1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 50
Octobre 1796
Octobre 1796
[Page 53]
Prix des
denrées : froment 20£ ; seigle 16£ ; vin 6£ 10s
1- On a commencé
vendange à Aubière le lundy dix octobre. Il y a eu neuf bacholées dans la
vigne ; vingt quatre dans les thiers, y compris la dixme et déduction
faite de ce qu’Etienne Randanne s’est réservé pour la portion dont il ne jouit
pas.
2- On a vendangé le 12
et le 13 à Noyers. Il y a eu en tout pour ma portion soixante deux bacholées,
et six bacholées pour la dixme, ce qui fait soixante huit. Toute la vendange de
part et d’autre a été portée à Clermont. On s’est accomodé pour les thiers du
château avec les fermiers pour dix pots de vin.
Journal économique de Jean-Baptiste André (1790-1842) - Page 53 (détail) (Archives privées) |
3- On a mis à Aubière
tous les bestiaux de la commune dans mes prés pour y manger la dernière herbe.
On en a fait autant chez tous les particuliers.
4- Je me suis arrangé
avec les fermiers de la moitié de la vendange de Noyers affermée par la nation
à la quantité pour ce qui me restait dû de vingt quatre pots de vin qui, joints
à ce qu’ils m’avaient donné l’année dernière, forme celle de quatre vingt dix
pots, total de ce qu’ils avaient amassé.
5- J’ai retiré mes coupons
d’emprunt forcé. J’ai fait diviser le premier montant à 1000£ en trois
portions : l’un de 600£ pour la seconde moitié de l’impôt d’Aubière,
l’autre de 250£ pour la 1ère moitié de celui de Lempdes, que le
fermier de Noyers doit me compter, l’autre de 150£ pour la 1ère
moitié de celui de Clermont.
6- J’ai fait dans ce
mois-ci un voyage à Lyon pour y savoir des nouvelles de mon frère. J’ai appris
qu’il était mort le 13 aoust dernier et qu’il avait ainsi mis fin à ses
malheurs, comme il avait mis le comble à ceux de sa famille. A mon retour, il a
été question d’arrangements avec Chardon mon beau-frère. Il a prétendu que nous
devions partager sa portion entre mes sœurs et moi, et en décharger ma tante
Desmarets, qui en est soumissionnaire du consentement de toutes les parties. Ma
mère a réclamé et a prétendu devoir être admise à cette soumission, attendu que
d’après les anciennes loix, elle aurait hérité d’une portion dans les biens de
droit écrit dans les successions de chacun de mes deux frères. Ce qui aurait
fait 10.000£ pour l’un, et 15.000£ pour l’autre, d’après les estimations. De
plus, elle a dit que l’époque de la remise de ce dépôt n’avait point été fixée,
et qu’il pouvait fort bien demeurer jusqu’après sa mort en état d’indivision.
Elle a donc offert ou de le garder en en payant le prix à la nation, ou de le
partager par quart actuellement, chacun contribuant au prorata.
7- J’ai payé chez le
receveur de la Régie 22.000£ en mandats à compter sur le premier sixième du
dernier quart de la portion soumissionnée. Cela ne fait guère que moitié de ce
que cela doit monter ; mais l’estimation n’étant pas faite, je serai à
temps de parfaire après.
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