commencé le 6 avril 1767
Cet épais registre, issu des
archives communales d’Aubière, rassemble les jugements rendus à Aubière par le
bailly Thoury entre 1767 et 1780.
Le bailli était, dans
l'Ancien Régime français, le représentant de l'autorité du roi dans le
bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler
l'administration en son nom. La juridiction en charge d'un bailli s'appelle un
bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal
et la circonscription la sénéchaussée.
Mais il s’agit ici du
bailliage seigneurial d’Aubière (les baillis royaux ayant perdu leur pouvoir au
XVIème siècle).
Le notaire Thoury, bailli
seigneurial d’Aubière, était néanmoins conseiller du roi en la ville de
Clermont-Ferrand. C’était en quelque sorte un juge de proximité au
service du seigneur d’Aubière.
Histoires de soupiraux de
caves
Des enfants jouent sur le quartier des caves à Aubière
et… disparaissent subitement ! Des adultes traversent ce même quartier et
tout à coup se foulent une cheville ou se cassent une jambe ! Le procureur
enquête.
Les enfants sont retrouvés en pleurs, plus ou moins en
« bon état » au fond des caves. Tout cela parce que les soupiraux ne
sont pas grillagés. Les responsables vont payer !
Soupiraux du quartier des grandes caves d'Aubière. Depuis un arrêté municipal de 1821,ils ont été surmontés d'une maçonnerie ; un croisillon de fer protège des chutes. |
Du mardi 13 juin 1780
Le procureur ne perd pas de temps, le bailly en aura pour
son argent !
Neuf Aubiérois, tous vignerons, vont être ainsi convoqués
devant maître Thoury : Gilbert Taillandier le jeune, Michel Brolly dit la
Blaye, François Villevaud dit Chapat, Martin Aubény, François Dégironde dit
Chanterelle, autre Gilbert Taillandier, Jacques Pignol dit le Barron. (1)
Ceux-là sont tous condamnés à « faire griller le soupirail de leurs caves dans la journée, pour éviter
les accidents qui pourraient arriver aux enfants et autres personnes qui
passent dans ce quartier des caves ». En sus, ils doivent payer une
amende de 20 sols. Seul François Villevaud, qui a trois caves, dont deux en
commun avec Pierre Besseix et François Arveuf, a un délai de trois jours pour
faire le travail.
Registre d'audience du bailliage d'Aubière - page 54 (partielle) (Archives communales d'Aubière) |
Les deux derniers sont cousins ; il s’agit de François
et Jean Nouellet (lire Noellet). Ils sont convoqués le même jour mais pour un
motif un peu différent. (2)
Ils sont condamnés à 20 sols d’amende et à « détruire dans les trois jours le soupirail
qui se trouve entièrement dans le chemin commun ». Si le soupirail ne
menace pas l’intégrité des personnes, il gêne la libre circulation des
voitures.
Notes [tous les mariages ont
eu lieu à Aubière] :
(1) – Note
généalogique sur les condamnés : Gilbert Taillandier le jeune (né en
1738, marié en 1764 avec Françoise Martin) ; Michel Brolly (né en 1739,
marié en 1767 avec Jeanne Baille) ; François Villevaud dit Chapat (né en
1724, marié en 1753 avec Françoise Baille) ; Martin Aubény (né en 1724,
marié en 1749 avec Anne Bernard) ; François Dégironde dit Chanterelle (né
en 1735, marié en secondes noces en 1769 avec Michèle Baile) ; autre
Gilbert Taillandier (né en 1745, marié en secondes noces en 1770 avec Marie
Cougout) ; Jacques Pignol dit le Barron (né en 1742, marié en 1765 avec
Jacquette Dégironde).
(2) – François Nouellet (ou Noellet) est né en 1722 et s’est
marié avec Marguerite Moneron en 1749 ; Jean Nouellet, son cousin germain,
est né en 1726 et a épousé Antoinette Chatanier en 1755.
© - Cercle généalogique et historique d’Aubière –
Pierre Bourcheix
Crédits photos : Pierre Bourcheix
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