Nous venons de laisser Jean-Baptiste
André en 1797, réglant la succession de son père – voir le Journal économique de Jean-Baptiste André. Nous le
retrouvons une vingtaine d’années plus tard, en 1818. Il a quitté Aubière et
vit dans la maison de Clermont. Il a racheté le titre de baron d’Aubière qui
appartenait à son père. Maire de Clermont, il garde encore un œil sur Aubière,
l’ancien fief des André.
A Aubière, sur le terroir des Landais,
en limite de la commune de Clermont, il se passe des choses pas très « catholiques »,
et certains citoyens s’en plaignent au maire de Clermont. Catholique fervent, on
lui connaît une forte piété (il sera ordonné prêtre à la fin de sa vie), et les
évènements qui se déroulent quotidiennement à Aubière ne peuvent le laisser
indifférent. D’où la lettre qui suit.
(Archives communales d'Aubière) |
Clermont-Ferrand, le
15 avril 1818
Le Maire de la ville
capitale de Clermont-Fd, chef-lieu du département du Puy-de-Dôme,
à Monsieur le Maire
d’Aubière
Monsieur le Maire,
De nouvelles plaintes
viennent de m’être portées au sujet des réunions qui ont toujours lieu sur le
plateau de Landet. Des femmes de votre commune, des filles publiques, des
soldats, des ouvriers, journaliers et gens sans aveu s’y rendent chaque jour, y
commettent des orgies et des obscénités qu’il convient de réprimer. En
conséquence, j’ai l’honneur de vous prévenir que je viens d’inviter Mr le
commandant d’armes et Mr le commandant de la gendarmerie à faire diriger des
patrouilles de l’une et l’autre arme du côté où ces réunions ont lieu ;
que ces patrouilles auront l’ordre de confisquer le vin, et d’arrêter les
femmes qui le débitent avec d’autant plus de raison que n’étant munies ni de
patente ni de licence qui autorise cette vente, elles sont passibles d’une
punition. Cependant, si un avis pouvait les porter à renoncer à ce genre de
commerce, sans employer des moyens aussi sévères que ceux que je me vois forcer
de pratiquer, je vous prierais, monsieur le maire, de le leur faire donner par
une proclamation dans votre commune.
Agréez, Monsieur le
Maire, l’assurance de ma considération très distinguée.
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