1790-1842
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inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 34
Juin 1793
Juin 1793
[Page 37]
Prix des
denrées : froment 110£ ; seigle ou orge vendu 80£ ; vin vendu 8£
[Là encore, vous
noterez la forte augmentation du prix des denrées et vous lirez les
explications qu’en donne Jean-Baptiste André dans le 1er paragraphe
ci-dessous]
1- On a taxé le bled
dès la fin du mois de mai d’après un décret de la Convention nale.
On devait d’abord le diminuer d’un dixième sur le prix des pancartes prises
depuis le mois de janvier ; ce qui a d’abord réduit le froment à 56£, le
seigle à 48£, l’orge … [en blanc]. On
l’a ensuite dans ce mois-ci diminué encore d’un dixième, mais les grands
inconvénients de cette taxe l’ont faite lever depuis le 16 de ce mois, et le
prix ci-dessus est celui qu’a valu la denrée après la levée de la taxe.
2- On a donné à
Téringaud et autres le prix fait pour faucher la garenne, moyennant 45 £, une
chopine de vin le 1er jour et deux quartes de petit vin par jour.
Ils ont mis 14 journées.
Les foins se sont
commencés le 17 du mois et se sont finis dans une semaine. Le temps a été beau.
Il y a eu 19 chars de foin. On a payé les journées : hommes 45 s, femmes
12 s.
Il a été difficile de
faucher parce que l’herbe avait été mise sous les pieds, surtout du côté du
ruisseau, ce qui en a fait perdre un peu. On a mis les vaches pour la brouter.
3- Il a fait un orage
le 13 accompagné d’une pluie très violente qui a fait grossir beaucoup le
ruisseau. L’eau a endommagé le massif de pierres qui est devant la petite
saulée du pré Rougier, et le voisin (Bourcheix) ayant tiré les pierres et le
sable de son côté, il a renversé la vergne qui était au coin de la saulée. Il n’y
a pas eu de plançons d’emportés. L’eau a aussi abattu une autre portion du mur
de la garenne vers le béal. Elle n’a point endommagé le foin quoiqu’elle ait
repassé entre les deux vergers. J’ai fait remettre … [en blanc].
4- On a ôté les
crampons qui tenaient la corniche du piller (1) de la porte de fer et on la brisée.
5- On a fait une
visite à Noyers pour voir s’il y avait du bled dans les chambres, et, n’ayant
pas la clef, on y est entré par la fenêtre. Les maçons y ont passé une semaine
et une partie d’une autre pour arranger les toits. Ils y ont mis 26 journées de
maçons et 10 de gougeats. Le toit de la maison est fort mauvais et il s’est
enfoncé en plusieurs endroits. On y a dépensé 10 septiers de chaux.
6- Michel Chaboissier,
qui conduisait les chevaux et qui était entré le 26 juillet 1790, est sorti le
16 de ce mois, jour auquel il est parti étant tombé au sort comme militien.
7- On a donné le prix
fait des moissons moyennant 120£ argent, 40 pots de petit vin et six quartes de
bled. Ils doivent plonger ou charrier à volonté. Ils seront six, ce sont :
Jean Durant, Belard, Chossidon et les trois Cougouts.
8- L’ancien fermier de
Noyers a fini de payer son dernier terme de 1500£. Il a payé de plus la taille
de 1792 qui montait à 204£ 15s et celle de 1791 dont on a déduit 86£ 17 sols,
qui ont été donnés à Aunat (2) pour l’entier
payement du rôle de 1791. Il doit de plus quatre années de la dixme du verger,
lesquelles doivent être payées à Mr Moussier comme étant aux droits du sr
Laurent, fermier de Marmillat (3).
Nous avons perçu en nature les deux dernières années, cet objet est monté à … [en
blanc]. Il a donné de plus à Aubière deux
araisons (4) qu’il devait donner à
huit journaux faisant partie de la grande terre. Le compte total a fait 1845 £.
9- La municipalité de
Clermont a pris à la maison douze septiers de bled qui avaient été conservés
pour notre usage, et il ne nous a été payé que sur le pied de 52£.
10- Le temps a été
assez humide au commencement, sec à la fin.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Piller : lire pilier.
(2) – Aunat : lire Aulnat,
commune sur laquelle se trouvent en partie le domaine de Noyers.
(3) – Marmillat : ou Marmilhat. Domaine de la commune de Lempdes.
(4) – Araison : Nom donné au labour à l’araire ;
la jachère bénéficiait souvent de trois ou quatre araisons.
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