La Fête Patronale
C’est la Saint-Loup, bien sûr !
Pour son 145ème anniversaire, elle est
consacrée aux enfants. Vous trouverez le programme en fin de page.
Comme d’autres Aubiérois du XXème siècle, Jean
Brugière fut vigneron et poète ! Mieux ! Jean Brugière s’adonna aussi
à l’histoire locale à la fin de sa vie. On lui connaît notamment « L’histoire de la commune d’Aubière ».
Aucun de ses écrits n’a jamais été publié. C’est en 1915 qu’il écrit « Poèmes aubiérois » dont est extrait
le texte qui suit : La Fête
Patronale. L’office religieux dans tous ses détails…
Le
jour de la Saint-Loup, à l’église on se presse.
Très
nombreux sont les gens venus à la grand’messe
Et
les croyants jeunes ou vieux
Se
mettent à genoux, en entrant, priant Dieu.
Et
monsieur le curé qui commence l’office
Ce
jour est assisté par quatre enfants novices,
Les
quatre enfants de chœur
Portant
calotte rouge et l’habit de rigueur.
Et
tandis que le prêtre officie à voix basse,
Mes
yeux sont attirés par des rayons qui passent
Du
côté de l’abside à travers des carreaux.
Ces
rayons de soleil font briller les vitraux
Et
devant l’Enfant-Dieu et la Sainte famille,
Maintenant
les joyaux des rois mages scintillent
De
ces rois mages qui sont venus louanger
La
mère de Jésus. L’étoile des bergers,
Que
l’on voit tout en haut du ciel, en perspective,
Semble
briller aussi d’une clarté plus vive.
Église Saint-Martin d'Aubière - le choeur |
J’ai
maintenant les yeux fixés sur les décors
Et
suivant les piliers jusqu’au milieu des cintres,
Je
vois tous ces travaux que viennent de faire les peintres
Et
je vois le ciel bleu parsemé des étoiles d’or.
Et
mes yeux se promènent
Sur
tous les grands vitraux où je vois Sainte Philomène
Et
puis Sainte Marie, ensuite, Saint Joseph.
Bien
accrochés à ces hauts piliers de la nef,
Comme
magnifiés par la clarté des lustres,
En
leur geste sacré, je vois nos saints illustres :
Saint
Roch et Saint Verny, Saint Michel et Saint Jean.
Le
prêtre officiant a pris la chasuble d’argent,
Les
enfants de Marie entonnent des cantiques,
L’harmonium
accompagne, en ce jour de gala,
Toutes
ces voix d’enfants jeunes et angéliques
Semblent
alors nous transporter dans l’au-delà.
Tout
fidèle Aubiérois assiste à la grand’messe ;
À
l’élévation tous les hommes se dressent,
Deux
enfants de chœur agitent l’encensoir,
Le
chœur est si bondé qu’à peine on peut s’asseoir.
Les
hommes habillés de leur plus beau costume
Bleu
foncé, gris ou noir, variés comme il est coutume ;
Devant
la nappe blanche de l’autel ;
Donnent
à cet office un ton imposant, solennel.
Au
milieu de la nef, voici que la musique
La
Gauloise nous joue un morceau de Mozart.
Cette
harmonie enchanteresse et magnifique ;
Ce
chant religieux est un chef d’œuvre d’art.
Et
dans la nef, les jeunes femmes, les fillettes
Toutes
en très grandes toilettes
D’une
mise élégante et qui sied à ravir.
Certes !
un nouveau Pâris, ici pourrait choisir
En
leur robe de laine, en leur robe de soie,
Leur
robe de velours, leur robe de satin
Grisent
ces beaux enfants et dans leurs yeux mutins,
Au
moins de la plupart on voit briller la joie.
Cette
élégante en sa robe d’un beau velours,
Le
croiriez-vous qu’on la voie aux champs tous les jours. (1)
Toutes
ces fillettes parées,
Dans
leur cerveau, certes ! aucun souci ne se glisse.
C’est
notre jeunesse dorée
Qui
vit encore en ce beau Jardin des délices.
Les
femmes d’âge mûr et les bonnes grand’mères,
Quoique
très bien ont une mise plus sévère.
Pour
leur toilette, elles ne font guère de frais.
Avec
leur bonnet blanc gaufré
Et
leur corsage noir : tout leur vêtement sombre ;
Sinon
toutes, du moins, c’est bien le plus grand nombre.
Et
de leurs sentiments, maintenant, est banni l’orgueil.
Beaucoup
d’elles portent le deuil.
Celle-ci,
c’est de ses enfants ; celles-là, c’est de son mari.
Ces
peines-là mettent parfois les cheveux gris.
Et
les beaux jours s’en vont et puis l’espoir s’envole.
Alors,
c’est l’église qui les console.
C’est
là qu’elles vont prier Dieu
Pour
leur chers disparus : leurs enfants ou leur pauvre vieux.
On
vient d’ouvrir la grande porte,
La
messe est terminée et voici que tous les gens sortent.
Tandis
que dans notre clocher bâti de lave,
Les
deux cloches envoient leurs sons majestueux et graves
En
sonnant à toute volée ;
La
foule, alors, tout doucement s’est écoulée.
Jean Brugière devant sa bibliothèque (Collection Bayle-Brugière) |
Jean Brugière (1869-1945)
Note de J.B. :
(1) - A cette
époque, les jeunes mariées aubiéroises avaient la réputation de porter des
toilettes de haut prix achetées à la Maison Toissot et Grasbaunn à
Clermont-Ferrand.
La saint-Loup 2014
Avant la rentrée… on s’éclate !
Le programme ! |
N’oubliez
pas votre « Vigneronne » chez tous les boulangers d’Aubière !
© Cercle Généalogique
et Historique d'Aubière
A voir aussi : C’est la saint-Loup !
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