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mardi 31 juillet 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 20


1790-1842

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Épisode 20
Avril 1792


Avril 1792
[Page 23]

Prix des denrées : bled 35£ ; froment 40£ ; vin 6£ ; chanvre vendu 60£ le quintal

1- On a affermé à Martin Mazin le monsieur (1) et Jean Noellet la première herbe du petit pré Rougier et des 4 lites au-dessous moyennant 240 £.

2- J’ai présenté une pétition au département pour être maintenu en possession du terrain des Ramacles et d’une portion de la garenne que la commune m’a disputée de voie de fait.

3- Une coupé et demie de terrain a produit trois quartons de maïs ou bled de Turquie.

4- On a mesuré le bled qui est dans le grainier, il y en a 15 septiers et 12 à Clermont qu’on garde pour la maison.

5- Le département a répondu à ma dernière pétition qu’ayant fait une adresse générale pour le maintien des propriétés, il n’avait rien de plus à faire et il a renvoyé par devant les tribunaux.

6- Par décision du juré du 16 de ce mois, il a été jugé qu’il n’y avait pas lieu à accusation contre les deux maréchaux et le nommé Vedel ni contre aucun autre.

7- On a fait arracher deux jeunes noyers qui étaient au milieu de la grande terre.

8- Il a fait une gelée dans la nuit du 21 au 22 qui a beaucoup endommagé les vignes et les noyers.

"Le charron qui avait affermé..."

9- Le charron qui avait affermé la maison près du fossé a subrogé en son lieu et place Gilbert Oby le courtier. Je dois faire mettre des barres de fer aux fenêtres du côté du fossé.

10- J’ai présenté une pétition au département où, en relevant les erreurs de l’arrêté du conseil général de la commune d’Aubière, je demande, qu’aux termes de la loi du 30 mars 1791, on m’adjuge la moitié de la valeur de mes dixmes pour être employées en acquisition de biens nationaux.

11- J’ai écrit au district pour demander la liquidation d’un cens et droit de lods qui m’est dû sur une vigne de 4 œuvres située à Pérignat et possédée cidevant par le curé. Par ordonnance du 2 janvier, j’avais été renvoyé jusqu’après la vente.

12- J’ai fait faire un careau de plus dans le jardin et bêcher tout le fossé. J’ai fait tirer les allées dans la partie où j’avais fait faire le canal, et semer les bordures en fèves.

13- J’ai fait emporter à Clermont la plus grande partie de mes pots à fleur et j’ai fait mettre le surplus en pleine terre dans les plates bandes du parterre.

14- On a ressuivi les murs des champs voisins qui emploient beaucoup de chaux. J’ai payé les maçons 22 sols en assignats. Ils veulent être augmentés.

15- On laboure dans la partie de la grande terre qui est en guéret au-dessus de l’endroit où on doit faire la rase. On la ensuite labourée toute entière.

16- On a vendu à Clermont la verge du pré Rougier que l’on avait fait cueillir à moitié au prix de douze sols le journal, et celle du fossé au prix de quinze sols.

17- On a affermé à Jacques Monier quatre lites du pré Rougier, au-dessous de celles qui sont déjà affermées à Mazin et Noellet, moyennant cent livres la première herbe seulement.

[Pour situer le pré Rougier sur le cadastre de 1831]

18- L’eau étant trop basse pour entrer dans les prés, il a fallu encore élever la chaussée (2) et la bien garnir de sable pour ramasser toute l’eau. Il faut avoir soin d’envoyer quelqu’un pour ôter l’eau de crainte qu’on ne dérange cette chaussée qui n’est pas très solide. Si on nettoyait le ruisseau, il serait à propos d’y mettre des agages.

19- Depuis la gelée on a mis le vin de la taverne à quinze sols la quarte en argent. On en vend peu en détail. On ne veut finir, quant à présent, que la pièce qui n’est pas encavée.

20- Il s’est fait dans ces derniers temps bien des dommages dans les héritages. On coupe des branches d’arbres, principalement vers le haut de la garenne ; on a pelé des arbres de vergnes ; on maltraite les pommiers ; les dimanches surtout on va au pré Rouger et on y foule l’herbe ; on a menacé ceux qui voulaient l’affermer en disant que l’on voulait y mettre tout à bas s’il y avait guerre. On fait fermer à clef pendant le jour la porte du village et il ne passe plus personne dans la cour. On a mis un verrou à la petite porte du jardin, et à la grande on a mis la petite serrure du côté de la cour.

21- Les chiens ayant mordu un homme dans la cour, on a voulu s’en plaindre et prétendre qu’on l’avait fait faire exprès. On aura soin par rapport à cela de fermer les dimanches les chiens dans la grange pour qu’on ne les empoisonne pas.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Le monsieur : dans certaines régions on appelait le Monsieur le porc à l’engrais, mais, ici, c’est un sobriquet. Y a-t-il un lien ?...
(2) - Chaussée : remblai en terre sur le bord d’une rivière, pour contenir l’eau.



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