1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 58
Juin 1797
Juin 1797
[Page 61]
Prix des
denrées : froment 18£ ; seigle 13£ ; orge 9£ ; vin 8£
1- Le traité, fait
entre ma mère, mes sœurs, moi, ma tante Favard comme soumissionnaire, Chardon
comme mari de ma sœur aînée et Chardon père comme curateur de ma sœur cadette,
a enfin été signé après beaucoup de débats par toutes les parties. Il comprend
douze articles. Par le premier, ma tante se départ de la soumission par elle
faite des biens de mon frère émigré en faveur de nous héritiers ; par le
second, il est déclaré que les trois premiers quarts et le premier sixième du
dernier quart de la valeur présumée de la soumission ont été payés par nous en
commun ; par le troisième, on a cédé les deux thiers de la maison ou
appartements à mes sœurs moyennant douze mille livres, qui doivent être
employées aux frais de la soumission et que je puis cependant rembourser à ma
volonté jusqu’à concurrence de 7.333£ 6s 8d, le surplus n’étant dû qu’après
l’extinction de l’usufruit de ma mère ; par le quatrième, nous
reconnaissons être venus en partage du mobilier dont nous avons fait quatre
parts et dont ma mère en a pris une en propriété pour ses reprises, le tout
montant à 26.093£ ; par le cinquième, nous avons cédé à ma mère en
jouissance le quart des biens paternels (voyez pag 56 2) [Page 56 § 2] et en renonçant par elle aux avantages de son contrat de
mariage ; par le sixième, on désigne les objets qui lui sont ainsi
délaissés : 7/18èmes de la maison, le domaine des Vergnes, les
rentes des moulins d’Aubière, la terre du Chambon, la vigne de Noyers, 12 jaux
(1) de terre au-dessous, la terre de
Pontor, des prés Rouger, des Moranges, et le petit pré hors la rase, se
réservant son quart dans les droits supprimés et qui seraient restitués ;
par le septième, on reconnaît le compte de ses reprises montant à 34.500£ ;
par le huitième, elle reconnaît avoir repris 7.453£ 11s, reste dû 27.046£
9s ; par le neuvième, nous lui abandonnons en propriété le verger de
Proulhat, l’enclos de Parent [?], les
terres de la Bernard, la Barre et la Laborieuse, et le quart du mobilier ;
par le dixième, nous reconnaissons avoir fait le compte des revenus depuis
l’ouverture de la succession et nous en donnons quittance ; par le
onzième, nous fixons à 600£ sans retenue la pension de ma tante
religieuse ; et par le douzième, ma sœur promet ratifier le tout à sa
majorité.
Journal économique de J.-B. André (1790-1842) - Page 61 (Archives privées) |
2- J’ai fait faire
plusieurs réparations dans la maison de Clermont, savoir un parquet de chêne
dans la salle à manger dont on a fait une chambre avec une alcôve ; ce
parquet coûte en bois 187£ 10s, en façon 161£ 10s, en fournitures 51£ 6s, en
tout quatre cent livres, ce qui fait environ quarante deux francs la toise.
J’ai fait percer dans la chambre à côté qui fait le salon à manger une porte
sur l’escalier dont on a défait l’ [illisible], et une fenêtre sur la cour. J’ai fait resuivre tous mes toits et faire
à neuf [sic] celui de la galerie.
J’ai employé 45 journées de maçons que j’ai payé 45 sols et environ trente de
manœuvres à vingt sols. J’ai employé pour les réparations de ce nouvel
appartement environ soixante dix journées de menuisiers à cinquante sols, plus
j’ai acheté une cheminée de marbre de Nonette 60£, plus j’ai fait blanchir le
plancher à cinquante sols la toise, fait faire aux garandages (2) des enduits de plâtre à 4£ 10s, et pour la
peinture de la boiserie à … [en blanc].
Dans les journées de
maçons est comprise la réparation du cabinet voûté que j’ai fait repiquer à
neuf.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – jaux : abréviation de journaux.
(2) – Garandages : lire garlandages. Cloisons de briques posées de champ.
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