Tous les
généalogistes connaissent et utilisent les archives notariales pour avancer
dans la recherche de leurs aïeux. Qui n’a pas trouvé un chaînon manquant dans
un contrat de mariage, un partage, ou une vente ? Mais ces documents ne
sont communicables qu’au bout de 100 ans et ils sont parfois difficiles à
trouver, le choix d’un notaire ne dépendant pas obligatoirement du lieu
d’habitation mais du bon vouloir des intéressés.
A partir du XIXème
siècle, les actes de vente doivent comporter les origines de propriété parfois depuis un laps de temps
assez long. C’est ainsi que ces documents permettent un suivi de la famille qui
possédait le bien pendant plusieurs générations et permettent de retrouver la
trace de personnages ayant quitté leur lieu d’origine et de comprendre la
complexité de la famille.
Dans les actes de
ventes effectuées "pour cause d’utilité publique" on retrouve souvent
une "photographie" de la famille qui peut aider un généalogiste. Vous trouverez ci-après quelques exemples. Il sera utile de comparer la généalogie
obtenue par cette méthode avec celle que l’on trouve dans l’ouvrage de Mr de
Remacle « Dictionnaire généalogique des familles d’Auvergne ».
La Commune
d’Aubière, lorsqu’elle a acheté les bâtiments ou terrains concernant la
nouvelle Mairie ou l’école, a souvent eu à traiter avec la famille de
Provenchères, héritière des ANDRÉ d’AUBIÈRE, derniers seigneurs du lieu. La
Commune ayant traité avec eux ou avec leurs acheteurs, les origines de
propriété de ces biens nous montrent l’évolution de cette famille jusqu’après
la guerre de 1914, date où le décès de Pierre Marie de Provenchères - tué dans
les premiers jours de ce conflit - a entraîné à plus ou moins longue échéance
le départ d’Aubière de cette famille.
Tout commence le 14
décembre 1868, lorsque la mairie d’Aubière achète une partie du château pour y
installer la Mairie et les écoles d’Aubière, trop petitement logées.
La vente est passée
à l’étude de Me Bayle, notaire à Aubière, entre la Mairie et Me
Marie Michel Rochette de Lempdes, de Manson, agissant au nom des mandataires. A
cet effet, une
procuration avait donc été établie
par Me Philibert Mollie, le 17 mai 1867, désignant Me Marie Michel Rochette de Lempdes, de
Manson (Saint Genès-Champanelle) comme mandataire de :
1- Jean-Baptiste
Alexis de Provenchères, propriétaire demeurant au château de Grimardie à
Augerolles ;
2- Gabriel Victor de
Provenchères, propriétaire demeurant au Ventalon, commune d’Augerolles ;
3- Annet Gérôme de
Provenchères, propriétaire demeurant au même lieu ;
4- Mlle Anne de Provenchères,
propriétaire, demeurant au même lieu ;
Le brevet original
est demeuré annexé à la minute de vente consentie par Me Rochette
au nom et profit de Martin Chossidon (Me Bayle, du 7 novembre 1867).
Concernant: la vente de :
- Un bâtiment d’habitation et exploitation : château non achevé, cours, jardin, terres et prés, le tout d’un seul tenant, contenant 6 ha 8 ares.
- Une autre petite propriété adjacente : four, cour, grange, cour, saussaie et une partie de garenne, de 19 ares 85 ca.
- Plus une petite langue de terre en gravier, longeant le ruisseau et séparée du reste par un chemin.
Les immeubles
vendus aux de Provenchères sous le nom de "Château d’Aubière", proviennent de la succession de Marie
Anne ANDRÉ d’AUBIÈRE, leur mère, épouse de Annet-Alexis de Provenchères (copie
à Jeanne Clotilde Pélissier de Féligonde, épouse de Jean-Baptiste Joseph Alexis
de Provenchères).
Le 7 septembre 1919
- 1- Donation-partage anticipé par Françoise-Thérèse de Champigny, veuve de Alexis Charles de Provenchères, au profit de ses enfants pour 1/7ème.
- 2- Partage entre les donataires des biens recueillis dans la succession de M. Michel-Alexis de Provenchères, leur père, mort à Augerolles le 14 septembre 1900.
Le 7 novembre 1925
Achat de terrain,
chez Me Carsac, notaire à Aubière, pour l’agrandissement de
l’école des filles (ce qui constitue actuellement le Terrain Gidon, entre Me Duplaix,
45 avenue de Grande-Bretagne à Clermont, mandataire de M. Claret,
directeur des "Tramways de Clermont" et la Commune d’Aubière.
Origine de propriété
M. Claret,
achète une parcelle beaucoup plus grande à M. Pierre Marie de Provenchères
à qui elle appartenait en propre,
- Michel Alexis de
Provenchères est propriétaire de ses biens pour les avoir recueillis dans les
successions de :
- Gabriel Victor de Provenchères, oncle paternel, décédé à Augerolles le 15 avril 1885, dont il était l’héritier unique par la renonciation d’Annet Gérôme de Provenchères, frère unique du défunt,
- et de la succession de Annet Giraud de Provenchères, son oncle paternel, décédé à Augerolles le 15 février 1890, dont il était le seul héritier.
Les dits immeubles
dépendant des successions de Gabriel Victor et Annet Giraud de Provenchères
pour l’avoir recueilli dans la succession de Mlle Annette de Provenchères, leur
sœur, décédée le 3 août 1872.
Le 31 juillet 1921
Jean Bourcheix,
époux d’Anaïs Dégironde, vend à la Mairie, une maison contiguë à cette dernière,
bordée à l’ouest par Mme veuve Chaussidon, au sud, par la rue de la Mairie.
Mme Bourcheix l’a
recueillie dans la succession de Guillaume André Dégironde, son père, décédé le
8 juin 1917 et veuf d’Anne Chastagner, décédée le 2 janvier 1893.
Cet immeuble fait
partie de l’attribution faite à Mme Bourcheix au cours du partage des biens de
Guillaume André Dégironde, son père, entre elle et son frère, Léger Dégironde,
négociant en vin à Clermont, et Catherine Dégironde, veuve de Jean-Baptiste
Adrien Farghon, demeurant à Volvic.
Origine de propriété
Guillaume André Dégironde
l’a recueilli dans la succession de ses père et mère, Blaize Dégironde (décédé
en mars 1901) et Catherine Mezeix (décédée en février 1904).
Cet immeuble dépend
de l’acquisition par André Dégironde aux héritiers de Provenchères (J.B. Alexis
de Provenchères, Gabriel Victor de Provenchères, Gérôme Annet de Provenchères,
et Anne de Provenchères) demeurant rue Pascal à Clermont, le 1er mai
1865.
Enfin une dernière
vente n’impliquant pas la famille de Provenchères.
Vente à la Commune
par Antoinette Noellet, née le 24 avril 1859, veuve de François Pignol et
Antoinette Noellet, née le 12 décembre 1874, épouse d’André Chardonne,
restaurateur à Riom.
Origine de propriété
François Noellet,
époux Gioux d’Aubière
Marie Noellet,
célibataire
-1- Donation entre
vifs du partage par Françoise Bourgoignon, veuve de Michel Noellet au profit
des 2 précédents et de Pierre Noellet, époux Gioux.
-2- Partage entre
les donataires des biens de leur père.
Pierre et François
Noellet ont acquis la part de leur sœur le 14 juillet 1878.
Immeuble, propriété
aux Foisses, construction à usage de
remise - 2 a 19 ca (n° 1128p) confiné au Nord par la route, au levant et au sud
par Janon, au couchant par Chaput (emplacement du cimetière) ;
1936, 13 mai :
Achat de la propriété Sciaume, époux Guibert (Me Clavel,
Beaumont)
Maison d’habitation
1346 H
Propriétaire Pierre
Sciaume x feue Marie Guibert (Beaumont)
Partage entre
Antoine Chaussidon-Bayle et Chaussidon Cousserand
Mme veuve
Chaussidon-Bayle a vendu à M. Antoine Quesne
Conclusion : Au vu de ces résultats il est intéressant de comparer la généalogie
obtenue par cette méthode avec celle que l’on trouve dans l’ouvrage de Mr de Remacle
« Dictionnaire généalogique des familles d’Auvergne ». On constate
que l’on y retrouve la plupart des personnes dans les actes notariés, à part
celles qui ne sont pas concernées par les divers héritages. En revanche, pour
la période du XXème siècle, les actes notariés sont plus précis.
© - Cercle généalogique et historique d’Aubière
(Marie-José Chapeau)
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