une autre de leurs sœurs, Jeanne, décèdera le 9 juillet suivant, à l’âge de 35 ans. En juillet, l’épidémie est considérée éteinte. Mais, il est difficile de ne pas liée la mort de Jeanne aux séquelles de cette épidémie…
[9] - Date de décès de Marie Bourget : le rapport du docteur Nivet parle du 26 mai. Le registre des décès d’Aubière, au mois de mai, indique, à la date du 26 mai, pour le décès de Marie Bourget : « hier soir à quatre heures ». Donc, le 25 mai.

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