Peut-on
imaginer un monde sans sages-femmes ? Cette « profession »
semble avoir toujours existé. Depuis la Préhistoire, et au fil des époques, on
lui attribue de nombreuses connotations, parfois contradictoires, mais
toujours, la sage-femme est considérée : sa présence et ses compétences
imposent le respect.
Son
« savoir » est un « pouvoir » venu des dieux bien avant
d’être reconnu et enseigné par la Science, à partir du xviiième siècle. On retrouve cependant une
constante : l’amour de la vie.
Le rôle de
la sage-femme est d’assister les femmes au moment où elles donnent la vie. Elle
devra mettre en œuvre ses connaissances, son expérience et sa passion, qui font
de sa profession plus qu’un titre honorifique.
Nous aurons sans doute l’occasion de
revenir sur les sages-femmes aubiéroises dans ce blogue, mais aujourd’hui,
arrêtons-nous sur l’une d’entre elles, qui fut aussi la première conseillère
municipale d’Aubière. Il s’agit de Jeanne Courtinat.
Jeanne Louise Gaume est
née à Saint-Germain de Salles (03, Allier) le 20 décembre 1897. Elle était
fille d’Antoine et de Marie-Antoinette Dufau.
Elle se marie à Jean Courtinat, le 30 août 1919 à
Monteignet-sur-l’Andelot (03). Ses deux enfants jumeaux, René et Suzanne, nés en
1921, décèderont à l’âge de 4 mois. Peu après, le couple s’installe à Aubière.
Ayant obtenu son diplôme de sage-femme, Jeanne Gaume va
exercer sa profession dès 1924 et jusqu’en 1957. Le 15 février 1932, elle avait
acheté un Peugeot 201 pour ses déplacements professionnels !
Jeanne Courtinat en 1928 (Photo collection Chapeau-Toye) |
Elle a ainsi fait naître toute une ribambelle d’Aubiérois
durant ces 33 ans d’exercice. Nous citerons, pour l’exemple, notre adhérente et
très fidèle secrétaire, Marie-José Chapeau, née le 30 juin 1928 (voir la photo
ci-dessus, lors de son baptême, le 8 juillet 1928), et notre maire actuel,
Christian Sinsard.
Carte d'identité professionnelle de Jeanne Courtinat (Collection privée) |
Durant la guerre de 1939-1945, elle fut la première femme à
siéger au Conseil municipal d’Aubière, comme en témoigne l’arrêté préfectoral
du 7 avril 1941 :
« Sont nommés
Conseillers Municipaux de la Commune d’Aubière : MM. Eugène Martin,
agriculteur, Eugène Astorgue, commerçant, Bayle-Faure, président de la Section
des Familles Nombreuses, Pierre Bourcheix, président de la Coopérative
agricole ; Madame Jeanne Courtinat, sage-femme ; MM. Louis Dégironde,
agriculteur, Amédée Gioux, Ingénieur, Guy-Monge, ouvrier d’usine, Paul Joannet,
Jean Lacquit, commerçant, Mercier, docteur en médecine, Etienne Noëllet,
employé à la Banque de France, Antonin Roche, agriculteur, Gaston Tabouret, artisan-plâtrier,
Thévenon-Cohendy, agriculteur, Thévenon-Gauthier, agriculteur. »
Inauguration de la nouvelle plaque Allée Jeanne Courtinat le 14 juin 2008 (Collection C.G.H.Aubière) |
Une Allée Jeanne Courtinat
Elle a été ouverte
et baptisée en 1990 par le Maire Hubert Tarrerias et son conseil. Mais, dans un
numéro de Racines Aubiéroises,
consacré aux sages-femmes, le CGHA révélait qu’elle avait été aussi la première
femme à siéger au conseil municipal d’Aubière. Une nouvelle plaque a donc été
dévoilée par la nouvelle municipalité, le Maire Christian Sinsard et Madame
Prieur, fille adoptive de Jeanne Courtinat, avec la mention :
« première conseillère municipale d’Aubière ». C’était le 14 juin
2008.
Cercle Généalogique et Historique d'Aubière (Pierre Bourcheix)
Pour Beaumont, l'historique des sages-femmes à travers les siècles reste à faire. Toutefois, je trouve ceci dans les délibérations de la municipalité de Beaumont que j'avais relevées autrefois:
RépondreSupprimer(...) "Est comparu marguerite Veray femme d'Etienne Espirat habitante De ce d(it) lieu de Beaumont ; Laquelle nous a dit Et déclaré que françoise Tartarat Sa belle mere ayant atteint un age Tres avancée, Ne pouvant plus Suffire Dans son Etat D accoucheuze, qu elle N' Exerce plus qu'avec une peine extrême, La Comparante desireroit apprendre Cet Etat.
"En Conséquence,Instruits Du Cours Gratuit D'accouchement Etablis par Délibération Du Conseil Général Du departement Du pui de Dome Du 1er Xbre 1790, ayant connaissance De L'age avancé E t de la faiblesse De la d(ite) francoise Tartarat Et de Son Insuffisance a pouvoir Subvenir a porter Tous Les secours que Necessite L Etat Et la suite D une Grossesse; Et pleinement Convaincus Des bonnes Vie mœurs Et de L'Intelligence De la comparante; Nous maire Et officiers Municipaux Sus d(its), En Tant que besoin seroit Nous consentons qu'elle apprenne L'Etat d'accoucheuse pour L'exercer Concurament avec La d(ite) francoise Tartarat Sa Belle mere. En foy de quoy Nous Lui avons délivré Copie Des presentes qui ont Eté Signées par Ceux Des off(iciers) m(unici)paux qui ont Seu Le faire. La comparante a déclaré Ne savoir Signer de ce Enquise? Les d(its) Jour Et an.
pageix maire Laverie faye"