1790-1842
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Épisode 17
Janvier 1792
Janvier 1792
[Page 20]
Prix des
denrées : seigle vendu 24£ ; orge 18£ ; vin vieux vendu vin nouveau
1- On a jugé au
tribunal de Clermont en dernier ressort l’affaire contre Ranvier à qui je
demandais le payement de six mois de jouissance des fours bannaux depuis le 1er
avril 1789 jusqu’au 1er février 1790, lesdits six mois montant à
cent écus. On m’a ordonné le payement à la charge de déduire toutes les amendes
et confiscation de pain qui avait été prononcées par livret du parlement contre
Domat et autres. Le coût du bail au prorata de sa non jouissance et soixante et
quinze livres à la charge par lui d’affirmer (ce qu’il a fait) que la perte
qu’il a pu éprouver pendant les trois derniers mois s’est élevée à cette somme.
Tout à cela a réduit ma demande à quatre vingt dix neuf livres. Les dépens ont
été compensés et Ranvier a été condamné au coût du jugement.
2- La municipalité
d’Aubière m’a cité au bureau de conciliation pour me demander une quartonnée de
place qu’ils disent leur appartenir à l’endroit où est le four neuf, et
plusieurs pieds qu’ils disent avoir été pris sur le chemin dans la largeur de
la garenne. Le bureau était incompétent attendu qu’il s’agissait d’une demande
fournie par une commune, et on n’a pas délivré de certificat.
"On a payé sur le pied de dix écus en assignats..." |
3- On a payé sur le
pied de dix écus en assignats les cens en froment que nous devons à Clermont,
en déduisant les deux thiers du cinquième, Mrs les communalistes d’Aubière
prennent leur redevance en nature qui a monté toute déduction faite à dix
septiers achetés dix écus en assignats.
4- On continu de
battre à la grange. On a fait une jettée de trente quatre septiers.
5- J’ai présenté au
département une 3ème pétition pour demander qu’attendre le refus de
la municipalité d’Aubière de répondre sur les deux premières ordonnances, il
fut ordonné de procéder à la liquidation non obstant ce refus, il a paru une
pétition du club de Clermont à l’Assemblée nationale contre la prétendue
dilapidation des dimes inféodées et j’y suis cité pour exemple.
6- J’ai reçu des mains
du receveur du district et en vertu d’une ordonnance du département le rachat
des cens et droits casuels (1) qui
étaient dus sur les biens nationaux (voy page 15 n°14). Le principal des cens a
monté 97 £ 1 s 6 d, et le rachat de la casualité à 1499 £, total 1596 £ 1s 6d.
On a déduit sur le prix des ventes le principal du cens et de la casualité, ce
qui la réduite à un dixième.
[Les renvois entre parenthèses dans le texte ci-dessus sont
de J.-B. André. Vous pouvez retrouver la page 15 et au § 14 ici >
Journal économique de J-B André_12]
7- On a affermé à un
nommé Thévenon, cabaretier, la maison de la barrière pour neuf ans consécutifs
à compter du 1er avril prochain, moyennant 100 £, et il se charge de
l’impôt. Nous devons y abattre un garandage (2), élargir une cheminée, blanchir le salon, y mettre un évier et un
volet. Toutes ces réparations ont montées à … [en blanc].
8- J’ai passé un
traité d’union avec les créanciers d’Oby qui nous doit dix louis par contrat de
rente. On y a renoncé au bénéfice de priorité. Mr Dartis a passé ce traité et
est le conseil des créanciers unis. Gabriel Frecaud en est le syndic.
9- Les gens de
Vernines, qui avaient contracté une obligation de douze cents livres au lieu et
place de Mr le curé de Vernines qui nous devait cette somme, en ont porté le
montant ainsi que les intérêts ; et comme cette somme avait été empruntée
de Mr de Mavant, elle lui a été sur le champ remboursée, mais il ne remettra le
contrat que lorsque Mr Féligonde qui, en vertu du même acte, lui doit 1800 £,
les lui aura remboursées.
10- On a arrêté compte
avec Mr Parouty, fermier de la directe. On est quitte jusqu’au jour (16
janvier) pour les droits de lods. Il doit sur l’année 1790, 33£ 13s, et de plus
toute l’année quatre vingt onze. Ne voulant pas percevoir de quelque temps,
nous prendrons à compte la totalité des droits de lods qu’il pourra y avoir.
"Les voleurs étant entrés dans la cave..." |
11- Les voleurs étant
entrés dans la cave (voy page 19 n°9) : on a pris le parti d’en ôter tout
le vin vieux qui y est destiné à l’usage de la maison et de le transporter à
Clermont. Il consiste en trois pièces de vin vieux pour la table, une de vin
pour les domestiques, un poinçon de trente pots de bon vin, du surplus on a [… ?] les pièces de vin nouveau au nombre de
onze, que l’on portera aussi à Clermont ainsi que le vin blanc nouveau.
[Renvoi page 19 § 9
> Journal économique de J-B André_16]
12- On a achevé de
battre le 25, et on a fait une jettée de 31 septiers, total du bled de cette
année : 85 septiers 2 quartes ; on en avait semé 16 septiers un qton
(3). C’est le grain 5.
13- On a vendu à
l’hôpital st-Joseph 24£ moitié argent cinquante septiers seigle et un pardessus.
14- On a vendu le
cidre six sols la quarte. Il y en a eu 88 pots, ce qui a fait 198£ 15s.
15- J’ai fait faire un
canal dans le fossé que j’ai recouvert de pierres blanches et plates qui
coûtent … [en blanc].
16- J’ai fait arracher
les vieux buis du jardin et je les ai fait replanter à neuf. On y a bêché
plusieurs carreaux. On a fait aussi les razes dans la garenne, faites de bonne
heure, les mottes s’émiettent mieux.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) - Droits casuels : revenus aléatoires et occasionnels
(exemple : les lods. Voir Annotations de l'épisode 12).
(2) - Garandage : sans doute faut-il lire garlandage.
(3) - qton : lire quarton ou carton, ancienne
mesure de capacité pour les grains (20 litres). Il y a quatre cartons dans
l’émine. L’émine est une mesure de capacité [l’éminée est une mesure de
superficie valant la moitié de la setérée, en Basse-Auvergne (7,5 ares
environ)].
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