Actualités


mardi 6 novembre 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 34



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 34
Juin 1793




Juin 1793

[Page 37]



Prix des denrées : froment 110£ ; seigle ou orge vendu 80£ ; vin vendu 8£

[Là encore, vous noterez la forte augmentation du prix des denrées et vous lirez les explications qu’en donne Jean-Baptiste André dans le 1er paragraphe ci-dessous]

1- On a taxé le bled dès la fin du mois de mai d’après un décret de la Convention nale. On devait d’abord le diminuer d’un dixième sur le prix des pancartes prises depuis le mois de janvier ; ce qui a d’abord réduit le froment à 56£, le seigle à 48£, l’orge … [en blanc]. On l’a ensuite dans ce mois-ci diminué encore d’un dixième, mais les grands inconvénients de cette taxe l’ont faite lever depuis le 16 de ce mois, et le prix ci-dessus est celui qu’a valu la denrée après la levée de la taxe.


2- On a donné à Téringaud et autres le prix fait pour faucher la garenne, moyennant 45 £, une chopine de vin le 1er jour et deux quartes de petit vin par jour. Ils ont mis 14 journées.
Les foins se sont commencés le 17 du mois et se sont finis dans une semaine. Le temps a été beau. Il y a eu 19 chars de foin. On a payé les journées : hommes 45 s, femmes 12 s.
Il a été difficile de faucher parce que l’herbe avait été mise sous les pieds, surtout du côté du ruisseau, ce qui en a fait perdre un peu. On a mis les vaches pour la brouter.

3- Il a fait un orage le 13 accompagné d’une pluie très violente qui a fait grossir beaucoup le ruisseau. L’eau a endommagé le massif de pierres qui est devant la petite saulée du pré Rougier, et le voisin (Bourcheix) ayant tiré les pierres et le sable de son côté, il a renversé la vergne qui était au coin de la saulée. Il n’y a pas eu de plançons d’emportés. L’eau a aussi abattu une autre portion du mur de la garenne vers le béal. Elle n’a point endommagé le foin quoiqu’elle ait repassé entre les deux vergers. J’ai fait remettre … [en blanc].

4- On a ôté les crampons qui tenaient la corniche du piller (1) de la porte de fer et on la brisée.

5- On a fait une visite à Noyers pour voir s’il y avait du bled dans les chambres, et, n’ayant pas la clef, on y est entré par la fenêtre. Les maçons y ont passé une semaine et une partie d’une autre pour arranger les toits. Ils y ont mis 26 journées de maçons et 10 de gougeats. Le toit de la maison est fort mauvais et il s’est enfoncé en plusieurs endroits. On y a dépensé 10 septiers de chaux.

6- Michel Chaboissier, qui conduisait les chevaux et qui était entré le 26 juillet 1790, est sorti le 16 de ce mois, jour auquel il est parti étant tombé au sort comme militien.

7- On a donné le prix fait des moissons moyennant 120£ argent, 40 pots de petit vin et six quartes de bled. Ils doivent plonger ou charrier à volonté. Ils seront six, ce sont : Jean Durant, Belard, Chossidon et les trois Cougouts.

8- L’ancien fermier de Noyers a fini de payer son dernier terme de 1500£. Il a payé de plus la taille de 1792 qui montait à 204£ 15s et celle de 1791 dont on a déduit 86£ 17 sols, qui ont été donnés à Aunat (2) pour l’entier payement du rôle de 1791. Il doit de plus quatre années de la dixme du verger, lesquelles doivent être payées à Mr Moussier comme étant aux droits du sr Laurent, fermier de Marmillat (3). Nous avons perçu en nature les deux dernières années, cet objet est monté à … [en blanc]. Il a donné de plus à Aubière deux araisons (4) qu’il devait donner à huit journaux faisant partie de la grande terre. Le compte total a fait 1845 £.

9- La municipalité de Clermont a pris à la maison douze septiers de bled qui avaient été conservés pour notre usage, et il ne nous a été payé que sur le pied de 52£.

10- Le temps a été assez humide au commencement, sec à la fin.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Piller : lire pilier.
(2) – Aunat : lire Aulnat, commune sur laquelle se trouvent en partie le domaine de Noyers.
(3) – Marmillat : ou Marmilhat. Domaine de la commune de Lempdes.
(4) – Araison : Nom donné au labour à l’araire ; la jachère bénéficiait souvent de trois ou quatre araisons.


En savoir plus sur le Journal économique de J-B. André > Retour à l’épisode 1



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire