1790-1842
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inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 39
Novembre 1795
Novembre 1795
[Page 42]
Prix des
denrées : froment 4200£ ; seigle vendu 3600£ ; vin 300£
1- J’ai fait marché
avec les journaliers d’Aubière pour l’ouvrage que j’ai à faire tout l’hyver et
pour battre à la grange à une coupe de grain par jour, moitié bled moitié orge.
2- J’ai donné à faire
à prix fait les creux des vergers moyennant cinq quartons bled ; ils
doivent être de deux pieds et demi de profondeur et trois pieds en quarré
[sic] ; il y en a environ 180. Il y
a aussi des arbres à arracher.
La lessivière |
3- J’ai loué pour une
année la lessivière des Ramacles (1)
à Pierre Doyen, charron, qui demeurait dans la cuisine du château. Il doit me
faire, pour son loyer, un tombereau à brancarts [sic] pour mon cheval. Il quittera sur le champ ce qu’il occupe dans le
bâtiment.
4- J’ai fait tirer mon
cidre le 18 ; il y en a eu en tout quatre cents cinquante pots. 300 pots
pour ma portion. Je fais porter à Clermont les cinq pièces qui sont
pleines ; des particuliers d’Aubière m’ont fourni des charrois.
5- J’ai fait porter à
Clermont toutes les pomes de choix. On en a donné à plusieurs personnes. Il y
en a eu en tout 112 hotées.
J’ai pris de Mr St
Aignes, sur les fonds de l’église du Port, en différentes fois, 10600
[quoi ? des livres ?], et je
suis redevable aujourd’huy 20 de six septiers de seigle.
6- J’ai fait faire à
mon compte tout le petit cidre et je le fais passer sur le mat de vendange. On
en a fait quatre selles (2) tant dis
[sic] qu’il y en a eu neuf en faisant le
cidre ; elles ont fait près de trois pièces.
7- Ma sœur cadette a
été émancipée chez le citoyen Busche, juge de paix, d’après l’avis d’une
assemblée de parents. Mr Duranquet père est son curateur (3). L’une et l’autre m’ont donné une
procuration pardevant notaire pour gérer les affaires.
J’ai fait enlever une
petite partie du toit de la caudale et de la lapant et j’en ai fait porter le
tout à Noyers où on a réservé tous les couverts.
8- On a mis le cidre
en taverne à raison de quinze francs la bouteille. J’en ai cinq pièces que j’ai
fait mettre à Clermont dans le cuvage de la remise.
9- J’ai fait donation
à Marguerite Duparroy de la maison située à la barrière du Toureau, pour les
bons services qu’elle a rendus à ma mère pendant la persécution. Elle en jouira
dès à présent. [Voir Chronique de la Maison Decorps]
10- J’ai acheté des
arbres à la foire de St André, scavoir à Montferrand : treize
douzaines ; et à Aubière : vingt-deux douzaines. Il y en a en tout
pour six mille quatre cents livres. On en a planté à Noyers neuf douzaines.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Lessivière des Ramacles : il faut entendre ici le
mot lessivière comme une lessiveuse, et non comme une lavandière.
Dans le haut des Ramacles, derrière le four banal, le long du bief de
l’Artière, il y avait une « laverie » seigneuriale (lessivière ou buanderie ?) dans laquelle se
trouvait cette lessiveuse avant la Terreur. La lessivière peut être aussi le local des Ramacles. D’où son appellation de
« lessivière des Ramacles ».
(2) – Selle : en Basse-Auvergne, instrument de bois
pour presser les fromages. Ici, selle
est un synonyme de pressée.
(3) – Duranquet : Curateur de ma sœur cadette, nous dit
Jean-Baptiste. Mais de quelle sœur cadette s’agit-il ? Anne, née en 1774
ou Marie-Anne, née en 1777 ? Cette dernière aurait été appelée la
benjamine, puisque c’est la dernière. Optons donc pour Anne qui se mariera avec
Dominique Chardon du Ranquet, le 6 septembre 1796. La famille André est liée au
Chardon depuis le mariage de feu Pierre André avec Anne Favard (parents de
Jean-Baptiste, Anne et Marie-Anne), dont la mère était une Chardon. Marie-Anne,
quant à elle, épousera en 1802, Annet Alexis de Provenchères, et héritera des
biens situés sur la commune d’Aubière.
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