Journal économique de Jean-Baptiste André - 51

1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel

Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 51

Novembre 1796

Novembre 1796

[Page 54]

Prix des denrées : froment 20£ ; seigle 15£ ; vin vendu 6£

1- J’ai cette année-ci dans mon cuvage environ trois cinquante pots de vin. J’ai fait outre cela une trentaine de pots de travin (1) ; n’ayant pas passé la seconde cuve au pressoir, j’ai fait deux pièces du premier vin et deux pièces du second.

2- On a fait faire l’estimation de tout le mobilier de la maison de Clermont, pour pouvoir procéder au partage entre mes sœurs et moi. Ce sont deux tapissiers sui l’ont faite. J’ai fait faire celle de la futaille par Pierre Ribeyre, mon charpentier ; celle-ci consiste en trois cuves, quatre cuvettes, vingt-sept pièces de cinquante pots reliées en fer, trois fouesses [?] de grands cercles, neuf bacholes, sept petits poinçons (2), un pot d’airain et des foudres, le tout monte à 1890£. L’estimation des autres meubles est montée à … [en blanc].

3- J’ai fait faire à Noyers une réparation dans l’étable à bœufs : j’ai fait placer sous les poutres des bois d’appuy pour leur donner plus de force. J’ai fait aussi à neuf environ le thiers du plancher aux dépens des vieilles planches de la caudale. Il s’y est mis … [en blanc] douzaines … [en blanc] et … [en blanc] journées de charpentier que j’ai payé à raison de 40 sols par jour.

Le bois mort

4- J’ai fait faire à Aubière tout le retail (3) du bois mort des noyers au thiers du bois. Belard était pour mon compte dans le prix fait ; il s’est mis environ … [en blanc] journées, Belard a eu pour … [en blanc] journées.

J’ai fait mettre tout ce bois dans le grand cuvage.

5- J’ai donné à faire celui de Noyers au fermier à moitié à la charge de me conduire à Clermont ma portion.

6- J’ai visité la vigne de Noyers pour savoir quelles seraient les parties qui seraient dans le cas d’être arrachées, sur la déclaration des vignerons, en partant de l’extrémité d’en haut du côté de nuit : dans le lods de Ligier Brun, une œuvre ; dans le lods d’Antoine Baux, deux œuvres ; une demie œuvre à côté dans le lods de Ligier Brun ; dans celui de Jean Achard ou en sa place Annet Boisarat, une œuvre ; une demie œuvre à côté dans celui de Marc Berthet ; une demie œuvre dans celui du même dans l’extrémité du côté de jour ; en retournant dans le bas, une œuvre en rousselets dans le lods de Pierre Bourbon ; une demie œuvre dans celui de Berthet ; une œuvre à côté dans celui de Gilbert Bourbon ; et une œuvre ou deux pas aussi mauvaises contre la terre au même ; deux œuvres du côté de nuit à Michel Bourbon. En tout : quinze œuvres à arracher.

7- J’ai fait acheter à Aubière le jour de la St-André six douzaines et demie de pomiers à raison de dix et onze sols le pied pour les vergers d’Aubière.

Annotations de Pierre Bourcheix :

(1) – Travin : En Auvergne, petit vin, boisson, piquette. Dans le Puy-de-Dôme, le vin de presse par opposition au vin de cuve.

(2) – Poinçon : Pour le vin, un tonneau d’environ 200 litres. A Clermont, le poinçon faisait environ 223 litres. J’ignore ce que Jean-Baptiste André entendait par « petits poinçons ».

(3) – Retail : élagage ; bois qui provient de l’élagage des arbres.

Épisode précédent   <>   Épisode suivant

En savoir plus sur le Journal économique de J-B. André > Retour à l’épisode 1