Comme l’écrivait Louis-Jean Gioux (dans un article précédent) à propos des Auvergnats en général, et des Gioux en particulier, ceux-ci étaient considérés comme des gens casaniers. D’autres Aubiérois, des Bourcheix, n’échappaient pas à cette règle. Tant que la terre savait les retenir, ils ne pouvaient s’arracher au pays qui les avait vus naître, qui les avait nourris, qui les ensevelirait une fois la mort venue.
Tant que la terre les retenait…
Mais dès qu’elle desserre les liens… l’appel d’un ailleurs, de l’inconnu qui tenaille tous les hommes, se fait pressant à leurs oreilles comme le chant des sirènes d’Ulysse. Alors l’horizon s’ouvre, le regard ose se porter au-delà de la chaîne des Dômes, et que l’on soit d’Aubière ou d’ailleurs, on se laisse porter par le vent de l’aventure comme dans un rêve, jamais avoué par nos ancêtres… Quelque soit la raison profonde de ce départ, qui peut parfois être une fuite, ce dernier est souvent commandé par l’instinct de survie.
Dans la lignée Bourcheix dont nous allons parler, nous remarquons pendant un siècle et demi (1716 à 1878) et 7 générations, une succession régulière de Ligier intercalée par des Amable. Ce sont des cultivateurs solidement implantés à Aubière depuis le milieu du XIVè siècle, date à laquelle apparaît pour la première fois le patronyme Bourcheix. Le second Ligier (né le 11 septembre 1775 à Aubière) se retrouve cultivateur au Domaine de Beaulieu au pied du puy de Crouël. Ses fils y travaillent également : Amable, autre Amable et François. Une de ses filles, Alix, veuve de Martin Taillandier, épousera, le 21 septembre1830 à Aubière, un autre cultivateur, né et vivant sur le domaine de Beaulieu : Michel Brun.
L’aîné des Amable (x 19 janvier 1825 Aubière à Anna Jallut) va prendre ses distances. Il s’installe à Orcet, à quelques kilomètres au sud d’Aubière. Trois générations plus tard, alors que le phylloxéra détruit le vignoble, un Ligier s’engage dans la Coloniale, et part pour l’Afrique du Nord. L’aventure commence…
Tant que la terre les retenait…
Mais dès qu’elle desserre les liens… l’appel d’un ailleurs, de l’inconnu qui tenaille tous les hommes, se fait pressant à leurs oreilles comme le chant des sirènes d’Ulysse. Alors l’horizon s’ouvre, le regard ose se porter au-delà de la chaîne des Dômes, et que l’on soit d’Aubière ou d’ailleurs, on se laisse porter par le vent de l’aventure comme dans un rêve, jamais avoué par nos ancêtres… Quelque soit la raison profonde de ce départ, qui peut parfois être une fuite, ce dernier est souvent commandé par l’instinct de survie.
Dans la lignée Bourcheix dont nous allons parler, nous remarquons pendant un siècle et demi (1716 à 1878) et 7 générations, une succession régulière de Ligier intercalée par des Amable. Ce sont des cultivateurs solidement implantés à Aubière depuis le milieu du XIVè siècle, date à laquelle apparaît pour la première fois le patronyme Bourcheix. Le second Ligier (né le 11 septembre 1775 à Aubière) se retrouve cultivateur au Domaine de Beaulieu au pied du puy de Crouël. Ses fils y travaillent également : Amable, autre Amable et François. Une de ses filles, Alix, veuve de Martin Taillandier, épousera, le 21 septembre1830 à Aubière, un autre cultivateur, né et vivant sur le domaine de Beaulieu : Michel Brun.
L’aîné des Amable (x 19 janvier 1825 Aubière à Anna Jallut) va prendre ses distances. Il s’installe à Orcet, à quelques kilomètres au sud d’Aubière. Trois générations plus tard, alors que le phylloxéra détruit le vignoble, un Ligier s’engage dans la Coloniale, et part pour l’Afrique du Nord. L’aventure commence…
Lorsqu’Amable Bourcheix, époux Anne Jallut, s’installe à Orcet, tous ses enfants sont nés (à Aubière). Nous ignorons la date exacte de ce déménagement, mais nous pouvons dire qu’il a lieu entre la naissance de son dernier enfant (Ligier, né le 17 mars 1844 à Aubière) et le mariage de son fils aîné, autre Ligier (né le 30 octobre 1827), avec une Orcetoise, Marie Savignat, le 18 janvier 1853 à Orcet. Tous ses enfants font souche à Orcet, s’alliant avec des familles de ce village. Un seul, Ligier le benjamin, ira chercher son épouse à Aubière (Françoise Valeix x le 8 décembre 1864 à Aubière).
Ligier l’aîné aura une fille, Rose, et un fils prénommé bien sûr, Amable. Ce dernier (né le 25 octobre 1853) épouse, le 24 avril 1877 à Orcet, Jeanne Pressoir, dite Eugénie, (quel patronyme pour l’épouse d’un vigneron !). Trois fils naîtront de cette union : Ligier (comme il se doit), François dit Francis, et Aimé.
Chassés par le phylloxéra.
Tous trois souffrent de leur dure vie. Tous les cultivateurs n’ont pas la chance de vivre correctement de leur travail à cette époque, même si la viticulture auvergnate atteint son apogée dans le dernier quart de ce XIXème siècle. D’autant que le phylloxéra a entrepris de détruire tout le vignoble. Aucun d’ailleurs ne souhaite prendre la suite de leur père. Ligier, qui est l’aîné, est cependant tout désigné pour cela. Aussi, il imagine une ruse pour échapper au destin peu enviable qui lui est proposé. A l’âge de 17 ans, prétextant une « adhésion » dans une société de musique (aubiéroise ?), qui lui permettrait de faire son service militaire à Clermont, il signe, à l’insu de sa famille, un engagement dans un régiment de cavalerie basé en Afrique du Nord .
Compagnon du maréchal Lyautey.
Ayant mis la Méditerranée entre lui et son terrible destin, Ligier prend goût à sa nouvelle vie de militaire. Il passe les premières années en Algérie où il va rencontrer sa première épouse. Le mariage est célébré à Ménerville près d’Alger, le 5 juin 1905, avec Joséphine Dronard. Celle-ci décède quelques années plus tard, sans lui donner de descendance. Libre de toute attache, aux côtés du maréchal Lyautey, il va participer à la mise en place du protectorat français du Maroc. Il est capitaine quand il épouse à Tanger (Maroc) le 21 septembre 1921, Paule Le Guillou de Penanros. C’est à Tanger que naît leur premier fils, Gérard Guy, en 1922. Peu après, ils s’installent à Rabat, la capitale, où naît leur second fils, Hervé, en 1926, et où décède l’aîné en 1938, à l’âge de 16 ans.
Pépiniéristes et commerçants au Québec.
Francis et Aimé Bourcheix avaient choisi une voie plus au nord. C’est au Québec, terre d’accueil, qu’ils échouent. J’ignore la date de leur traversée. Le premier s’installe à Montréal où il crée une pépinière et un commerce de graines sous la raison sociale « Les semences supérieures l(imi)tée ». Il meurt en juin 1968 à Montréal, sans descendance.
Aimé quant à lui, fonde un commerce de semences, en société avec Roland Charbonneau, d’où la raison sociale « A. Bourcheix & Rol. Charbonneau ltée » sous le nom « Les semences BC ltée ». Aimé s’était marié à Paris (12ème), le 11 mars 1913, avec Victorine Colliot, qui lui donnera une fille, Simone.
La dernière étape.
Au lendemain de la guerre en 1945, Ligier envoie son fils Hervé faire ses études à Montréal. Là-bas, il retrouvera ses oncles. Hervé fait aussi connaissance d’Odette Horner, qu’il épouse en 1949 à Montréal.
En 1966, à Rabat au Maroc, Ligier et Paule sont maintenant seuls. Ils décident de rejoindre leur fils à Montréal. Hervé fait le voyage à Rabat pour liquider leurs biens, et les ramène, en septembre 1966. Malheureusement, Paule décède en janvier 1967 ; Ligier la rejoint en avril 1968, il avait 90 ans. Hervé est devenu industriel et dirige aujourd’hui avec son fils, un groupe de sociétés.
La descendance.
Les trois frères se sont rejoints au Canada. Se sont-ils rencontrés ?
L’histoire ne le dit pas, mais on peut l’imaginer. Car c’est Ligier qui disparaît le premier en 1968. Francis, en effet, s’éteint quelques semaines après, en juin 1968, et Aimé meurt en 1971.
Simone, la fille de ce dernier, avait épousé en 1946, Donald MacDonald. Après avoir vécu à Ottawa, ils s’installent à Toronto où ils vivent toujours. Leurs trois enfants, Joyce et Sandra, les filles, et Brian, le garçon, sont aujourd’hui mariés, et vivent en Ontario.
Avec Odette Horner, Hervé Bourcheix a eu deux enfants : Pierre, né en 1951, et Dominique, née en 1954. Pierre administre les sociétés créées par son père ; il est marié depuis 1989 à Susanne Nantel Legault ; ils n’ont pas d’enfant. Dominique a épousé en 1985, Claude Laporte ; ils sont tous deux avocats. Ils ont deux filles auxquelles ils ont permis de porter le nom de Bourcheix-Laporte. Ainsi, Marianne (°1987) et Laurence (°1990) perpétuent le patronyme Bourcheix au Canada.
© Cercle
Généalogique et Historique d'Aubière, 2000 (Pierre Bourcheix)
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