1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 54
Février 1797
Février 1797
[Page 57]
Prix des
denrées : froment vendu 15£ ; conseigle vendu 14£ ; orge
9£ ; vin vendu 6£
1- J’ai passé bail de
ma vigne de Noyers devant Ducrohet, notaire à Lempdes, pour douze années
consécutives, à Léger Brun, Etienne Berthet, Michel Bourbon et Pierre Bourbon,
Antoine Baux, François et Blaise Galabrut, mes fermiers de Noyers. Ces deux
derniers n’y sont compris que pour dix œuvres à prendre séparément. Le bail est
au quart des fruits et ils doivent de plus me donner 400£ argent, payer toutes
les impositions, et arracher la première année un cinquième de la vigne et cinq
après un quinzième. Les mêmes clauses et réserves que celles qui sont portées
par l’ancien bail, à l’exception qu’ils ne payent rien pour la conduite. Ce
sont les mêmes qui ont déjà joui pendant neuf ans.
2- J’ai fait planter
borne (sic) à la vigne de Neyrat,
entre Mr de Trémiol et moi, et aussi avec les cotenanciers qui me payent la
rente. On a pris pour ceux-ci des experts de Montferrand.
3- J’ai fait exploiter
à Noyers des ormeaux pour faire les tirans (1) de ma grange, au nombre de neuf ; j’en ai fait aussi couper pour
faire un pressoir. Parmi les tirans, il s’en est trouvé trois qui étaient creux
dans le haut, de manière que ceux-là ne pourraient guère porter que trente
pieds, tandis que les autres en portent plus de quarante. Je pourrai les vendre
et en acheter de sapin.
4- J’ai acheté de
Rouveix, charpentier, des croutes de bois de chêne pour faire le parquet de la
salle à manger ; j’en ai donné le prix fait à Joseph Verdier, moyennant
17£ la toise. Il y en aura dix toises ou environ. Ces croutes me coûtent 25
sols pièce. Les lames portent … [en blanc] pouces, on en a employé … [en blanc].
5- Henri Rigaud, à qui
j’avais affermé le Domaine d’Aubière, étant dégoûté d’y aller, nous avons pris
le parti, Chardon et moi, d’accepter son département (2) ; en conséquence, il jouira à moitié
les terres qu’il a ensemencées la présente année, et payera sur les terres les
deux thiers de la taille. Il a donné six cents livres pour la jouissance des
regains de l’année dernière et nous lui avons fait remise du surplus à raison
de la non jouissance des dernières herbes qui avaient été pacagées par les
bestiaux de la commune. A l’égard de la taille qu’il devait pour ces regains,
nous lui avons tenu quitte à la charge de défricher et ensemencer sans
néanmoins fournir la semence. Le sainfoin de la garenne et une bande tout le
long du chemin et la mayère qui a été faite dans la garenne le long du ruisseau
me demeurera dans l’état où elle est. Le département a été donné.
6- J’ai donné à Mr
Leblanc les nos 7, 10, 24, 36, 55, 86, 94
et 87 des contrats d’Aubière pour faire assigner ceux qui les doivent.
7- J’ai affermé à
Pierre Doyen, charron, le bâtiment neuf des lessivières des Ramacles, au nom de
ma sœur cadette, et ce pour trois années, moyennant la somme de soixante livres
par année, à la charge de donner un mois de temps pour sortir ce Jean Durand
qui en occupé (sic) une partie.
8- J’ai affermé à Jean
Dégironde la coupat, Jacques Pignol, Michel Janon, Jean Montel, François
Dégironde dit laire, Jean Jallut et Guillaume Villevaud, pour le compte de ma sœur,
toute l’herbe de la garenne et à la charge d’y laisser pacager une vache après
les regains, moyennant la somme de soixante douze livres par journal, payables
à la foire des Provisions.
9- J’ai payé à Mr d'Ennezat sa rente au principal de 14.000£, qui lui était due depuis deux ans. Je
lui ai payée en numéraire toute la dernière année et moitié de la première avec
retenue du dixième sur la première, et du cinquième sur la seconde ; à
cause de l’incertitude des payements, il ne m’a donné qu’une quittance à
compte.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Tirans : lire tirants.
Plans inclinés qui permettent d’atteindre avec une charrette chargée de foin,
la porte ouverte d’un fenil situé sur une grange. Dans un pressoir, pièces de
bois fixées au sommet des jumelles pour maintenir leur écartement.
(2) – Département : Dans le Puy-de-Dôme, département ne s’emploie guère qu’en
matière de congé de bail : « le propriétaire lui a donné son département ».
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