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mardi 26 mars 2013

Journal économique de Jean-Baptiste André - 54



1790-1842



Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel

Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière



Épisode 54

Février 1797





Février 1797

[Page 57]



Prix des denrées : froment vendu 15£ ; conseigle vendu 14£ ; orge 9£ ; vin vendu 6£



1- J’ai passé bail de ma vigne de Noyers devant Ducrohet, notaire à Lempdes, pour douze années consécutives, à Léger Brun, Etienne Berthet, Michel Bourbon et Pierre Bourbon, Antoine Baux, François et Blaise Galabrut, mes fermiers de Noyers. Ces deux derniers n’y sont compris que pour dix œuvres à prendre séparément. Le bail est au quart des fruits et ils doivent de plus me donner 400£ argent, payer toutes les impositions, et arracher la première année un cinquième de la vigne et cinq après un quinzième. Les mêmes clauses et réserves que celles qui sont portées par l’ancien bail, à l’exception qu’ils ne payent rien pour la conduite. Ce sont les mêmes qui ont déjà joui pendant neuf ans.





2- J’ai fait planter borne (sic) à la vigne de Neyrat, entre Mr de Trémiol et moi, et aussi avec les cotenanciers qui me payent la rente. On a pris pour ceux-ci des experts de Montferrand.



3- J’ai fait exploiter à Noyers des ormeaux pour faire les tirans (1) de ma grange, au nombre de neuf ; j’en ai fait aussi couper pour faire un pressoir. Parmi les tirans, il s’en est trouvé trois qui étaient creux dans le haut, de manière que ceux-là ne pourraient guère porter que trente pieds, tandis que les autres en portent plus de quarante. Je pourrai les vendre et en acheter de sapin.



4- J’ai acheté de Rouveix, charpentier, des croutes de bois de chêne pour faire le parquet de la salle à manger ; j’en ai donné le prix fait à Joseph Verdier, moyennant 17£ la toise. Il y en aura dix toises ou environ. Ces croutes me coûtent 25 sols pièce. Les lames portent … [en blanc] pouces, on en a employé … [en blanc].



5- Henri Rigaud, à qui j’avais affermé le Domaine d’Aubière, étant dégoûté d’y aller, nous avons pris le parti, Chardon et moi, d’accepter son département (2) ; en conséquence, il jouira à moitié les terres qu’il a ensemencées la présente année, et payera sur les terres les deux thiers de la taille. Il a donné six cents livres pour la jouissance des regains de l’année dernière et nous lui avons fait remise du surplus à raison de la non jouissance des dernières herbes qui avaient été pacagées par les bestiaux de la commune. A l’égard de la taille qu’il devait pour ces regains, nous lui avons tenu quitte à la charge de défricher et ensemencer sans néanmoins fournir la semence. Le sainfoin de la garenne et une bande tout le long du chemin et la mayère qui a été faite dans la garenne le long du ruisseau me demeurera dans l’état où elle est. Le département a été donné.



6- J’ai donné à Mr Leblanc les nos 7, 10, 24, 36, 55, 86, 94 et 87 des contrats d’Aubière pour faire assigner ceux qui les doivent.



7- J’ai affermé à Pierre Doyen, charron, le bâtiment neuf des lessivières des Ramacles, au nom de ma sœur cadette, et ce pour trois années, moyennant la somme de soixante livres par année, à la charge de donner un mois de temps pour sortir ce Jean Durand qui en occupé (sic) une partie.



8- J’ai affermé à Jean Dégironde la coupat, Jacques Pignol, Michel Janon, Jean Montel, François Dégironde dit laire, Jean Jallut et Guillaume Villevaud, pour le compte de ma sœur, toute l’herbe de la garenne et à la charge d’y laisser pacager une vache après les regains, moyennant la somme de soixante douze livres par journal, payables à la foire des Provisions.



9- J’ai payé à Mr d'Ennezat sa rente au principal de 14.000£, qui lui était due depuis deux ans. Je lui ai payée en numéraire toute la dernière année et moitié de la première avec retenue du dixième sur la première, et du cinquième sur la seconde ; à cause de l’incertitude des payements, il ne m’a donné qu’une quittance à compte.





Annotations de Pierre Bourcheix :

(1) – Tirans : lire tirants. Plans inclinés qui permettent d’atteindre avec une charrette chargée de foin, la porte ouverte d’un fenil situé sur une grange. Dans un pressoir, pièces de bois fixées au sommet des jumelles pour maintenir leur écartement.

(2) – Département : Dans le Puy-de-Dôme, département ne s’emploie guère qu’en matière de congé de bail : « le propriétaire lui a donné son département ».








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