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mardi 4 février 2014

1914-1918 : des Américains à Aubière_06



Le 55ème Régiment d’artillerie américain est parti. Les Aubiérois garderont le contact avec les soldats américains sur le front et même au-delà de la fin de la guerre. Peu de temps après le conflit, deux mariages auront lieu entre soldats américains et Aubiéroises.
Nous avons rassemblé ci-dessous quelques souvenirs de ces échanges qui vont s’étaler de 1918 à 1972.

Épisode 6 : échanges franco-américains


Liste de quelques soldats américains à Aubière en 1918

Grades
Prénoms
Noms
Musiciens
Sergent
Eric
SVENSSON


Arthur
DESROZIERS


Archibald G.
SWIFT


?
LAVOIX


?
DUFRENE


Eden
RIPPLAY


Raymond
SALL


Leon
CHAMPAGNE




Chantres




Caporal
Alfred J.
THERIAULT

Caporal
Wilfred G.
MADOR

Private
Thomas H.
MAC MAN

Private
Edmond
FOROND

Private
Ernest
DAGENARS

Private
Georges
BUOT

Private
?
REYNEVILLE

Private
Raymond
LAVOINE

Caporal
?
GONNEN

Private
Henri
?

Private
Albert
?

Private
?
PHILIPPE

Private
David
ATWOOD

Private
Henry
ANDERSON

Private
Walter
?

Private
?
HERMANN

Private

WARNER

Private
Laurence
HIMTHY

Private
Arthur
BERNARD

Private
Emile
LAVALLEE

Caporal
?
ROBERT

Private
Moïse
LEBLANC





Colonel
?
SEVER

Commandant Major
?
WILSON

Capitaine
?
SHIFT

Lieutenant
?
HIRSCH

Lieutenant
Leon B.
RANGER

Lieutenant
?
ALTONE

Lieutenant
?
MURRY

Lieutenant
?
CHAM

Lieutenant
Henry
ARRNINGTON

Lieutenant
William Robert
KNOX

Lieutenant
?
PALMER

Lieutenant
?
NOTHE

Lieutenant
?
BREDFORD

Lieutenant
?
JAMES

Lieutenant
?
KRENN






Archibald
GRANVILLE


Elder
BREWSTER

Sir
?
POMEROY

Stèle à l'emplacement de l'ancien cimetière américain au Brézet à Clermont-Ferrand.

Le passage du 303ème R.A. américain à Aubière fut plus discret mais laissa aussi de bons souvenirs !

Post card - Soldat Harenn du 303ème R.A. (recto)
Quelques mots de "gratitude" du soldat Harenn
de l'orchestre du 303ème R.A. (verso)

Photo du soldat Flamand en 1918

Photo envoyée d'Amérique par Homer Odell,
tambour major

Orchestre du 303ème R.A. (Post card - recto)
Au verso, la maman du soldat Turmelle remercie l'abbé Lavigne,
curé d'Aubière en 1918, de lui avoir donné des nouvelles de son fils

En hommage aux morts de la Grande Guerre,
cette cloche de l'église d'Aubière, financée par les Aubiérois
et les soldats américains (1923)

La coupe offerte par la délégation du 55ème R.A.
à Aubière en 1927
En 1937, une nouvelle délégation américaine sera de passage à Aubière.



24 mai 1969 – Aubière – Inauguration de la Fontaine offerte par le Capitaine William R. KNOX :
"Lorsque nous avions soif, rappellera le Capitaine Knox, et que nous demandions de l'eau aux Aubiérois, ceux-ci répondaient: mais vous n'y pensez pas, ici nous n'offrons que du vin !, c'est pour cela que je leur offre une fontaine".



En présence du Docteur Digue, maire d’Aubière, à côté de W.R. Knox
et de messieurs Montpied, maire de Clermont-Ferrand, Arsène Boulay, député maire de Romagnat, des adjoints et conseillers municipaux de la Ville d’Aubière.


Une lettre de 1972


Enfin, le hasard a voulu que Guy Bourcheix, un de nos anciens adhérents, rencontre, lors d’un voyage en Auvergne vers 1972, Bob Conaty, le fils d’un vétéran américain, ayant séjourné à Aubière en 1918. Un court échange de lettres s’ensuivit. Voici celle qu’écrivit son père Thomas R. Conaty, en juin 1972, peu avant son décès :
« J’ai bien reçu votre lettre et vraiment j’étais très heureux d’avoir des nouvelles par quelqu’un d’Aubière. Je serai heureux de vous donner des renseignements concernant mon séjour là-bas. Je suis arrivé en avril et reparti au front en juillet. Bien sûr, beaucoup de temps a passé depuis, mais vos cartes et le bulletin ont rafraîchi ma mémoire. Je suis sûr que beaucoup de changements sont intervenus depuis à Aubière, Beaumont, Royat et Clermont.
Nous étions les premiers Américains à débarquer dans cette partie de la France et nous avons vite fraternisé avec les habitants. Je ne sais pas le nom des gens à qui appartenait la maison où je logeais, mais je me souviens que c’était une vieille femme qui habitait rue du Chambon. Nous avions toute la maison qui se trouvait la dernière à droite de la rue Bergère. Il y avait une grande grange dans la cour où le propriétaire stockait de l’eau-de-vie avant la guerre. Pour nous, c’était en quelque sorte un quartier général, dont j’avais la charge, étant caporal. Nous avions l’habitude de marcher jusqu’à la Place des Ramacles tous les jours en formation et en passant, les gens nous saluaient. Il y avait une famille qui avait une boucherie dans la rue du Chambon, et qui avait le seul cheval du village. Leur nom était Dumas. Tous les autres chevaux avaient été réquisitionnés pour l’Armée. Ils se servaient de ce cheval pour les aider à tuer les cochons et les vaches. Il y avait la mère, une tante et la fille qui s’occupait de l’abattage. Elle avait environ 14 ans et je crois qu’après la guerre, un de nos soldats est retourné à Aubière pour se marier.
Il y avait une autre famille qui avait le Café du Rouge Croix, près de l’église où j’avais l’habitude de me rendre souvent. Les enfants m’apprenaient le français et je leur enseignais l’anglais. Le garçon avait environ 10 ans et son nom était Lucien, la fille avait une douzaine d’années et s’appelait Frances, et une autre petite fille de 5 ans, Suzanne. J’aimerais bien savoir ce qu’ils sont devenus.
Il y avait une autre jeune fille, Rosie, dont les parents avaient un café et où nous avions l’habitude d’aller souvent pour manger des frites, des œufs et boire du vin. C’était à côté du Café Français.
Il y avait d’autres gens que je ne connaissais pas personnellement, mais je me souviens bien du Maire et du Crieur de la ville. Il portait des guêtres en cuir et avait un tambour. Rue du Chambon, il y avait un abattoir, où étaient tués des chèvres, des lapins, des poulets. Il y avait un jeune garçon de dix ans qui apprenait son métier. Peut-être est-il encore là. J’ai un excellent souvenir des Français et de leur pays, et je suis sûr qu’il en est de même des autres Américains, et je vous remercie de m’avoir envoyé ces cartes et le bulletin. J’aurai beaucoup de plaisir de le feuilleter. Mais je peux déjà constater sur les cartes que tout a bien changé depuis mon séjour.
J’aimerais bien y retourner, mais je ne pense pas que ce soit possible à moins que Bob y retourne. J’ai maintenant 77 ans et je ne peux pas aller bien loin. Mais je serais heureux d’avoir des nouvelles par quelqu’un qui se souvient.
Je suis allé à l’école à Clermont, au centre « Q ans T », où il y avait l’ancienne écurie de la cavalerie de Napoléon. Nous allions là-bas pour apprendre à conduire les tanks, les camions et les motos. Nous avons dû partir avant la fin du stage, car les Allemands marchaient sur Paris et notre artillerie était nécessaire là-bas, aussi nous sommes allés à Château-Thierry. Puis après la bataille de la Marne, nous sommes allés en Argonne où nous sommes restés jusqu’à l’armistice, nous étions à Sedan alors. Puis, avant de partir définitivement, nous sommes restés deux semaines à Argentolles avant de prendre la route de Brest où nous sommes restés un mois pour aider au déchargement des bateaux, puis nous sommes repartis chez nous en décembre.
J’étais dans le 55ème d’artillerie. Pas très loin d’où j’habite, se trouve Milltown où beaucoup de Français sont venus travailler chez Michelin. Eux-mêmes ou leurs descendants sont encore là bien qu’ils ne travaillent plus.
Les anciens du 55ème d’artillerie ont une réunion tous les ans en octobre, et si je peux cette année, j’irai avec mes cartes et le bulletin pour que les camarades de Boston puissent les voir.
Une fois encore un grand merci, je reste votre Bon Ami [ces 2 derniers mots en français dans le texte]. » - Signé : Thomas R. Conaty, Edison N.J., USA.
(Lettre aimablement transmise par Guy Bourcheix)
 


Si des descendants de ces soldats américains ont lu ces pages, qu’ils sachent qu’ils sont invités à prendre contact avec nous. Merci !


© - Cercle généalogique et historique d’Aubière.


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