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vendredi 12 octobre 2012

La Porte du Rossignol, notre nouveau logis




Le Cercle généalogique et historique d’Aubière intègre, cette semaine, son nouveau local.

Porte du Rossignol
 
Aujourd’hui, fermé des quatre côtés, ce haut bâtiment en pierres volcaniques fait plus penser à une tour qu’à une porte. Et pourtant c’était la porte, l’unique porte fortifiée, de l’enceinte du château féodal. Cette dernière se confondait avec l’enceinte du village dans sa partie nord-ouest. L’enceinte du château féodal couvre une zone importante dans la partie nord-ouest du bourg fortifié (on peut la circonscrire par les rues actuelles : rue Vercingétorix, rue Victor-Hugo, rue Saint-Loup et rue du Dahlia).
Voir plan ci-dessous :

A : enceinte castrale
1 : Porte du Rossignol
2 : l'actuelle rue Saint-Loup qui longe l'enceinte du château
3 : Porte de la Quaire
4 : Porte des Ramacles
5 : l'actuelle rue saint-Antoine
6 : chemin conduisant à la cave Madame

La première représentation que nous en avons date du milieu du XVè siècle. C’est le dessin de Guillaume Revel qui la montre depuis les alentours de la cave Madame (un point de vue surplombant le bourg, situé soit entre la rue du Mirondet et l’avenue Jean-Noëllet aujourd’hui, soit de la Croix de l'Arbre. Voir ce dessin ci-dessous).

Le dessin de Guillaume Revel XV° siècle
(Bibliothèque Nationale de France)
 
 On la distingue très bien à l’extrême droite du dessin avec sa tourelle d’escalier coiffée de tuiles rouges.
A l’époque, elle donnait accès à la garenne du seigneur, située à l’ouest du bourg, et à la cave seigneuriale, dite « Cave Madame », avenue Jean-Noellet. Elle ouvrait, à l’intérieur de l’enceinte castrale, sur une basse-cour autour de laquelle on trouvait des dépendances, à l’ouest, le donjon quadrangulaire au sud-ouest, un corps de bâtiment (greniers, granges et cuvages) à l’est, et le corps de logis au nord-est. Elle était reliée au donjon et au corps de logis par des courtines crénelées.
L’enceinte étant entourée de fossés, la porte du Rossignol était pourvue d’un pont-levis, invisible sur le dessin, dissimulée par les arbres.

Au XVIIè siècle, les fossés sont asséchés, le pont-levis a disparu. Le rez-de-chaussée de la tour est transformé en cuvage, clos des deux côtés par des portails de bois. Le sommet de la porte est rehaussé et couvert. Les deux niveaux au-dessus du cuvage servent tantôt de greniers, tantôt d’appartements pour les domestiques. On y accède par un escalier à vis.

C’est en 1718 que nous en avons une description dans l’état des lieux que Guillaume André, nouveau seigneur d’Aubière, fait faire lorsqu’il achète la seigneurie.
L’ensemble castral est en ruines ; son enceinte ouverte en de multiples endroits. Seules subsistent quelques dépendances : cuvages, granges, étables et écuries. Le Rossignol est debout mais il manque des vitres aux fenêtres dans les étages, et le portail du rez-de-chaussée est sans portes.

Dans la restructuration du site opérée par la famille André au cours du XVIIIè siècle, la porte du Rossignol est réhabilitée. Comme toutes les possessions des Provenchères, héritiers des André d’Aubière, elle est vendue à des particuliers dans la seconde moitié du XIXè siècle.

Achetée par la commune en 2010, la Porte du Rossignol abrite aujourd’hui deux associations : le Comité des Fêtes au premier étage, et le Cercle généalogique et historique d’Aubière au rez-de-chaussée.

Comme un parfum d'ancêtres...
Cette porte est le dernier vestige, encore visible, du château féodal d’Aubière. Pour les Aubiérois de souche, qui descendent d’Ysabeau de Jarrie d’Aubière, adhérents du C.G.H.A., ce sera un sentiment particulier qu’ils ressentiront désormais en pénétrant dans notre nouveau local. En effet, cette ancêtre, un peu énigmatique, jouait et passait sous cette porte il y a 400 ans !...

© Cercle généalogique et historique d’Aubière (P.B.).

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