Abrial, voilà un patronyme pas
banal à Aubière. Original mais fugace. Forme méridionale d’avril, nous dit le maître Albert Dauzat. Natif du mois d’avril ou
sobriquet de celui qui annonce le printemps. Il apparaît pour la première fois
dans la 3ème transaction du
21 avril 1496 entre Louis,
seigneur d'Aubière, et les habitants d'Aubière, au sujet des droits
seigneuriaux, avec Guiot Abrial, qui se fait aussitôt oublié. Ce nom de famille
réapparaîtra moins d’un siècle plus tard, pour disparaître définitivement (à Aubière) au
début du XVIIème siècle.
Extrait du contrat de mariage du 24 janvier 1591 (Archives départementales du Puy-de-Dôme - 5 E 44 6) |
Ce n’est pas par un acte qui concerne directement Anthonia
Abrial que le patronyme refait surface, le 24 janvier 1591, mais pour le
mariage de sa fille, Agnès Morel :
Contrat de mariage du 24 janvier 1591 « entre Ollivier Aubeny, fils à Pierre, mari de Françoise Obby,
laboureurs habitants d'Aubière, et Agnès Morel, fille à feu François et
Anthonia Abrial, sa veuve, et à présent femme d’Anthoine Esclany, soussigné. En
présence de Michel Perol, fils à feu Anthoine, tuteur de la future qui
l'autorise. Dot de la future espouze : une terre dans la justice de
Montferrand et au terroir du Port Dieu, contenant trois quartellées, joignant à
la terre des hoirs de feu Jehan Vialeveaux d'une part, et la terre de François
Gioux d'autre ; plus une autre terre en lad. justice et au terroir du
P...?, contenant trois quartellées, joignant à la terre de Michel Pérol d'une
part, et la terre de Guillaume Noellet d'autre ; plus une autre terre en
ladite justice et terroir, contenant trois quartellées, joignant la terre
d'Estienne Mallet d'une part, et un rif d'autre à midy ; plus une autre
terre contenant trois quartellées, située dans lad. justice et terroir, joignant
à la terre de François Gioux d'une part, et la terre de Guillaume Noellet
d'autre ; plus une vigne contenant deux heuvres, située dans la justice
d'Aubière et au terroir du Creux des Mallades, joignant la vigne de Guillaume
Decor d'une part, et la vigne de Guillaume Noellet d'autre, lad. vigne faisant
deux parcelles ; plus une autre vigne contenant une heuvre, située en lad.
justice et au terroir de Mallemouches, joignant à la vigne de Chaptard Vedel
d'une part, et la vigne de Michel Bonabry d'autre ; plus un petit pré
contenant un quart d'heuvre, situé en lad. justice et au terroir de la Saigne,
joignant au pré de Me Jehan Taillandier d'une part, et le pré des
hoirs de Michel Charrier d'autre ; plus une robbe de nopces bonne et
honneste sellon la quallité des parties (...). Et ledit futur espoux a promis
d'habiller lad. espouze d'une autre robbe de ...? bonne et honneste selon sa
quallité et de l'enjoyaller (...). Fait à Aubière en la maison dudit Esclany en
présence d'honorable homme Me Jacmet Dumolin, greffier dud. Aubière,
soussigné ; Jacques Vialevaux ; François Morel [frère de la
future] ; François Vialevaux ;
Anthoine Aubeny ; Jacques Aubeny ; et messire Pierre Pin, curé dudit
lieu, soussigné » (Me Guillaume Aubény, notaire à Aubière,
5 E 44 6 - A.D. 63).
Anthonia
Abrial est sans doute née aux alentours de 1545. Peut-elle avoir un lien de parenté
avec Guiot qui était chef de feu en 1496 ? Dans ce cas, elle pourrait être
l’arrière petite-fille de Guiot. Elle va se marier deux fois : vers 1567
avec François Morel qui décède avant 1570 ; vers 1570 ensuite avec
Anthoine Esclany, le marchand. On lui connaît six enfants : François,
Agnès et Michelle Morel, puis Anna, Michelle et Ollivier Esclany.
On retrouve Anthonia
Abrial pour le mariage de son fils aîné : contrat
de mariage du 9 janvier 1593 entre François Morel et Mariette Ribeyre (Me
Guillaume Aubeny, notaire à Aubière, 5 E 44 8 - A.D. 63). Puis pour son
testament en date du 20 juin 1597 : « Anthonia Abryal, femme à Anthoine Esclany, a fait son testament en ma
présence. A donné son âme à Dieu (…) ; a donné au curé et aux prêtres
dudit Aubière (…), plus un cuvaige, situé dans le lieu d’Aubière et au quartier
de la Fontaine, jouxte le mur dud. Aubière d’une part, et la rue commune
d’autre partie. A donné et lègue à Ollivier Esclany son fils, le cuvaige cy
dessus confiné ; plus le quart du molin, situé dans le lieu d’Aubière et
au quartier de la Fontaine ; plus la moitié d’une maison située au
quartier du chasteau, joignant à la muraille dud. Aubière d’une part, et la
maison d’Anthoine Barbeyron d’autre, avec la moitié du chazal de grange au
Chambon. A donné à Agnès Morel, fille de feu François Morel son premier mary, à
présent femme à Ollivier Aubeny, la somme de vingt …? » Témoins :
Michel Dégironde Maugue, Anthoine Dégironde, Guillaume Noellet, Anthoine Vairs,
Jehan Pezand, Pierre Tourgon (Me
Guillaume Aubény, notaire à Aubière, 5 E 44 12 - A.D. 63).
Quelque
chose nous interpelle dans son testament. Ce n’est pas qu’elle lègue le quart d’un
moulin ; les propriétés indivises étaient fréquentes même à cette époque.
Mais c’est que le moulin de la Fontaine, qui sera propriété du seigneur au
XVIIIème siècle, soit celle d’un particulier en 1597 ! En tous
cas, c’est la première mention de ce moulin dans les textes.
Notons
ici le passage éclair d’un certain François Abrial, parrain lors du baptême du 4 novembre 1601 de
Catherine Dégironde, née le même jour, fille à Michel Dégironde et à Jehanne
Roussel. Parrain : François Abrial ; marraine : Catherine
Dégironde (R.P. Aubière, B.M.S. – 6 E 14/1 - A.D. 63). Il ne réapparaît plus
par la suite.
Enfin, arrêtons-nous, encore avec Anthonia Abrial,
pour le contrat de mariage du 7 octobre 1603 entre Jehan Pironnet, fils à
Pierre, marchand boucher d'Olhiergues, et Michelle Esclany, fille d'honorable
personne Anthoine Esclany, habitant du lieu d'Obiere, et d'Anthonia Abrial. La
dot de Michelle se compose ainsi, outre un lit de plume garni avec tour de lit
à rideaux, coffre fermant à clef garni, draps, nappes, robbes et autres
linges…, elle reçoit « une vigne,
appelée la Guerade, de dix heuvres, située à Obyere et au terroir de la
Bezou ; plus une terre de dix cartellées avec ses arbres, située à Obiere
et au terroir des Sauzes, sine de la Pointe du Renard ; plus une autre
terre de dix cartellées, faisant deux parcelles, située à Obiere et au terroir
des Gravins ; plus un pré appelé la l… ? de Chantoing, contenant une
heuvre, situé dans la justice de Montferrand et au terroir du
Granouiller ; plus un autre pré de deux heuvres, dans la justice d'Obiere
et au terroir de Laschamps, jouxte le pré d'Anthoine Jehan d'une part, et le
pré de la cure dudit Obiere d'aultre partie ; plus une maison avec ses
aizes, située dans ledit lieu dhobiere et au cartier de la Font, au dessus du
molin La future épouze reçoit de son futur époux une robbe … bagues et joyaux
d'une valleur de quarante cinq livres… Fait et passé audit Hobiere dans la
maison dudit Esclany, en présence de messire François Noellet prêtre dudit
Obiere, d'honorable homme Me Jamet du Mollin, greffier dudit
Hobiere, d'Anthoine Pironnet, procureur d'office du bailliage d'Olhiergues, de
Nohel Bleine, greffier dudit Olhiergues, qui ont tous signé avec les parties,
exceptés ladite épouze et Jehan Pironnet. » (Me Guillaume
Aubény, notaire à Aubière, 5 E 44 18 - A.D. 63).
Nour retrouverons Anthonia Abrial, veuve pour la seconde fois, en 1635, pour une ratification de donation (Me Gilbert Aubeny, notaire royal à Aubière, 5 E 44 51 - A.D. 63) au profit de ses deux dernières filles, Anna et Michelle Esclany et de leurs époux, donation qui résonne comme un testament...
© - Cercle
généalogique et historique d’Aubière – Pierre Bourcheix.
Suivez l'histoire et la généalogie d'Aubière sur : http://www.chroniquesaubieroises.fr/
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