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mardi 18 septembre 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 27



1790-1842

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Épisode 27
Novembre 1792


Novembre 1792
[Page 30]

Prix des denrées : bled 48£ ; froment 54£ ; vin vieux vendu 8£ ; vin nouveau 6£ 10

[Vous noterez la formidable augmentation du prix des denrées depuis quelques mois. La Révolution n'a malheureusement pas rempli les greniers...]

1- On cueille les carottes que l’on a mis en terre dans un creux recouvertes de paille et de terre et de la balle par-dessus. On a arraché les cardes d’artichaux et on les a mises dans le sable sans les empailler. On a mis aussi les pastenades (1) et on a piqué les choux fleurs dans le cuvage l’un devant l’autre en recouvrant les racines de sable.

2- On a donné au meunier d’en bas quelques vergnes et autres arbres pour mettre l’eau à son moulin, l’inondation ayant abattu sa pélière.

3- On a fait faire la rase de la grande terre, le long du chemin. On a bouché le passage qu’on y avait pratiqué. On a détourné l’eau dans la rase, et on fera semer le rebord dans toute la longueur.

4- Les semailles ont été finies le douze de ce mois ; on a mis en tout dix huit septiers.

5- On a tiré le 10 le petit vin de la cuve d’Aubière que l’on a mis dans deux poinçons (2) pour la boisson des valets qui n’en ont plus, et on a remis de l’eau par-dessus jusqu’à ce que le mat baigne pour en faire un second.

6- On a tiré le 20 le petit vin de la cuve de Clermont qui en a fait deux pièces que l’on encavera à Aubière ; et on a remis de l’eau par-dessus.

"On laboure le haut de la grande terre..."

7- On laboure le haut de la grande terre pour être semée en pamoule.

8- On bat à la grange les menues graines froment orge fèves, que les rats endommageaient.
On a buté et couvert de fumier les artichauds soit à Aubière soit à Noyers, et on a mis à la cave la salade frisée du jardin.

9- J’ai fait un échange avec Chandèze de la Velle. Je lui ai donné le champ du petit ruisseau et celui de fonte contenant tous deux 25 quartonnées et demi, et il m’a donné 28 quartonnées à St Vincent au terroir de la caille. J’en ai affermé à Vincent Ranchou et Charles Sabatier vingt quartonnées moyennant 4sers 4ons ; je lui ai donné sept noyers de plus qu’il aurait.

10- J’ai planté à St Cirgues presque toutes les bornes qui manquaient et j’ai achevé toutes les affermes qui montent à 3sers 4ons froment, 54sers conseigle, 26sers 4ons orge, 8sers avoine, total 92sers, cent bottes de paille, cinquante gluys, quinze journées à bras, deux journées de cheval, quatre paires de poulets, les noix aux deux thiers, six journées de vaches, deux sacs de raves, les prés raza du tuel et du lavou à la moitié.

11- On a sorti les pièces qui contenaient le vin vieux qui était à Clermont au nombre de quatre et deux poinçons, lesquels seront défoncés après les avoir laissé sécher.

12- On a tiré le 2ond (3) petit vin d’Aubière, il y en a eu environ 60 pots du 2ond ; il y en a eu en tout quatre pièces de petit vin.

13- On a fait à la main la mayère de la garenne ainsi que le retail (4) des ormeaux du pré Rougier qui n’avait pas été coupé de huit ans. Le procureur de la commune a paru vouloir s’y opposer. Il a demandé qu’on ne fit pas celle des Ramacles sans le prévenir. Ce que j’ai fait. Il a dit qu’il en ferait part à la nouvelle municipalité. Il y a eu … [en blanc] plançons, quatre vingt liasses de rames, 329 fagots de bois menu qu’on a rangé sous [illisible] (5) près la remise, II milliers et demi d’échalats (6), 136 fagots d’ormeau.

14- On a fait tous les bois morts ; on en a fait un bûcher sous le même [illisible] (5) que dessus.

15- On laboure dans la grande terre, à l’endroit où on doit mettre la pamoule.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Pastenade : Ancien nom du panais et de la rave et, par extension, de la carotte blanche et de la betterave à vache.
(2) – Poinçon : pour le vin, c’est un tonneau d’environ 200 litres qui représente en général la moitié de la queue de 402 litres, les deux tiers ou les trois quarts du muid.
(3) - 2ond : abréviation de second.
(4) – Retail : bois qui provient de l’élagage des arbres.
(5) - [illisible] : Je pense que ce mot illisible doit signifier « auvent ».
(6) - II milliers : cela pourrait vouloir dire aussi bien deux que onze milliers… (?). Pour l'avoir retrouvé plus loin, il faut lire : deux milliers.


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