1790-1842
Toutes les semaines retrouvez ce document inédit
exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 82
Novembre et décembre 1800
Novembre et décembre
1800
[Page 85]
Prix des
denrées : froment 21£ ; seigle pancarte 14£ 5s ; orge 12£ ;
vin 4£ 5s
1- J’ai fait venir
d’Orléans des poiriers à haute tige, qui me reviennent avec le port à 28 sols
la pièce, et quelques pêchers que j’ai planté à Noyers dans l’enclos le long du
mur de l’étable. Les poiriers ont été plantés à Varvasse en allée derrière le
mur du jardin, du côté du mur de nord à midy : 1. belle reine, 2.
marquise, 3. orange musquée, 4. échasserie ; du côté du verger de nord à
midy : 1. bergamotte, 2. merveille d’hyver, 3. belle reine, 4. messire jean,
5. royale d’hyver ; dans le petit verger : messire jean et orange
musquée ; dans le jardin même direction : 1. épine d’été, 2.
marquise, 3. bergamotte, 4. rousselet, 5. marquise, 6. idem. Les pêchers, six
espaliers et six à mi tige : pêche jaune, pourprée hâtive, grosse
mignonne.
2- J’ai donné à faire
ma vigne de Crouelle à … [en blanc],
moyennant cinq livres par œuvre et six f… [illisible] sur le marché ; j’ai donné à faire à Belard celle de ma sœur,
moyennant 44£ pour l’une et pour l’autre je donne un pot de petit vin par œuvre.
3- J’ai acheté des
sauvageons à la foire de St André, pour St Cirgues et pour Varvasse, à 4£ la
douzaine. J’ai fait remplacer à Varvasse ceux qui manquaient après avoir fait
préalablement retailler les arbres par Antoine Lyonais, jardinier de Clermont.
J’ai ensuite fait embuissoner à Varvasse et Noyers ; j’avais donné pour
faire les creux six liards par creux.
4- François Galabrut,
un de mes fermiers de Noyers, étant assez mal dans ses affaires pour s’être
immiscé dans la ferme du domaine de Lempdes appartenante aux hospices, j’ai
fait faire une saisie conservatoire de ce qui se trouve lui appartenir chez moi
sous le gardiennage volontaire de Blaise Rochon ; il y a eu :
bestiaux 1660£, 250 quintaux de foin 550£, 40 qtaux de regain 80£,
froment rouge 240£, orge 300£, conseigle 170£, trois chars 300£, six cochons
350, total : 3650£.
5- J’ai convenu avec
mes fermiers de Noyers de prendre la terre que j’ai fait clorre sur mon compte
en leur rabattant ce qu’elle paye de taille. Je l’ai ensuite donnée à bêcher à
raison de 24£ le journal. J’ai planté à Noyers une quarantaine de frênes pris à
la pépinière de Mr Potier à Sayat, à onze sols pièce.
6- J’ai fait un voyage
à St Cirgues où j’ai fait rentrer les arrérages de rentes et de fermes, arrêter
les comptes, fait ratifier quelques contrats, visité les terres pour passer de
nouveaux baux.
7- J’ai fait ratifier
sous seing privé et sur la marge du contrat à Mr Champflour Palbot une rente de
cent cinquante livres qu’il doit à ma femme comme héritier de Mr Champflour
Joserand son père.
Le puy de Crouël |
8- J’ai fait arracher
à journées environ deux œuvres de ma vigne de Crouelle, décharger le bas des
carreaux, fait faire les rase, sortir la terre des creux pour la mettre dans
les carreaux, fait porter des mottes dans le haut. Le tout a coûté cinquante
livres.
9- J’ai placé les
2.000£ que j’ai retirées de la vente de 14 œuvres de vigne à St Cirgues, et les
3.000£ de la vente des denrées de 1799 que j’avais prises de la manière
suivante : à Mde d’Ennezat pour acompte du remboursement du billet de
8.000£ que je lui avais fait, 2.000£ ; j’ai prêté à Mr Belaigue de Bughas
2.000£, et à Martin Bonnet 1.000£ ; pour les 6.000£ que je devais encore à
Mde d’Ennezat, comme ils étaient dus aux hospices, j’ai fait un billet aux
hospices de lad. somme payable au neuf nivôse de l’an onze avec intérêt de cinq
pour cent ; je retire le même intérêt de Mr Belaigue et de Martin Bonnet.
10- Ma sœur a eu cette
année-ci à Aubière quarante six septiers de seigle, trois septiers de pamoule,
deux septiers et une quarte de fèves noires, cinquante livres d’huile.
En savoir plus sur le
Journal économique de J-B. André > Retour à l’épisode 1
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire