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mardi 28 août 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 24


1790-1842

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Épisode 24
Août 1792


Aoust 1792
[Page 26]

Prix des denrées : froment 42£ ; bled 36£ ; vin 6£ 10s

1- Etant dans l’intention de renouveller le bail du domaine de Noyers, et n’étant point encore entré en marché, j’ai fait signifier au métayer qu’il n’eut point à le continuer passé le 25 mars prochain, terme auquel il expire ; j’ai dû prévenir six mois d’avance.

2- On a relevé les seps de la vigne et on la fossoyé pour la quatrième fois.

3- On a affermé à Belard le chanvre de la terre du Chambon venant d’Oby, moyennant 30 £.

4- On a fait sortir tout le fumier qui était dans le creux, et on l’a fait écarter dans le grand champ-voisin ; on en a fumé à peu près la moitié.

5- François et Michel Téringaud qui avaient été mis en état d’arrestation et conduits à Riom, ont été jugés le 21 de ce mois. M. Derribes, Michel et moi avions été assignés précédemment. Les accusés ont fait entendre à leur décharge le sieur Vergne curé, Cussat commandant (1) et Boulle aubergiste. L’accusateur public s’en est rapporté à la prudence du juri. La question a été ainsi posée par le tribunal : les accusés sont-ils convaincus d’avoir participé aux dévastations du 12 mars comme auteurs, complices ou receleurs ? Le juri a prononcé la négative, et les accusés ont été élargis. (2)

5- [sic – second paragraphe 5] On a cueilli les lentilles ; on les a écarté dans le grainier pour les faire sécher ; il y en a eu environ dix coupes (3).

6- Un décret de ce mois supprime tous les droits féodaux qui ne sont pas prouvés avoir été établis pour cause de commissions de fonds.

7- On a fait battre la pamoule venant de la dixme de Noyers pour pouvoir en mêler la paille avec le regain. On en échangera pour de la paille de seigle.

8- On a pris aux Vergnes le thiers de la dixme à raison de ce que nous sommes chargés du thiers des impositions. Il y a eu … [en blanc]

9- Le grand champvoisin a été achevé de labourer le 29 de ce mois.

Château de Saint-Cirgues

10- Je suis allé dans ce mois à St Cirgues pour y faire faire une pélière devant le verger du pont. Il s’y est employé 72 journées qui ont été payées 30 sols. On y a employé pour 86 £ de bois. Elle revient enfin à près de 200 £, sans compter les piquets qui sont venus de Noyers. Il y en a eu 19 enfoncés avec le mouton du château (4), à la distance l’un de l’autre d’environ six pieds.
J’y ai aussi affermé à bled sur les terres du domaine, tant celles de la ville que celles de St Vincent ; 19 septerées de celles-ci en 9 pièces de terre ont été affermées aux David Sébastien et Guillaume, et Joseph Feuillade leur beau-frère, sur le pied de 12 quartons le septerée mesure de 1200 toises, 69 bottes de paille, 30 gluys (5), 4 paires de poulets, 6 journées de vaches, deux sacs de raves ; ils ont aussi pris les prés hauts du tuel à défricher à la moitié. Le surplus des terres de St Vincent a été affermé séparément à Antoine Monier, Guillaume D’Anglare, Antoine Amilhon, François Rainaud. L’afferme totale monte à 40 septiers dont 23 conseigle et 17 pamoule ; les noix sont au thiers.
La terre de Marcoin est affermée 7£ 4 qons avoine à Jeantou et Jean Sabatier de St Cirgues ; les mêmes ont celles des coupes à 9 septiers ; la charbonnière et le jardin sont à Charrier 2£ 4qons. Marc Nicolas a le grand ruisseau et le champ du dur à 7£ moitié froment moitié orge. J’ai affermé à Guillaume Danglar et François Raynaud de St Vincent le champ baraille (6), le champ beau et le champ de fonte qui sont dans la partie de la ville, moyennant six septiers bled ; et j’ai donné aux mêmes le pré de Lavou à défricher à la moitié. On doit faire un mur du côté du chemin. Il en reste à affermer à la ville que ce qu’il y a de meilleur. J’ai donné à défricher le bas des prés du tuel la moitié à Boucheron, l’autre moitié à Guill Danglar (7), Jacques Lafont et Jean Javieu ; le champ de la croix, celui de la fontaine du chien et l’éminée à Antoine Jaubert pour 7£ dont un 1er 4ons orge ; leclos à Angelo et Barbut pour six septiers bled ; le pré rasa à moitié et 12 journées.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) - Cussat commandant : Le sieur Cussat, bourgeois, il était à cette époque commandant de la garde nationale d’Aubière. Il deviendra dans quelques années président de l’assemblée cantonale (maire du canton en quelque sorte). Le canton d’Aubière réunissait les communes d’Aubière (dont Pérignat-lès-Sarliève) et de Romagnat. Jean Cussat est le grand-père maternel de Jean Foulhouze, autre maire d’Aubière qui mourut assassiné en 1746.
(2) – L’affaire de la garenne : suivez ce lien pour revenir au début de l’émeute au § 5.
(3) – Coupe : ancienne mesure de capacité pour les grains, généralement de faible capacité. En Haute-Loire (Blesle), par exemple, la coupe valait 3,375 litres ; à Tulle : 3,46 litres.
(4) – Mouton : machine à enfoncer des piquets, des pilotis ou des pieux.
(5) – Gluy : lire glui, paille de seigle longue et non brisée utilisée pour lier les légumes en bottes ou les gerbes de céréales et même les jets de vigne.
(6) – Baraille : se dit d’un champ ou d’un pré situé en zone humide ou marécageuse. On trouve aussi barail.
(7) - Guill : Guill est une abréviation de Guillaume.



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