Le 15 floréal an second (4 mai
1794), les municipalités reçoivent du district l’injonction, à peine voilée,
que tous les citoyens de 14 ans et plus devront fournir une livre de vieux
linge.
Le papier est rare, et
l’administration révolutionnaire est grande consommatrice de cette
« denrée ».
Citoyens, débarrassez-vous de vos
chiffons !
(Archives communales d'Aubière) |
Citoyens,
Le papier étant un des objets de
première nécessité, le Comité de salut public pour en ranimer la fabrication et
la rendre plus considérable, a arrêté, le douze Germinal dernier (1er
avril 1794), que tous les citoyens
seraient tenus de fournir par tête une livre de vieux linge d’ici au premier
Prairial prochain (20 mai 1794),
excepté ceux qui n’ont pas atteint l’âge de 14 ans, ou qui ne sont pas imposés
au rôle de la contribution mobiliaire. Il compte sur l’empressement de tous les
citoyens à consacrer aux besoins des manufactures et du commerce des objets
très peu utiles à ceux qui les possèdent, et dont chaque famille est plus ou
moins fournie ; il espère également que plusieurs donneront au-delà de ce
que l’arrêté demande.
Nous joignons ici des modèles d’état
dont les colonnes vous paraîtront faciles à remplir ; vous voudrez bien
nous les faire passer sans délai et faire conduire et transporter à
l’administration du district, la quantité de chiffons que vous aurez receulis (sic) dans votre Commune, le montant d’iceux sera
remboursé sur le champ à ceux qui l’exigeront.
Nous vous prévenons, Citoyens, que les
états doivent être envoyés à la commission des subsistances dans les dix
premiers jours du mois prochains ; s’il arrivait que quelque Commune ne
nous les eût pas fait passer à cette époque, nous serions forcés d’en prévenir
la commission, et lui faire connaître celle en retard.
Nous espérons de votre zèle, que vous
ne perdrez pas un instant de vue cette opération, et que vous nous mettrez à
même de faire connaître à la commission des subsistances le produit de cette
recherche si utile aux manufactures de papier.
Salut et Fraternité.
Sources : Archives
communales d’Aubière.
La rareté et la cherté du papier expliquent que, parfois,
les curés sur les registres paroissiaux, ou les notaires sur les minutes des
actes mais surtout sur les grosses, écrivaient petit, même dans les marges, et
dans tous les sens !
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