1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 53
Janvier 1797
Janvier 1797
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Prix des
denrées : froment 18£ ; seigle 14£ ; orge vendu 10£ ; vin
vendu 5£ 10 s
1- D’après
l’estimation des meubles de la maison de Clermont, faite par des tapissiers,
ils ont été portés à la somme de 7284£ ; un lit de Damas estimé séparément
à 700£. La futaille a été estimée par mon charpentier, y compris les douves que
j’ai pour faire deux cuves, à 2050£. Le linge a été estimé par des ravaudeuses
à 2813£. L’argenterie pesée, il y en a eu cinquante deux marcs (1) à 48£ le marc, monte à 2496£. J’ai porté
les livres de ma bibliothèque à 300£. Un forte piano a été estimé par un
musicien à 300£. Des chars et charrettes estimés par le charron à 300£. Une
jument estimée par Bureau maréchal à 400£. Une voiture ou cabriolet estimée par
Pons sellier à 200£. Trois vaches valant 250£. La totalité de ces différents
objets monte à la somme de 17.093£.
"...les livres de ma bibliothèque..." |
2- D’après le nouvel
état de choses qui a occasionné la mort de mon malheureux frère, il a été
question de savoir ce que deviendrait la portion qui lui a été réservée par le
partage, ma mère ayant réclamé l’usufruit du quart des biens paternels, d’après
la loi du 21 prairial an 3, qui n’avait pas été, comme lors des premiers
arrangements. Il a été question de rompre le premier traité fait avec elle, et
d’en faire un nouveau. En conséquence, il a été réglé entre les arbitres, qu’elle
prélèverait d’abord le montant de sa dot, montant à 27.000£, et pour cet objet,
on lui a cédé des fonds à Aubière, savoir les terre de la Bernard, celle de la
Barre, de la Laborieuse, le pré de Prouilhat (2) et le jardin parent. Ces objets lui appartiendront en toute propriété,
ainsi que le quart du mobilier, montant à 6.250£, attendu qu’avec les 17.000£
de meubles, il y avait 9.000£ d’argent comptant ; elle aura pour son quart
en usufruit : le domaine des Vergnes, environ 28.000£ à Noyers ; pour,
en propre : 8.000£ à Aubière, et environ 6.000£ sur la maison, que j’acquières
en propriété sur le pied de l’estimation qui est de 18.000£, à la charge d’abord
de cet usufruit, et en donnant 12.000£ à la nation pour le compte de la
soumission, et autres 6.000£ après la cessation de l’usufruit, au moyen de quoi
la soumission reposera sur ma tête et sur celle de mes deux sœurs. La pension
de ma tante religieuse a été fixée à 600£, et la rente de quatre mille livres,
due à ma tante Desmarets, lui sera payée en commun.
3- D’après la
soumission faite au département, le 24 fructidor an 4, du quart en propriété de
la fortune paternelle, il a été nommé le 5 brumaire suivant par l’administrateur
un expert, qui est le citoyen Perrier, pour procéder conjointement avec Rispal,
expert nommé par nous, à l’évaluation de la masse des biens. Ils ont porté, en
suivant la base des impositions, le bien d’Aubière à 151.548£, le bien de
Noyers à 76.375£, en suivant une base estimative, le bien des Vergnes à
26.095£, et la maison de Clermont à 13.500£. La masse totale est de 267.518£
2s, et, par conséquent, le quart est de 66.879£ 10s 6d. Le citoyen Bourlin,
commissaire du pouvoir exécutif à Aubière, a formé opposition au nom de la
commune à la vente et estimation des fours neufs fondée sur une prétendue
instance au bureau des finances de Riom. J’ai répondu que, dans cette instance,
il ne s’agissait nullement de cet objet, au surplus, il a été fait par deux
notaires un acte instrumentaire à l’acquit municipal pour protester contre la
coupe de maigres (3) que la coutume
fait faire soit dans la partie des Ramacles, soit dans l’intérieur de la
garenne jusqu’au béal du ruisseau et même un dans la partie du fossé. On n’a
point fait donner d’assignation, on attend à cet égard une loi nouvelle contre
les prétentions exagérées des communes.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Marc : poids de 8 onces (la moitié de la livre),
soit 244,7529 grammes, qui servait à peser les matières d’or ou d’argent.
(2) – Bernard, Barre, Laborieuse et Prouilhat : noms de
terroirs ou lieux-dits d’Aubière.
(3) – Maigres : terme qui qualifie une terre peu
fertile, un pâturage où l’herbe est rare et peu nourrissante.
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