1790-1842
Toutes les semaines retrouvez ce document inédit
exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 48
Aoust 1796
Aoust 1796
[Page 51]
Prix des
denrées : froment 22£ ; seigle pancarte 15£ ; vin 5£
1- On a fait à Noyers
la réparation du mur entre Mr Ceyrat et moi ; et on a fait aux Vergnes un
petit cuvage derrière la maison.
2- On a acheté à la
foire d’aoust une jument à deux fins 500£. Elle a cinq ans et elle est assez
bien ; elle manque un peu de ventre, et ne tire pas très hardiment ;
en tout, elle est assez chère.
Cliquer sur l'image ci-dessous pour l'agrandir
Le Pont Tort, encerclé ci-dessus (Cadastre de 1831 - Archives départementales du Puy-de-Dôme) |
3- Le mariage de ma
sœur aînée avec Chardon, qui a été convenu ce mois-ci, a déterminé nos
arrangements de famille (1). Nos
partages ont été faits définitivement en quatre lods. Ma sœur cadette (2), comme mineure, y a été autorisé par un
conseil de famille, nommé chez le juge de paix, suivant la loi du 17 nivôse. Il
a été convenu que la soumission de la portion de mon frère résiderait sur la tête
de ma tante Desmarets qui, en cette qualité, garantirait les autres
copartageants, et un moyen de ce qu’il n’a pas été nécessaire d’appeler la
nation en partage. On a nommé pour experts Rispal et Deval. Ils ont d’abord
procédé à l’estimation de la masse de la fortune. Ils ont porté Aubière à
176.242£ ; les près ont été portés à 2.100£ et 1.800£ l’œuvre ; les
terres à 1.250£ et 1.100£ la septérée ; les vignes à 140 et 120£ l’œuvre.
Le lieu de Noyers a été porté en masse à 102.527£ ; les prés 1.800 1.400 (sic !) et 900£ l’œuvre ; terres 1.000£ ;
vignes 125£. Le lieu des Vergnes a été porté à 36.503£, même estimation que
Noyers. La maison de Clermont a été estimée 18.000£. Le lieu des Vergnes a été
cédé à ma mère pour ses reprises non compris son douaire (3) et son logement pour lesquels chacun lui
donnera cent écus par an. Biens partageables : 296.769£. Chaque lods est
de 74.192£. Le château et les fossés d’Aubière demeurent indivis jusqu’à la
majorité de ma sœur où il sera licité (4) et mis à l’enchère entre les copartageants ; le mobilier sera
partagé. Les lods ont été tirés au sort. J’ai dans le mien tout le manoir de
Noyers à l’exception de la vigne, la partie de la grande terre au-dessous de la
terre du Pontort (5). Et quelques
morceaux détachés, lesquels avec la Bernard, la Barre, la Laborieuse et les
rentes des moulins d’Aubière et autres petits objets avec la maison de Clermont
forment le lods de mon frère. Celui de ma sœur aînée comprend le pré Rougier,
la grande terre et vigne au-dessus, moitié du jardin et des bâtiments
d’exploitation. Celui de ma sœur cadette a tout le surplus : garenne,
champs voisins, vigne de la cave, etc.
Ma mère a cédé un
contrat de rente de 1.600£ sur Mr de Vernière. Il sera payé une pension à ma
tante religieuse telle qu’elle sera déterminée par Mr Maugue et Bughas qui ont
été nos arbitres dans toutes nos affaires, conjointement avec Mr Dartis. J’ai
fait faire par ma tante une nouvelle soumission en déposant 36.000£, et ma sœur
a ensuite demandé la déchéance de la sienne et la restitution des 30.000£
qu’elle avait données pour les trois premiers quarts ; ce qui a été fait.
Cela nous donne deux mois pour payer le 1er bt du dernier
quart.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Le mariage de ma sœur : il s’agit de Anne André,
née le 12 août 1774, mariée, le 6 septembre 1796 à Clermont-Ferrand avec
Dominique Chardon du Ranquet.
(2) – Ma sœur cadette : il s’agit de Marie André, née
le 19 août 1777 à Aubière. Elle sera mariée le 10 mars 1802 à Clermont-Ferrand,
avec Annet Alexis de Provenchères.
(3) – Douaire : portion de biens qui est donnée à une
femme par son mari à l’occasion du mariage, dont elle jouit pour son entretien
après le décès de son mari, et qui revient, après elle, à ses enfants.
(4) – Licité : du verbe liciter, vendre par licitation. Cela signifie vente aux enchères
par les copropriétaires (ou les copartageants, ici) d’un bien indivis.
(5) – Pontort : Lieu-dit en limite de la commune
d’Aubière et de celle de Clermont-Ferrand, situé près de la Pardieu actuelle.
Le pont sur l’Artière, à proximité du rond-point de la Pardieu (Voir Toponymie aubiéroise).
- Pour mieux comprendre et situer les biens de
la famille André d’Aubière, vous consulterez avec profit L'Inventaire des biens André d'Aubière.
En savoir plus sur le
Journal économique de J-B. André > Retour à l’épisode 1
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire