Au début du XIXème siècle, les maires, Girard
puis Voyret à sa suite, ont pris des arrêtés municipaux réglementant
l’ouverture et la fermeture quotidienne des débits de boissons et auberges.
C’est ainsi qu’en hiver il était interdit de servir à boire après 7 heures du
soir. Ces mesures n’étaient malheureusement pas souvent respectées. Et passées
les dix heures du soir, l’insécurité était de mise dans les rues d’Aubière,
mais pas seulement…
Ils étaient habillés en soldat... |
Durant les longues soirées d’hiver, il était de coutume de
se rassembler chez l’un ou chez l’autre, entre voisins, en famille ou par
affinités. Au cours de ces veillées,
les femmes filaient, cousaient ou ravaudaient ; les hommes cassaient les
noix ou occupaient leurs doigts à d’autres occupations. Tout ce beau monde, en
arc de cercle, faisait face à la cheminée. Les plus anciens étaient assis au
plus près de la cheminée et l’un ou l’autre, homme ou femme, contait parfois
une légende, qu’appréciaient les enfants et qui faisaient toujours sourire les
plus âgés, qui l’entendaient pour la énième fois.
Ce soir-là, le 16 janvier 1816, au quartier de la Quaire, on
était réunit chez Étienne Gioux, dit Pied de loup. A onze heure, on songe à se
retirer chez soi quand la porte s’ouvre violemment sous la poussée de 4
individus, habillés en soldat et masqués d’un mouchoir. Ils cassent les lampes
de leurs sabres et se jettent sur les femmes et les frappent. Il semble que les
coups portés n’aient pas été violents puisque personne ne fut blessé. Guillaume
Decord, présent à la veillée, s’interpose ; l’un des agresseurs veut le frapper
de son sabre, mais Guillaume Decord réussit à esquiver la lame qui se fiche
dans la porte !
Les malfrats ne s’attardent pas et se dirigent vers le
quartier du château où François Serre tient une veillée. En chemin, ils
rencontrent Antoine Gioux, fils de Jean dit la
barre, sortant de chez lui pour aller à sa grange. Antoine Gioux, bousculé
par l’un d’eux, relève le mouchoir qui lui couvre le bas du visage et le
reconnaît. Un autre le prend au collet, un troisième lève son sabre sur Antoine
Gioux, tandis que ce dernier arrache le bâton du quatrième et le jette dans le
jardin de Mr de Provenchères en criant : « Au secours » !
Son père et sa mère surgissent et, à l’aide des participants
de la veillée, font fuir les agresseurs.
Ils ont été reconnus. Il s’agit de :
- Pierre Taillandier, fils de Félix et de Jacquette Domas ; il est né le 20 décembre 1792 à Aubière ; il s’est marié en 1812 à Antoinette Benaix. Il était armé d’un sabre.
- Thomas Broly dit Dessat. Nous n’avons pu l’identifier. Il était armé d’un sabre.
- Barthélemy Beneix, né le 26 octobre 1793 à Aubière, fils de Pierre dit Quilot et de Gabrielle Breuly. Il était armé d’un gros bâton court et à boulade.
- Jacques Brugière, né le 6 décembre 1795 à Aubière, fils d’autre Jacques dit Cergère et de Jacquette Pignol. Le procès-verbal d’Antoine Noellet, adjoint au maire, ne précise pas son arme.
Les autres personnes citées :
- Étienne Gioux, dit Pied de loup, n’a pas été identifié ;
- Guillaume Decord, non plus ;
- François Serre : il est né le 9 mai 1777 à Fonclairant (63), marié depuis 1810 à Aubière à Michelle Cladière ;
- Antoine Gioux, fils de Jean dit la barre, et de Marguerite Chausseprat ; il est né le 10 novembre 1792 ;
- Antoine Noellet, l’adjoint au maire. Dit La Courtière, il est né à Aubière le 3 avril 1759 ; il est fils d’autre Antoine et de Gabrielle Janon ; marié depuis 1778 à Catherine Fausson.
Sources : Archives
Départementales du Puy-de-Dôme - 2 Z 21.
© - Cercle généalogique et historique d’Aubière – (A.C.
et P.B.)
Suivez l'histoire et la généalogie d'Aubière sur : http://www.chroniquesaubieroises.fr/
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