La
Fête de La Gauloise
19 janvier 1908
Le Café de l'Union, siège social de La Gauloise |
Un article de L’Avenir du Plateau Central :
Dimanche, dans la grande salle du café de
l’Union, « La Gauloise » d’Aubière offrait une séance théâtrale à ses
membres honoraires, sous le patronage d’honneur de Messieurs De Bar, maire de
Davayat, Charles Goyon, avocat à la Cour d’Assises de Riom, et Dumont,
directeur de l’Avenir. M. de Bar, retenu au dernier moment par une légère
grippe et M. Dumont, s’étaient excusés de ne pouvoir assister au spectacle. M.
Charles Goyon, le sympathique avocat riomois présidait, ayant à ses côtés, M.
Joannet, Président de « La Gauloise », Montel, Gioux, et la plupart
de ses membres honoraires.
Le Comité Plébiscitaire de Clermont,
gracieusement invité, était représenté par Messieurs Deroure, Malherbe et
Saint-Roch.
Un public élégant et nombreux, où dominait
l’élément féminin, se pressait dans la vaste salle pour applaudir
l’intéressante pièce de Jules Mary : « Roger la Honte »,
interprétée, d’ailleurs d’une façon magistrale, par tous les acteurs sans
exception, M. et Mme Z…, notamment, se sont surpassés pour organiser et distribuer
les rôles et ont recueilli une bonne part du succès dans les différents rôles
qu’ils ont joués eux-mêmes, « Roger
Laroque » et « Julie de
Noirville ». La jeune et gracieuse Edith Goudouin a été l’enfant gâtée
du public, tant elle mettait de charme dans le rôle de la « petite Suzanne » ; de même que
le jeune Emmanuel Gioux, dans celui du « petit Raymond ». MM. Albéric Gioux, Michel Gioux, Aymard, F.
Gioux, Montagnon, Aubégny, Planche et Bernard, et l’avocat E.D. ont été aussi
très applaudis. Quant à MM. Joannet « brigadier
de gendarmerie » et F. Montel « Président des Assises », on se demandait s’ils ne l’avaient
pas été, l’un et l’autre, toute leur vie, de même que « l’avocat général », M. Mosnier.
Mesdemoiselles Arnaud et Anaïs, ne pouvaient faire mieux dans leurs rôles de
« Victoire » et de « Mme Laroque ».
En somme tout le monde s’est acquitté à
merveille de sa mission ; aussi le public n’a pas ménagé aux actrices et
aux acteurs, des applaudissements justement mérités.
M. Picaud, tapissier, avait fait bien et
grandement les choses. Les décors étaient superbes. Les magasins du
« Progrès » avaient fourni gracieusement de magnifiques fourrures.
Aussi, avant de terminer cette agréable soirée, M. Charles Goyon, membre
honoraire de La Gauloise, a tenu à féliciter chaudement tous ces braves gens
qui savent si bien s’unir, qui sont un exemple pour les autres sociétés et qui
font, grâce à leur harmonie et à leur persévérance, de belles choses que
beaucoup de grandes villes leur envieraient. Il n’a pas craint d’affirmer que
« La Gauloise » était et resterait une société musicale de premier
ordre.
Ensuite, M. Henry Malherbe rappelle fort à
propos et aux applaudissements de tous, que le « brigadier » Joannet
s’entendait à arrêter les voleurs, alors qu’il n’y a pas encore bien longtemps,
les gendarmes, « les vrais », étaient obligés d’arrêter les braves
gens.
Cette allusion aux évènements politiques
qui datent d’hier, a été très applaudie.
Cette belle fête ne s’est terminée qu’à 2
heures du matin, et tous ceux qui y ont assisté en garderont longtemps le
souvenir.
(in
« L’Avenir du Plateau Central » du 21 janvier 1908 ; recueilli par Pierre Bourcheix)
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