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mardi 11 juin 2013

Journal économique de Jean-Baptiste André - 65



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 65
Janvier et Février 1798


Janvier et février 1798
[Page 68]

Prix des denrées : froment 19£ ; seigle 13£ 10s ; orge 9£ ; vin 6£ 10s

1- J’ai fait un voyage à St-Cirgues pour la rentrée des payements pendant l’absence de Jean Gay, qui a demeuré à Clermont pour se faire faire l’opération de l’amputation d’un doigt. J’ai fait avec les fermiers le compte des tailles qu’ils se trouvaient devoir pour l’an cinq et la seconde moitié de l’an quatre. J’ai perçu des arrérages de rentes et arrêté les comptes de ceux qui n’ont pas payé, l’année étant très mauvaise à cause de la grêle qui a emporté la vendange. J’ai fait faire par les citoyens Joanny et Gay, commissaires nommés par l’administration de Champeix, le procès-verbal de séquestre en vertu d’un arrêté du département sur la portion appartenant à ma mère. J’ai fait ratifier par Desribes les numéros … [en blanc] de la liève des rentes.

2- J’ai envoyé à Paris, au cen Bélamy (1), une procuration pour parvenir à la liquidation définitive des rentes que nous avons sur le trésor public.

3- J’ai reçu les comptes du citoyen Thiolier sur les rentes qu’il a perçu. Il a fait tant pour ma mère que pour moi : une recette totale de 1.047£ 17s. Sur quoi, il avait précédemment payé pour deux procuration, 6£ au citoyen Leblanc, suivant son état de frais, 35£ 19s pour ma mère, 35£ 10s au citoyen Costes, 63£ 15s au citoyen Chassagne, pour l’acte de Mme d’Ennezat, 36£ au citoyen Ducrohet, 5£ à ma mère sur les rentes, 155£ 6 pour frais de ratification, prélevé 16£ 15. Reste 1.031£ 2s. Sur quoi, après avoir prélevé le dixième, il reste 928£ ; et, après avoir fait compte de ce qu’il avait payé, plus 36£ pour les frais du citoyen Thiolier, il m’a remis le surplus.

4- Le commissaire du canton d’Aubière s’est transporté dans la maison d’Aubière pour y faire un procès-verbal à raison du séquestre à apposer sur les biens des ascendants d’émigrés. Ce procès-verbal a été purement négatif, attendu qu’il n’y avait pas lieu à l’application de la loi.

Plants de chanvre

5- J’ai réduit la ferme du chanvre de la garenne à 230£ au lieu de 320£ à raison de la grande sécheresse, n’y ayant eu en tout que cinq quintaux de chanvre et deux septiers émine de chènevis. (2)

6- J’ai acheté à la foire des provisions un cheval de charrette pour St-Cirgues, d’une assez haute taille, poil bay, âgé de six ans. Il coûte dix-huit louis. J’y ai aussi acheté deux cochons, un pour St-Cirgues, l’autre pour Aubière, cinquante livres pièce, et des arbres sauvageons à 4 et 5£ la douzaine.

7- J’ai fait porter à Aubière, dans le grand sallon [!], le grain provenant de ma ferme de Noyers, consistant en cent septiers dont 50 seigle, 17 conseigle, 8 froment et 25 orge. Le tout estimé à cent septiers valeur de seigle.

8- J’ai fait planter à Noyers, au-dessous de la grande vigne, et dans la partie la plus haute de la terre, douze œuvres de vigne, partagées en quatre carreaux. Il s’y est mis environ six milliers de maillots, que j’ai pris à Aubière, de l’espèce appelée le gamet. Je la fais travailler à Lamaire. Il s’y est mis pour la planter une quarantaine de journées.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – cen Bélamy : lire citoyen Bélamy.
(2) – Chènevis : la graine de chanvre, qui sert à fabriquer de l’huile d’éclairage. Jadis, l’huile de chènevis remplaçait l’huile de noix, chez les plus pauvres, au moment des disettes.



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