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mardi 12 février 2013

Journal économique de Jean-Baptiste André - 48



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 48
Aoust 1796


Aoust 1796
[Page 51]

Prix des denrées : froment 22£ ; seigle pancarte 15£ ; vin 5£

1- On a fait à Noyers la réparation du mur entre Mr Ceyrat et moi ; et on a fait aux Vergnes un petit cuvage derrière la maison.

2- On a acheté à la foire d’aoust une jument à deux fins 500£. Elle a cinq ans et elle est assez bien ; elle manque un peu de ventre, et ne tire pas très hardiment ; en tout, elle est assez chère.

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Le Pont Tort, encerclé ci-dessus
(Cadastre de 1831 - Archives départementales du Puy-de-Dôme)
  
3- Le mariage de ma sœur aînée avec Chardon, qui a été convenu ce mois-ci, a déterminé nos arrangements de famille (1). Nos partages ont été faits définitivement en quatre lods. Ma sœur cadette (2), comme mineure, y a été autorisé par un conseil de famille, nommé chez le juge de paix, suivant la loi du 17 nivôse. Il a été convenu que la soumission de la portion de mon frère résiderait sur la tête de ma tante Desmarets qui, en cette qualité, garantirait les autres copartageants, et un moyen de ce qu’il n’a pas été nécessaire d’appeler la nation en partage. On a nommé pour experts Rispal et Deval. Ils ont d’abord procédé à l’estimation de la masse de la fortune. Ils ont porté Aubière à 176.242£ ; les près ont été portés à 2.100£ et 1.800£ l’œuvre ; les terres à 1.250£ et 1.100£ la septérée ; les vignes à 140 et 120£ l’œuvre. Le lieu de Noyers a été porté en masse à 102.527£ ; les prés 1.800 1.400 (sic !) et 900£ l’œuvre ; terres 1.000£ ; vignes 125£. Le lieu des Vergnes a été porté à 36.503£, même estimation que Noyers. La maison de Clermont a été estimée 18.000£. Le lieu des Vergnes a été cédé à ma mère pour ses reprises non compris son douaire (3) et son logement pour lesquels chacun lui donnera cent écus par an. Biens partageables : 296.769£. Chaque lods est de 74.192£. Le château et les fossés d’Aubière demeurent indivis jusqu’à la majorité de ma sœur où il sera licité (4) et mis à l’enchère entre les copartageants ; le mobilier sera partagé. Les lods ont été tirés au sort. J’ai dans le mien tout le manoir de Noyers à l’exception de la vigne, la partie de la grande terre au-dessous de la terre du Pontort (5). Et quelques morceaux détachés, lesquels avec la Bernard, la Barre, la Laborieuse et les rentes des moulins d’Aubière et autres petits objets avec la maison de Clermont forment le lods de mon frère. Celui de ma sœur aînée comprend le pré Rougier, la grande terre et vigne au-dessus, moitié du jardin et des bâtiments d’exploitation. Celui de ma sœur cadette a tout le surplus : garenne, champs voisins, vigne de la cave, etc.
Ma mère a cédé un contrat de rente de 1.600£ sur Mr de Vernière. Il sera payé une pension à ma tante religieuse telle qu’elle sera déterminée par Mr Maugue et Bughas qui ont été nos arbitres dans toutes nos affaires, conjointement avec Mr Dartis. J’ai fait faire par ma tante une nouvelle soumission en déposant 36.000£, et ma sœur a ensuite demandé la déchéance de la sienne et la restitution des 30.000£ qu’elle avait données pour les trois premiers quarts ; ce qui a été fait. Cela nous donne deux mois pour payer le 1er bt du dernier quart.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Le mariage de ma sœur : il s’agit de Anne André, née le 12 août 1774, mariée, le 6 septembre 1796 à Clermont-Ferrand avec Dominique Chardon du Ranquet.
(2) – Ma sœur cadette : il s’agit de Marie André, née le 19 août 1777 à Aubière. Elle sera mariée le 10 mars 1802 à Clermont-Ferrand, avec Annet Alexis de Provenchères.
(3) – Douaire : portion de biens qui est donnée à une femme par son mari à l’occasion du mariage, dont elle jouit pour son entretien après le décès de son mari, et qui revient, après elle, à ses enfants.
(4) – Licité : du verbe liciter, vendre par licitation. Cela signifie vente aux enchères par les copropriétaires (ou les copartageants, ici) d’un bien indivis.
(5) – Pontort : Lieu-dit en limite de la commune d’Aubière et de celle de Clermont-Ferrand, situé près de la Pardieu actuelle. Le pont sur l’Artière, à proximité du rond-point de la Pardieu (Voir Toponymie aubiéroise).

 - Pour mieux comprendre et situer les biens de la famille André d’Aubière, vous consulterez avec profit L'Inventaire des biens André d'Aubière.


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