Le Cercle généalogique et historique d’Aubière intègre,
cette semaine, son nouveau local.
Porte du Rossignol |
Aujourd’hui, fermé des quatre côtés, ce haut bâtiment en
pierres volcaniques fait plus penser à une tour qu’à une porte. Et pourtant
c’était la porte, l’unique porte fortifiée, de l’enceinte du château féodal. Cette
dernière se confondait avec l’enceinte du village dans sa partie nord-ouest. L’enceinte
du château féodal couvre une zone importante dans la partie nord-ouest du bourg
fortifié (on peut la circonscrire par les rues actuelles : rue
Vercingétorix, rue Victor-Hugo, rue Saint-Loup et rue du Dahlia).
Voir plan ci-dessous :
La première représentation que nous en avons date du milieu
du XVè siècle. C’est le dessin de Guillaume Revel qui la montre
depuis les alentours de la cave Madame (un point de vue surplombant le bourg,
situé soit entre la rue du Mirondet et l’avenue Jean-Noëllet aujourd’hui, soit de la Croix de l'Arbre. Voir ce
dessin ci-dessous).
Le dessin de Guillaume Revel XV° siècle (Bibliothèque Nationale de France) |
On la distingue très bien à l’extrême droite du dessin avec
sa tourelle d’escalier coiffée de tuiles rouges.
A l’époque, elle donnait accès à la garenne du seigneur,
située à l’ouest du bourg, et à la cave seigneuriale, dite « Cave
Madame », avenue Jean-Noellet. Elle ouvrait, à l’intérieur de l’enceinte
castrale, sur une basse-cour autour de laquelle on trouvait des dépendances, à
l’ouest, le donjon quadrangulaire au sud-ouest, un corps de bâtiment (greniers,
granges et cuvages) à l’est, et le corps de logis au nord-est. Elle était
reliée au donjon et au corps de logis par des courtines crénelées.
L’enceinte étant entourée de fossés, la porte du Rossignol
était pourvue d’un pont-levis, invisible sur le dessin, dissimulée par les
arbres.
Au XVIIè siècle, les fossés sont asséchés, le
pont-levis a disparu. Le rez-de-chaussée de la tour est transformé en cuvage,
clos des deux côtés par des portails de bois. Le sommet de la porte est
rehaussé et couvert. Les deux niveaux au-dessus du cuvage servent tantôt de
greniers, tantôt d’appartements pour les domestiques. On y accède par un
escalier à vis.
C’est en 1718 que nous en avons une description dans l’état
des lieux que Guillaume André, nouveau seigneur d’Aubière, fait faire lorsqu’il
achète la seigneurie.
L’ensemble castral est en ruines ; son enceinte ouverte
en de multiples endroits. Seules subsistent quelques dépendances :
cuvages, granges, étables et écuries. Le Rossignol est debout mais il manque
des vitres aux fenêtres dans les étages, et le portail du rez-de-chaussée est
sans portes.
Dans la restructuration du site opérée par la famille André
au cours du XVIIIè siècle, la porte du Rossignol est réhabilitée.
Comme toutes les possessions des Provenchères, héritiers des André d’Aubière,
elle est vendue à des particuliers dans la seconde moitié du XIXè
siècle.
Achetée par la commune en 2010, la Porte du Rossignol abrite
aujourd’hui deux associations : le Comité des Fêtes au premier étage, et
le Cercle généalogique et historique d’Aubière au rez-de-chaussée.
Comme un parfum d'ancêtres...
Cette porte est le dernier vestige, encore visible, du
château féodal d’Aubière. Pour les Aubiérois de souche, qui descendent d’Ysabeau de Jarrie d’Aubière, adhérents
du C.G.H.A., ce sera un sentiment particulier qu’ils ressentiront désormais en
pénétrant dans notre nouveau local. En effet, cette ancêtre, un peu énigmatique,
jouait et passait sous cette porte il y a 400 ans !...
© Cercle généalogique et historique d’Aubière (P.B.).
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